Le Mali est en train d’écrire aujourd’hui la page la plus triste de son histoire d’après l’indépendance. Jamais le Mali n’a été aussi malade des antagonismes profonds liés aux intérêts individuels divergeant à la foi entre les citoyens et les institutions. Un pays à la fois dominé par la pauvreté endémique croissante que par la faim et qui, malgré le caractère profondément solidaire de la société, ne parvient pas à réaliser le sursaut national tant attendu de ses fils pourtant très sensibles aux hauts faits de leurs ancêtres bâtisseurs d’empires et de royaumes qui font leur fierté.
Le fier passé du Mali est malade du présent de ses fils. Si des grandes crises émergent les grandes nations, l’exception demeure ici malienne, car malgré la situation chaotique du pays, l’Assemblée nationale qui se doit d’être le haut lieu de la prise de conscience nationale ressemble à travers ses débats à un folklore organisé pour amuser la galerie à travers les temps de parole à la limite insultant, privant les électeurs de mesurer l’Etat de la conscience de leurs élus.
Malade, le Mali l’est de son unité, de sa division, mais surtout de ses autorités qui peinent à mesurer l’ampleur du désastre et de la putréfaction nationale. Tant elle manque à la fois de compétence, de vision et de courage mais surtout de volonté à trouver la voie d’une sortie honorable de crise. L’autorité, malgré sa forte légalité et sa rarissime légitimé, demeure en panne d’initiatives alors qu’elle à été plébiscitée pour rétablir l’honneur et la dignité d’un pays atteint dans ce qu’il a de plus sacré. Aussi patauge-t-elle lourdement ?
Passant à côté de ce qu’il y a de plus précieux, l’autorité se perd dans des conjectures aggravant dangereusement le taux déjà élevé de la peur et l’angoisse parmi la population. Malade de l’instrumentalisation de ses fils égarés dans le désert, de la justice érigée en système de règlement de comptes, du mensonge organisé à dessein pour camoufler les travers d’une situation devenue insoutenable, de la corruption viscérale des couches devenues inaptes à cause de leur incapacité à faire une analyse objective et établir un diagnostic sérieux…
Le Mali est en train de mourir à petit feu, sans que la cause nationale n’enflamme en leur cœur le sursaut nécessaire. A observer de très près on ne peut s’empêcher de penser que loin d’une gestion chaotique innocente, ce délabrement national du Mali est une trahison à haut débit. Le fondement de toute démocratie, c’est d’abord la conscience citoyenne qui est une conscience claire, informée et formée en vue de la défense de la chose publique. Mais pour qu’une conscience soit consciente, il faut la former, l’éduquer.
Pendant 20 ans l’école malienne est malade. Comment peut-on raisonnablement détruire l’école comme on l’a fait sous les deux régimes d’Alpha et d’ATT ? IBK et certains de ses ministres actuels ont pleinement participé a cette situation chaotique jusqu’à dire aux Maliens “Nous vous gouvernerons et nos enfants viendront gouverner vos enfants” et oser prétendre que la jeunesse est l’avenir du pays. Un avenir vraiment incertain et de décadent certes.
L’école forme les bons citoyens et apparaît la clé de tout progrès. Son sabotage relève de la haute trahison. A cela s’ajoute la destruction de l’armée. Nul ne doute du rôle de l’armée dans l’exercice de la souveraineté nationale et l’existence même de l’Etat. Le fait de détruire cette armée, de la démanteler, de la saboter pour un pays comme le Mali qui dispose de sept frontières ne peut être le fait d’un hasard.
La trahison est manifeste, car les deux pieds de la démocratie, c’est la conscience citoyenne et la sécurité nationale solide. C’est pourquoi je pense, j’ai presque la claire conviction que le sabotage de l’armée malienne est fait à dessein. Ce qui était difficile de comprendre hier l’est clairement aujourd’hui.
Dans tous les cas de figure, la majorité des Maliens bien qu’ayant choisi IBK ne se reconnait pas aujourd’hui dans ses actions. Il suffit de comprendre qu’après sept bon mois à la tête de l’Etat, IBK ne fait que s’occuper de lui-même de son confort individuel et de sa famille : rénovation du palais, de son domicile et l’achat d’un avion qui semble-t-il n’a pas été acquis dans les règles de l’art de la transparence ? Alors que le peuple qui l’a propulsé au pouvoir est superbement ignoré avec ses maladies et ses nombreux délestages. IBK ne semble donc rien comprendre des préoccupations de son peuple et reste impassible à sa souffrance au moment ou en Tunisie et au Zimbabwe, ses homologues présidents, conscient de la souffrance de leurs peuple et solidaires a leur misère ont simplement réduit de 30 % leurs salaires. Quand on est plébiscité par son peuple à des moments critiques de la vie de la nation, le patriotisme et la loyauté exigent un dévouement total à la cause de la nation et au peuple, qui ne se conjuguent pas avec les intérêts sordides individuels. Le temps de donner tort aux forces négatives est venu à travers un comportement exemplaire et une gestion loyale et honnête des affaires nationales.
Président des jeunes leaders de la Commune VI
Cheick O. Diallo