Tribune : Nos soldats, ces héros oubliés !

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Ils nous permettent de dormir à peu près normalement. Ils incarnent le Mali, son Etat, son indépendance et sa souveraineté. Bien qu’affaiblis et subissant des pertes, ils essaient de tenir et d’accomplir leur mission, c’est-à-dire assurer à notre pays un futur. Ils ? Ce sont nos hommes en armes, les militaires de l’armée auxquels il est légitime d’ajouter les autres forces que sont la gendarmerie, la garde, la police et les autres services paramilitaires. Ceux qui sont en première ligne en cas de confrontation armée et qui en subissent les conséquences.

Sous d’autres cieux, ces hommes et femmes qui risquent leur vie au service de leur pays, sont adulés voir idolâtrés. On les célèbre à chaque occasion. En la matière, les États unis d’Amérique dont l’armée est la plus forte du monde, constitue un exemple à méditer. À la fin du mois de février dernier, un soldat américain a perdu la vie au Yémen. Son corps a été rapatrié en Amérique, par avion spécial, sur plus de 15 000 km pour recevoir des hommages sur une base américaine et en présence du Président TRUMP. Un dispositif massif pour un seul soldat. Ce pays estime justement qu’aucun dispositif ne sera suffisant pour illustrer la reconnaissance d’une partie à l’égard de ses enfants morts pour elle !

Notre pays, depuis cinq ans, vit un véritable traumatisme, silencieux pour l’instant mais hautement dangereux si on ne le traite pas à hauteur de souhait. Nos soldats meurent, sous les coups des groupes armés divers et variés, à la suite d’attaques ou de manière lâche par des mines. Cela n’est malheureusement pas prêt de s’arrêter compte tenu du contexte. De la tragédie d’Aguelhok à celle de Gao en passant par Nampala, Bambara maoude, Macina, Kidal ou Tenenkou, trop de jeunes soldats sont morts sans pour autant que la nation en soit suffisamment sensibilisée et surtout ne soit engagée dans un processus permettant aux parents des victimes et à leurs camarades d’être persuadés qu’ils ne sont pas morts pour rien ! Qui se souvient encore du capitaine Sekou TRAORE dit Bad et de ses camarades suppliciés à Aguelhok ? Les dates anniversaires de ce massacre ignoble passent désormais dans l’anonymat. Il ne se passe pas de semaine sans qu’au moins un de nos jeunes soldats meurent de manière violente, dans un relatif anonymat. Les communiqués sont diffusés et on passe à autre chose ! D’autres sont blessés dans la même indifférence et sont soignés dans nos hôpitaux, dans des conditions précaires.

Il faut rectifier rapidement le tir si nous voulons rehausser le moral de nos troupes et leur insuffler ce surcroît de fierté et de bravoure qui fait la différence sur les champs de batail. Toute la nation malienne, sous le leadership de nos autorités, doit s’engager dans la voie du soutien irréductible à nos hommes en arme. De nombreuses initiatives sont à envisager dans cette perspective.

La première initiative est de faire du rehaussement moral de nos soldats, notre objectif permanent. Nous devons bannir le dénigrement de nos forces, cesser les railleries et la remise en cause de la combativité des militaires maliens. Les faiblesses sont connues de la hiérarchie et des décideurs publics. Il faut laisser à ceux-ci la mission de conduire les reformes permettant de corriger les faiblesses de nos Forces Armées Maliennes (FAMA). À nous autres, leaders politiques et de la société civile, citoyens et forces vives de nous inscrire dans le soutien tous azimuts et sans concession à nos troupes. Nous devons mettre désormais en avant toute situation permettant de soutenir le moral de nos troupes et faire d’eux nos héros. On doit magnifier les actes de bravoure, célébrer ceux qui se comportent bien et le faire savoir. Dans ce segment, les autorités maliennes doivent faire des efforts, publier toutes initiatives à porter au crédit de nos soldats, les mettre en avant, les soutenir par des stratégies de communication appropriées pour que l’ensemble des Maliens en soit informé.

La réalisation de monuments, de stèles commémoratives, sur base d’initiatives nationale, régionale ou locale constitue une action à encourager.

Il en est de même de l’instauration de journées spéciales pour nos troupes, indépendamment de la fête de l’armée. Les journées peuvent avoir un lien avec un fait majeur à ne pas oublier, être instituées pour mettre en avant un acte de bravoure source de fierté ou pour toute autre cause destinée à inscrire les FAMA dans l’agenda national, régional ou local.

