USA: quand l’Amerique se trump

« Nous devons rendre à notre pays sa destinée et rêver en grand», dixit Donald Trump.

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« Nous devons rendre à notre pays sa destinée et rêver en grand», dixit Donald Trump. L’Amérique a finalement choisi l’homme qui incarne le mieux son rêve de suprématie et de domination. Cependant, entre les promesses électorales et leur mise en œuvre, il y a tout le poids de la realpolitik américaine.

UNE CAMPAGNE ELECTORALE TRES DIFFERENCIEE
SOUTENUE PAR UNE COMMUNICATION POPULISTE ET AGRESSIVE

La conduite d’une campagne électorale est une opération hautement stratégique fondée d’abord sur une très bonne connaissance de l’environnement et des hommes, ensuite sur l’art de l’attaque de l’adversaire sur son projet de société. A ce jeu, Donald Trump a été manifestement le meilleur. Les problèmes actuels des Américains sont essentiellement d’ordre économique et sécuritaire. Sur le plan économique, Trump est un homme d’affaires qui a plutôt réussi et qui promet des emplois en affirmant qu’il sait comment en créer. Sur le plan sécuritaire, il charge les latinos et les musulmans de tous les péchés, soutenant qu’ils apportent des problèmes à l’Amérique. Plus neuf et moins politique que son adversaire démocrate qui est une figure de proue du système Obama-Clinton, il se sait plus crédible sur le terrain des promesses. Aux alliés de l’OTAN, le message est sans ambigüité : « Nous recourrons à la force militaire seulement en cas de nécessité vitale pour la sécurité nationale des Etats-Unis » ou encore « Nos alliés sont obligés d’assumer une grande partie des dépenses financières, politiques et sociales». Au contraire de Hilary qui dit aux Américains « venez me rejoindre », il saute allègrement les barrières et déclare « je suis avec vous ». L’Amérique profonde est séduite, l’Amérique blanche est aux anges tenant une sorte de revanche. L’élection assurée, Trump se retrouve désormais face à des promesses dont certaines paraissent totalement irréalisables, mais la realpolitik va contribuer à arrondir les angles parce qu’aux Etats-Unis les institutions sont plus puissantes que les hommes.

LES PROMESSES ELECTORALES A L’EPREUVE DES REALITES DE LA GOUVERNANCE, DU SYSTEME ET DES INSTITUTIONS

L’élection de Donald Trump est pleine d’enseignements : les sondages se sont tous plantés et la réaction de la communauté internationale a compté pour peu dans le choix des Américains. En fait, cette élection ne doit rien au hasard car Trump a su écouter son peuple, son désarroi et ses attentes. Sûr de son fait, il a préparé et conduit sa campagne avec beaucoup de ténacité et de rigueur, même lorsque des soutiens financiers importants et des caciques de son propre parti l’ont lâché pour ne pas partager la responsabilité de certaines de ses déclarations et prises de position.

Condamné par de nombreux Etats européens qui voyaient en lui une véritable calamité, il est resté inflexible, sachant que l’Amérique profonde adhère à son projet. Au décompte final, n’est-il pas arrivé à faire basculer des Etats votant traditionnellement démocrates dans son camp et à ruiner les chances de son adversaire ? Maintenant qu’il est élu, le recadrage a déjà commencé parce que les Etats-Unis, c’est d’abord un système et une administration. C’est aussi et surtout la gestion très sensible des groupes de pression. La fougue du candidat Trump sera progressivement canalisée vers des eaux moins tumultueuses, pour permettre au président Donald de gouverner. Le candidat n’avait-il pas promis de mettre un terme à l’Obamacare ? Le président soutient désormais qu’il en retiendra quelque chose, comme il soutient que tous les musulmans ne sont pas des terroristes, que les latinos à combattre sont ceux qui apportent la drogue, la violence et aggravent le chômage. On peut également se rassurer pour la politique extérieure car tout sera fait pour sauver les partenariats stratégiques. Républicains et Démocrates ont en commun le souci de défendre les intérêts vitaux des USA. Seuls les moyens peuvent changer. C’est ce qui fait la force et la stabilité du système américain. Pour Donald Trump, la fin justifie les moyens.

Les messages politiques stéréotypés ont montré leurs limites. En changeant de langage et de style, Donald Trump vient d’entraîner les Etats-Unis dans un rêve de grandeur retrouvée. En attendant 2020, advienne que pourra !

Mahamadou CAMARA
Email : camara.mc.
camara@gmail.com

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3 COMMENTAIRES

  1. Mitch Mc Conell qui vient d’etre reeluu par ses collegues republicains pour diriger le senat et Paul Ryan par les depute’s republicains pour maintenir son poste de President de l’Assemblee, sont connus pour leur opposition au discours qui divise l’Amerique. Ils l’ont fait savoir tres clairement!
    Nous savons que c’est le congrss qui a THE POWER OF THE PURSE.En d’autres termes, le congress controle l’ARGENT!!! Sans l’argent , le president ne peut pas appliquer son agenda!!!
    Siko, Trump gouvernera a’ partier du centre parce que les autres options n’existent pas pour lui,
    D’une maniere ou d’une autre, les segments importants d’OBAMA CARE RESTERONT. Aucun politicien ne prendra la lourde responsabilite’ d’annuler l’assurance maladie de 20 millions de personnes.
    Le cas de l’OTAN sera regle’ par une plus grangr contribution de plusieurs pays membres conformement aux accords deja signe’s. La contribution de chaque membre doit etre de 2.2% de son PIB or seuls 5 pays sont a’ ce niveau. L’Allemagne qui est la premiere puissance economique de l’europe ne paie qu’a’ hauteur de 1.3%.
    NAFTA ne peut pas etre elimine’ parce que 14 millions d’emplois sont cree’s par cet accord. Nous n’avons egalement aucun interet a’ bouleverser l’economie du Mexique.
    Siko, le mur a deja perdu 2/3 de sa longueur. Maintenant on parle de 400 km au lieu des 2000 km.
    LA CAMPAGNE A PRIS FIN. CE SONT LES REALITE’S QUI DICTERONT LA CONDUITE A’ SUIVRE!!!!!!!!!!!!

  2. Le Mali s’est bien trompé avec IBK le Voyageur. Il faut être plus inquiet du sort du Mali que de celui des USA.

  3. Beaucoup ont ecoute Trump, mais peu l’ont compris.Le nationalisme est il une chose mauvaise en soit?Sankara n’avait pas pu Trump a les moyens soutenu par les Baby boomer .
    “le machiavélisme est l’effort pour percer à jour les hypocrisies de la comédie sociale, pour dégager les sentiments qui font véritablement mouvoir les hommes, pour saisir les conflits authentiques qui constituent la texture du devenir historique, pour donner une vision dépouillée de toute illusion de ce qu’est réellement la société ”
    Meme si les milenaire s’oppose a lui ,il a les moyens politique lui avoir ete donne par le senat et la chambre actuelle.
    La societe americaine a besoin de brave et grand changement .

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