Dans une contribution qu’il nous a fait parvenir, Hamidou Sanoko, un lecteur assidu de L’Indépendant, pense que pour la célébration du Cinquantenaire du Mali, une place de choix n’a pas été accordée à l’Allemagne, premier pays à reconnaitre le Mali indépendant. Ainsi, suggère-t-il à la Commission d’organisation de réaménager son programme pendant qu’il est encore temps, afin de corriger cette maladresse en faisant de l’Allemagne un invité d’honneur aux festivités du Cinquantenaire.
Il ne s’agit pas de dire, par-ci et par-là, que l’Allemagne a été le premier pays à reconnaître le Mali indépendant. Il faudrait, de notre côté, parvenir à remercier ce pays pour tout ce qu’il fait pour le Mali. Je pense que les festivités du Cinquantenaire de notre indépendance est une belle opportunité pour affirmer notre gratitude envers le pays d’Angela Merkel pour son engagement aux côtés du jeune Etat-Mali, dans les années 1960 ". C’est en ces termes que Hamidou Sanoko a introduit son point de vue.
A le croire, au tout début des années 1960, la France et le Sénégal voulaient empêcher à notre pays de se faire reconnaître par la communauté internationale avec le nom Mali. Ils voulaient qu’on revienne au nom Soudan. De ce fait, il fallait avoir le soutien de plusieurs pays pour contourner tous ces obstacles et continuer d’exister avec le nom Mali. Dans ces situations difficiles, l’Allemagne a été le premier pays à reconnaître le Mali indépendant. Cela, malgré ses bonnes relations avec la France.
Il faut rappeler qu’après l’éclatement de la Fédération du Mali, le Sénégal a cherché à nous asphyxier économiquement, en bloquant l’acheminement de nos produits qui passaient par le Port de Dakar. A l’époque, pour faciliter l’approvisionnement du Mali à partir d’autres ports, " c’est la même Allemagne qui est venue à notre secours en nous dotant de 300 camions sous forme d’un crédit de plus de 3 milliards de FCFA. Elle a fini par effacer cette dette. A l’époque, sans le soutien de cet Etat, le Mali allait s’appeler aujourd’hui le Soudan" a précisé M. Sanoko.
C’est fort de cet argumentaire, qu’il regrette amèrement l’omission de l’Allemagne sur la liste des invités d’honneur. D’ailleurs, fait-il remarquer, nulle part dans le programme des festivités, on ne retrouve le nom de l’Allemagne.
" Je ne sais pas si un pays a été choisi comme invité d’honneur mais je pense pour devoir de mémoire et de reconnaissance, on devrait faire cet honneur à l’Allemagne à travers son président ou le Chancelier. Car nous avons une dette indescriptible envers cette nation ", a-t-il conclu.
Kassoum THERA