Le travail de mémoire et la célébration de ceux qui perdent la vie pour la patrie, forment le cœur des initiatives à envisager pour redonner à nos soldats, toute la place qu’ils méritent dans le pays et au cœur de la nation. Nous devons porter le deuil de ceux qui meurent pour nous et nous organiser à nous remémorer de leur sacrifice. Cela doit être une constante au Mali, quel que soit le nombre ou la fréquence des décès. Plus jamais, aucun soldat malien ne doit mourir dans l’indifférence générale ! À chaque perte, les autorités doivent organiser les cérémonies en grande pompe et y participer. Elles doivent créer les conditions pour que les Maliens se sentent concernés par la perte de nos soldats. La densification et la diffusion très large des communiqués participent de ce principe. On pourrait également multiplier les émissions télé consacrées à ces évènements et insérer un bandeau noir sur les images de la télé. On devrait également égrener les noms des militaires disparus à la télé…

Les services sociaux doivent accélérer les procédures administratives pour la succession afin que les familles ne connaissent pas les affres du dénuement matériel après le choc psychologique de la perte de leur proche. Nous devons montrer le quotidien des blessés, organiser des actions de solidarité à leur égard et à l’égard de la famille de ceux qui sont décédés. Il faut travailler à la reconversion des blessés et la vie future des veuves et orphelins, leur accorder des quotas de logements sociaux…Le dispositif des pupilles de la nation est une bonne idée, il faut le mettre en œuvre rapidement et communiquer dessus pour que toute la nation sache que les enfants des militaires décédés bénéficient de la solidarité de la nation. Nos soldats en sauront gré au pays et cela démultipliera leur engagement pour la patrie.

Les autorités locales doivent prendre part à ce dispositif de reconnaissance nationale : dans chaque commune, il faut identifier les veuves et orphelins et les blessés de guerre et leur donner une place dans les cérémonies locales, accorder dans les édifices publics une place aux héros, leur faire des monuments spécifiques, mettre les rues en leur nom ou des places…Au niveau national à l’occasion de la fête de l’armée, des initiatives de solidarité en faveur des veuves, orphelins et des blessés peuvent être envisagées. On peut décider, à l’instar de ce qui est fait pour les personnes âgées dans le cadre du mois de la solidarité, que l’ensemble des autorités nationales se partagent entre les différentes familles de disparus et les blessés de guerre afin de leur signifier que la nation reconnaissante ne les oublie pas.

Les initiatives étatiques, nationales et locales, feront écho à celles des services sociaux des FAMA, de la société civile et des forces vives pour rendre à nos héros les hommages qu’ils méritent. Les autorités peuvent inciter et encourager les activités de ces acteurs au bénéfice des soldats et de leurs familles. Elles peuvent également mettre en place un dispositif de recueil voire de prime aux idées et suggestions utiles dans le sens de la solidarité de la nation à l’égard des forces de sécurité. Ces initiatives viendront compléter toutes les activités prévues dans la Loi d’orientation et de programmation militaire (soutiens divers, renforcement de la formation, amélioration des rémunérations, acquisition d’équipements, réalisation d’infrastructures dont un hôpital militaire, premier en son genre dans notre pays, etc.) qu’il convient de concrétiser rapidement.

Nos soldats doivent sentir l’Etat et la nation derrière eux comme c’est le cas ailleurs. Et, comme ailleurs, ils donneront le meilleur d’eux-mêmes au service de nous tous.

 

Moussa MARA

 

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14 COMMENTAIRES

  1. Nos militaires sont mieux préparer pour comprendre que celui, qui fit premier ministre au Mali et qui a livré nos vaillants soldats aux djihadistes à kidal hier ,ait le courage de dire que les soldats maliens sont oubliés aujourd’hui. Nous attendons un procès contre ce monsieur et ses complices pour ce comportement à kidal. Monsieur les présumés assassins des militaires, nous ne pensons pas que les propos populistes pourront endormir le militaire.

    • je suis militaire et je voterais pour MARA. Car l’armé malienne a gagné à KIDAL ce jour la jusqu’à 13h00. c’est apres que les traitres de France ont aidé les djihadistes à retourner la situation.

  2. Décidément le ridicule ne tue pas au MALI si ces propos viennent d’un ancien premier ministre qui également à ignorer ces soldats au front.

    • je suis militaire et je voterais pour MARA. Car l’armé malienne à gagner à KIDAL ce jour la jusqu’à 13h00. c’est apres que les traitres de France ont aidé les djihadistes à retourner la situation.

  3. “Nos soldats, ces héros oubliés !” 😮 😮 😮 😮 😮 😮

    De la part de Mara QUI JUSTEMENT N’A PAS HESITE A LES ENVOYER A L’ABATTOIR A KIDAL JUSTE POUR SATISFAIRE SON PETIT CAPRICE POPULISTE, cette tribune revêt un aspect INDECENT voire OBSCENE! 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡 😡

    Pourquoi ce minable ne s’adresse-t-il pas directement aux familles des soldats INUTILEMENT morts lors de sa visite débile, ou aux familles des administrateurs civils qu’il a HONTEUSEMENT LAISSE se faire égorger, pendant que lui se faisait évacuer sous haute protection de la Minusma! 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥

    Mara, si tu as la mémoire courte, dis-toi que les 15 000 000 millions de Maliens ne sont pas dans ton cas!

    • je suis militaire et je voterais pour MARA. Car l’armé malienne à gagner à KIDAL ce jour la jusqu’à 13h00. c’est apres que les traitres de France ont aidé les djihadistes à retourner la situation.

