La véritable stratégie saharienne de la France

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La France est présente depuis début 2013 dans notre pays pour lutter contre le terrorisme. Mais, frappée physiquement par beaucoup d’attentats, et économiquement par une crise qui complexifie le maintien du budget de sa défense, a-t-elle toujours les moyens de mener cette opération extérieure ? Malgré ces difficultés, et contre toute attente, il s’avère que oui, vu le maintien d’un dispositif important.

 Les Etats-Unis ont réaffirmé récemment leur totale confiance envers la France dans le combat qu’elle mène contre le terrorisme depuis 2013 au Mali. En conséquence, une totale liberté lui est laissée sur le continent africain dans le cadre de cette lutte. La France est donc seul maître dans la protection des intérêts souverains des différents pays de cette zone et en assume pleinement la responsabilité en s’y engageant à haut niveau. Mais en parallèle, elle défend ses propres intérêts : ressources premières, exportation, rayonnement culturel, et surtout ses ressortissants…

Comment la France, qui entretient difficilement le budget de sa défense, peut raisonnablement disposer de la capacité militaire nécessaire à l’ambitieuse opération du Sahel ? C’est principalement par une astuce que le Président français répond à cette question : le recrutement de plusieurs centaines d’agents dans les différents services de renseignement et de sécurité nationaux, permettant à sa puissance militaire de se concentrer sur des actions de neutralisation de terroristes, dont la presse française ne cesse de se faire l’écho.

Cette montée en puissance est d’ailleurs d’ores et déjà palpable sur le terrain. On peut noter en premier lieu le changement de dimension géographique. L’opération initiale Serval est devenue Barkhane durant l’été 2014. La France avait donc marqué dans le marbre son nouvel objectif : combattre les groupes armés djihadistes dans toute la région du Sahel.
Elle a bien compris que pour lutter contre des groupes qui ne s’embarrassent pas des contraintes frontalières, il est nécessaire de mettre en place une stratégie au niveau régional. Mais surtout, cette montée en puissance est marquée par l’augmentation constante des moyens envoyés dans la zone. Il est impressionnant de voir la quantité et la technicité des matériels qui arrivent sur les bases opérationnelles de Gao, Kidal et Tessalit : véhicules, hélicoptères, avions de combat, armement, moyens de communication…

Cette augmentation de moyens permet depuis quelques semaines une réelle accélération des actions ciblées de contre terrorisme et de chasse aux trafiquants en tout genre : après une phase de reconnaissance et de compréhension du terrain depuis 2013, le temps de l’action est maintenant arrivé. Ces derniers mois, plusieurs opérations flash ou opérations coup de poing ont été menées. A chaque fois, des morts parmi les djihadistes, et des prisonniers qui parlent certainement et qui permettent de consolider les informations collectées par ailleurs.

Quant aux cibles, on remarque facilement qu’elles ne sont pas choisies au hasard. Les communiqués de presse du Ministère de la Défense français font état d’actions menées suite à du renseignement d’opportunité. Mais l’enchainement des évènements donne surtout l’impression qu’une partition est jouée, note après note. Pour l’opération Serval la force Française était partie du Sud du Mali, pour ensuite remonter en traquant les groupes terroristes vers le Nord. Cette fois, il semblerait que les Français partent plutôt du nord pour resserrer l’étau et descendre vers le Sud, les poussant là où Barkhane les attendra de pied ferme, sur une ligne installée entre Mopti et Gao. Tous ces éléments prouvent donc que la France est pleinement engagée dans la lutte anti-terroriste et contre les trafiquants en Afrique. Mais surtout qu’elle ne se relâchera pas tant que les groupes armés n’auront pas été éradiqués.

Qu’on se le dise, la France frappe de plus en plus fort et s’approche chaque jour un peu plus de son but : décapiter les groupes terroristes afin de préserver ses intérêts régionaux.

Paul-Louis KONE

@pauloukone

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2 COMMENTAIRES

  1. L’expérience de la lutte contre le terrorisme par une puissance étrangère exige la participation centrale des pays concernés.
    En Afghanistan l’échec est patent.
    En Irak,depuis que les américains se sont retirés pour laisser les irakiens à la tâche la situation s’améliore.
    Ceux qui suivent les reportages constatent que l’armée irakienne est dotée de toute la technologie requise sur le terrain.
    L’Algérie a mis fin au terrorisme chez lui sans l’aide étrangère visible.
    La France est dans une posture de néocolonialisme pour montrer sa puissance militaire au reste du monde.
    Elle ne veut pas le succès militaire des armées africaines écornant son image.
    Que la France dote l’armée malienne de la technologie nécessaire comme l’ a autorité les USA pour les irakiens,la lutte contre le terrorisme sera un mauvais souvenir.
    Que la France mette les groupes armés à la place qu’ ils méritent c’est à dire désarmés,y compris par la force pour permettre à l’armée malienne d’opérer sur toute l’étendue de son territoire.
    Que tant que la France ne fera pas ça la lutte contre le terrorisme est une chimère.
    D’ailleurs,elle le sait très bien.
    Son attitude est une stratégie pour durer aussi longtemps que possible.
    Cet article est fait pour noyer le poisson dans l’ eau au profit de cette stratégie.

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