Tribune : La promotion du secteur privé : un atout pour la croissance au Mali !

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Dans un pays en situation de post conflit comme le  Mali, le cadre macro-économique est resté robuste depuis quelques années. Si bien que la croissance économique a affiché un rythme plus soutenu en 2014 et en 2015 avec des taux de croissance respectifs de 7,2% et 6%, permettant de jeter les bases d’un développement économique et social, inclusif et durable malgré un contexte sécuritaire fragile. Parmi les secteurs  contributeurs, le secteur privé, qui aura été porté ces derniers temps par une politique plus ou moins aboutie. Alors, la promotion du secteur privé, est cet atout pour une croissance durable et inclusive au Mali ?

 Pour certains, le secteur privé constitue un levier essentiel pour surmonter les défis à la croissance nationale et à la lutte  contre la pauvreté.  Vu son apport sur la croissance nationale, ils affirment que, bien plus qu’une capacité de résilience face à  la crise, le secteur privé  a su tiré son épingle dans ce climat sécuritaire fragile au Mali  à  travers une politique dotée d’une vision stratégique.

Laquelle gagnerait à être soutenue et entretenue pour plus de secteur privé. C’est pour cela que la promotion du secteur privé est au cœur de l’action du Patronat Malien. Mieux, pour celui-ci, le secteur privé doit profiter des opportunités du contexte actuel, telle que la présence de la force étrangère.

Tenez, après lecture d’une  interview parue dans Jeune Afrique, spécial consacré  au Mali, un journaliste boude en affirmant que le haricot lui était monté à sa tête au moment de sa réalisation. Sinon, comment, continue-t-il, le Patron des patrons maliens, peut –il bénir la présence de la  force étrangère quand il soutient que « en fait, notre pays profite de l’économie militaire. Les soldats étrangers sont des consommateurs et, dans une certaine mesure, remplacent les touristes d’hier». Du haricot, bien peut-être. Sauf que l’engagement pour le secteur privé de  Mamadou S Coulibaly, Patron des patrons maliens, n’est plus à démontrer. Pour lui  et  face au contexte, trois challenges s’offrent pour le Mali en ce qui concerne le secteur privé.

Vaincre sinon d’éradiquer l’insécurité pour sécuriser l’investissement au Mali. Un challenge ou plutôt un défi pour les Politiques, croit-il- savoir. Promouvoir et développer le secteur privé pour plus de bien être au Mali, une mission à leur portée,  eux, les professionnels de ce secteur, affirme-t-il. Ou  alors, accompagner un pays  le Mali dans sa disparition inévitable, conclu-t-il. Un constat amer mais qui peut déclencher  cette prise de conscience collective pour le devenir du Mali.

On peut volontiers souhaiter que Klédu Coulou, son nom populaire, qui le différencie de ses homonymes, se fourvoie sur le dernier point de son appréciation, mais on aura tort de ne pas lui accorder du crédit et cela pour les raisons suivantes.

Réputé d’être un homme qui prend peu ou pas tout de gant pour dire ce qu’il pense,  l’homme est reconnu et apprécié surtout pour son sens des affaires, donc sa capacité d’analyse. Toujours à une avance numérique devant ses concitoyens, par son sens d’anticipation, presque pionnier dans les domaines où il opère,  il est à la fois un expert et un professionnel de  ce secteur. Son avis vaut son pesant d’or.

Ensuite, capitaine d’industries, il sait mieux que quiconque, que tout contexte possède un facteur  positif qu’il faut être capable  d’identifier en vue d’en profiter. Son secteur, le privé au Mali,  regorge des entreprises dont les produits ou services doivent avoir un débouché pour assurer un fonctionnement, produire plus pour contribuer plus à la croissance économique et, si possible  recruter  pour absorber autant que ce  peut, le chômage. Pour certains du reste, la même force étrangère au Mali, recrute plus que la fonction publique.  De quoi lui conforter.

