Tribune : Quid de l’élection ?

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Cela fait 35 ans que nous vivons une soi-disant ère démocratique assimilée à un semblant de bonheur ineffaçable qui aurait dû perdurer. Leurre ! Mythe ! Errements et traversée du désert ! Cela fait aussi 36 ans que les partis créés de la première heure de ce mouvement démocratique d’ensemble ne nous proposent rien de viable ni de fiable comme projet de société ou programme de gouvernance.  Or nous avons connu un premier Président revenant de Dakar après l’éclatement de la Fédération du Mali et se faire établir président de la 1ère République du Mali par une Assemblée constituante. Le second après lui, a nourri dix ans de règne autocratique avec le Comité militaire de libération nationale (Cmln) avant de se faire réélire tous les 5 ans à la fois secrétaire général du parti constitutionnel Union démocratique du peuple malien (Udpm) et président de la 2ème République du Mali. Un parti unique et monolithique essentiellement composé de ses alliés militaires, de ses affidés civils et politiques et de ses affiliés de gré ou de force. Là aussi, ce n’était pas tout le peuple malien qui était représenté. Arrive le 26 mars 1991 et la chute du Général-Président-Secrétaire général. C’est là que la notion de démocratie, se voulant plus explicite, va bénéficier de l’élan patriotique de l’armée malienne avec ATT à sa tête, pour donner naissance à la 3ème République du Mali à travers le référendum de janvier 1992 et la promulgation de la Constitution du 25 février 1992. En avril de la même année, une partie des Maliens inscrits sur les listes électorales va arbitrer entre deux postulants au fauteuil présidentiel qu’occupait temporairement ATT. Il s’agit d’Alpha Oumar Konaré du Parti africain pour la solidarité et la justice de l’Alliance démocratique au Mali (Adema Pasj). Il est élu au second tour face à son rival Tiéoulé Mamadou Konaté du Bloc démocratique pour l’intégration africaine (Bdia Faso jiggi).  Lors de sa réélection en 1997, il ne fera face qu’au seul candidat qui n’avait pas choisi de boycotter l’élection à l’instar des autres partis légalement constitués. C’était le Parti pour l’unité, la démocratie et le progrès (Pudp) de Maribatrou Diaby. En 2002, avec le retour d’ATT au pouvoir par la voie des urnes, on a senti un nouveau souffle démocratique qui a été de courte durée, car les partis politiques avaient affaire à un sans parti arrivé au pouvoir par son charisme et sa légitimité fondant sa popularité. À sa réélection en 2007, plus de 47 partis ont choisi de lui faire confiance. Un vœu pieu dont il s’est vite rendu compte du saupoudrage. En fin de mandat, plus affairés à coller leurs affiches imprimées à coups de millions, ils n’avaient que faire de ce qui se tramait au nord du pays après l’acte ignoble commis sur nos officiers à Agel hoc. C’est ainsi que l’armée qui avait pris le pouvoir avec la bande à Sanogo, va vite le remettre au Président de l’Assemblée nationale sous la pression de la communauté internationale. Une transition en est née, dirigée par le président Pr Diouncoubda Traoré et des élections générales ont suivi dans l’à peu près, établissant Ibrahim Boubacar Keïta nouveau président de la République élu au suffrage universel par une partie des Maliens inscrits sur les listes électorales. Cette parenthèse a duré 7 ans de 2013 à 2020. Depuis les choses ont changé de mains et de visage. Ainsi, cahin-caha, on s’achemine inexorablement vers les prochaines échéances avec en tête de file l’élection présidentielle dont nul ne peut s’aventurer à dire que tel parti ou telle coalition présenterait le meilleur profil de candidat. Alors, que désirent tous ces Cassandre qui n’ont pas bonne presse dans le pays et qui ne prêchent que pour leur propre chapelle ? Ils veulent que les élections se tiennent à date échue sans qu’une ne soit encore retenue officiellement une date. Ils mettent déjà en doute la bonne foi des dirigeants actuels en estimant les orientations pas sincères. Au lieu d’aller soigner leur image et gagner la sympathie de l’électorat. Quid de l’élection présidentielle ? Aucune réponse pour le moment si ce n’est que l’histoire suit son cours et la roue de l’histoire continue de tourner. Nul ne peut l’arrêter…..

Vive le Mali d’aujourd’hui pour que vive le Mali Kura de demain !

Moustapha K Leye

 

 

 

 

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