Enfin à la tête du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM), il ambitionne de porter haut ce secteur. Et, sous son impulsion, bien plus qu’un effet à la mode, booster le secteur privé au Mali est au centre des priorités du CNPM. Une promotion du secteur privée, dotée d’une vision, portée par une politique  établie sur un agenda,  mis en œuvre par un  plan stratégique 2015-2020.

 La stratégie de promotion du secteur privé  dans les années à venir

Six axes stratégiques sont  retenus au niveau du Patronat pour que  le secteur privé soit le gros contributeur de la croissance nationale. L’augmentation sensible de l’investissement direct Etranger dans le capital des entreprises au Mali et l’amélioration de la profitabilité du capital investi, constituent le premier axe stratégique dont l’objectif est de contribuer à un environnement des affaires plus favorable à la compétitive des entreprises.

D’où cette innovation dans la promotion des entreprises. De nos jours, le potentiel du Mali avec les facilités du climat d’affaires est partagé avec les investisseurs. Promouvoir les entreprises, tout en mettant  en exergue leur apport sur la croissance nationale est de mise en vue de les appuyer. Au terme de cette démarche stratégique, le pacte de stabilité et de croissance d’ici 2020 par l’instauration d’un cadre propice au développement économique et à la croissance des entreprises.

Le second axe stratégique instaure le dialogue par la collaboration pour le développement des entreprises. Au menu, le dialogue social avec les syndicats et les partenaires, mais surtout une meilleure coordination et une complémentarité des structures d’appui aux entreprises, le tout sur fond de la nécessaire entente entre public et privé. Une stratégie qui a pour avantage un nouveau repositionnement du secteur privé, visible  par une considération mutuelle entre le public et le privé.

Il s’agit  bien  ici, à ne pas en douter, d’instaurer  et entretenir ce partenariat public-privé dans un cadre de respect mutuel afin que le secteur privé retrouve sa place dans l’Agenda public.

La promotion de la création d’entreprise est au cœur de la vision stratégique du CNPM, tout comme la participation des entreprises au développement local. Deux axes qui visent la promotion des jeunes et de celle des communautés rurales notamment les femmes. Une démarche qui devra à aboutir à l’émergence de grand groupes nationaux atour des niches d’opportunités, à l’accompagnement des jeunes porteurs de projets et au renforcement du secteur privé à l’échelle locale, comme une alternative à la lutte contre le chômage.

Ici, l’on voudrait volontiers que le secteur privé soit cet interlocuteur crédible et indispensable de l’Etat dans le cadre de l’emploi des jeunes et sur la question du développement rural.

L’efficacité dans la mise en œuvre  du plan stratégique va au-delà des mesures retenues. Les patrons au Mali, pour faire bouger les lignes du secteur privé, doivent surtout eux-mêmes bougé,  par  un certain renouveau  au sein du CNPM. Ils doivent être au-devant de la scène, plus visible, convaincus que la promotion du secteur privé dans un pays en post conflit, demande plus d’agressivité  sur tous les fronts. D’où cette impérieuse nécessité de redynamiser le CNPM, un axe majeur de la vision stratégique.

En cela, Klédu Coulou, ses hommes de Patrons et leur bureau de CNPM, devront revêtir ce manteau de chasse, de management pro actif sur le terrain du secteur privé.

Dans son rôle de catalyseur du secteur privé, le CNPM contribue au développement du pays, appuie la croissance du pays et joue sa partition dans le chômage des jeunes. Il  est  un vecteur de promotion du climat des affaires au Mali à l’extérieur, participant ainsi à l’amélioration de l’image du Mali.

A son terme, le plan  stratégique devra aboutir à cela. Ainsi, la  prédilection du Patron des Patrons au Mali, à savoir, accompagner le Mali dans sa disparition inévitable, n’aura finalement pas  lieu. On dira alors que, oui, le secteur privé  constitue un atout réel pour la croissance économique au Mali.

Massoucoura                      

Correspondance Particulière

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