  4. SANS MENTIR CET ARTICLE ME LAISSE PERPLEXE.
    est ce qu’il est réellement écrit par Monsieur Mara?
    Si tel est le cas, ce serait domage s’il oubliait qu’il ait une voix officielle.
    Nous vivons un moment très critique. Les USA utilisent la jeunesse de leur soldat pour ensuite les jeter à la rue comme de vulgaires chiens.
    Les USA sont engagés dans une nouvelle conquête coloniale. C’est pourquoi ils ont besoin de politiquement soigné leur image auprès de la population nationale et internationale. Quant à nous, au Mali, on se bat pour recouvrer notre souverainneté. ON se bat pour recouvrer l’entente si chère à l’équilibre d’une Nation. Les contextes sont différents, Monsieur Mara.
    Au moment où vous écriviez cet article, vous êtiez certainement très mal inspiré!

  5. On a perdu ce sens de patriotisme depuis des années …nos politiciens n’ont plus de conviction …ils sont dans la politique en tant que professionnels. Ce que Mara souhaite ici n’arrivera jamais avec cette generation..on rêve ou quoi!? Il faut plutôt songer a commencer avec nos enfants a l’école… même eux en regardant de près tu découvre qu’ils n’ont rien a voir le “Mali” et surtout avec toutes ces jeux de distraction de l’ère digitale….il n y a probablement pas un “Mali de demain” si l’on ne commence pas a temps a penser AUX ÉCOLES DES PATRIOTES!

  6. L’armée malienne a été forte depuis qu’installation démocratique en carton pourri corrompu en 1991 elle a dépouillé total nos fores armées et des sécurités .

  7. Mara tu as changé d’avis à ton retour à kidal. Tu avais dit qu’à kidal il se passe quelque chose qui n’est pas claire. ça veut dire on le sait la France nous volait la-bas avec la caution de la munismerde ( ou peut être la complicité de ibok et rpom) mais suite à l’intrusion des tireurs d’élites qui sont pour la plupart DES MERCENAIRES morts dans l’avion en provenance de burkina en partance d’alger, nos braves soldats ont reculé pour se sauver la vie.
    on attendait de toi de garder ta posture va t’en guerre jusqu’à reprendre kidal ou demissionné et laissé ibk faire la queue seule derrière la france et mauritanie.
    Mais pour garder le poste juteux que nous n’aurait même pas dû accepté, tu as preferé reculer et se taire: c’est là que tu t’es tué; s’en ai fini pour toi, tu n’auras rien encore au Mali.
    j’ai pas parlé de ceux qu’ils ont égorgé au gouvernorat dont la date anniversaire aussi passe dans l’anonymat , il fallait le dire dans ton texte bizarre comme dans tes livres couper coller et copier coller qu’on a de la peine à lire.

    • Effectivement, il aurait dû assumer!Laisser M IBK seul continuer dans sa trahison en démissionnant, surtout que ce dernier a affirmé plus tard qu'”aucune fanfaronnade ne le ferait partir à Kidal”

  8. 1- Bien beau, sauf que l’on aurait pu donner un exemple en affichant sur l’article l’image d’un ou des soldats au front!

    2- Le problème n’est pas le manque de soutien de la population, elle fut et est toujours derrière ses soldats, puisque ceux-ci viennent justement de cette population…

    3- Ce qui en revanche les tue plus, c’est la politique et ces mêmes hommes politiques qui parlent toujours en leur nom et par derrière détournent les quelques 1000Fcfa de leur nourriture…

    4- Un soldat a surtout besoin du soutien politique, c’est à dire d’abord avoir suffisamment à manger, ensuite avoir suffisamment d’équipement et enfin une certaine garantie de véritable prise en charge après blessures, ainsi qu’une garantie aussi pour sa famille, parce qu’il sait qu’il peut y laisser sa vie!

    • L’indépendance, c’est être souverain, c’est à dire maître à bord comme un capitaine, ce qui suppose:

      1- Être maître de sa politique, ce qui évite d’être une espèce de gros 1er Ministre ou gouverneur qui prendrait ses ordres de on ne sait où! Non M. le président la TVA des restaurants ne relève pas de votre compétence!
      – Donc indexation de nos comportements politiques intérieures et étrangères sur ce que fait et veut l’autre…!

      2- Avoir une armée qui est capable de protéger ses frontières, donc assurer la sécurité de ses concitoyens!

      3- Le refus du libéralisme comme horizon indépassable ou du moins tel qu’il fonctionne avec le FCFA, ces Institutions financières comme instrument et rouage de cette machine libérale, ajoutée à cela cette idée que le marché serait libre, est une simple technostructure qui abolit de fait la souveraineté populaire…!

      4- Indépendance, c’est avoir alors le souci du peuple et de son génie propre: le sens du goût et de l’histoire de son pays! Sinon quand on le rencontre, le peuple, il est con bien sûr con, c’est clair parce qu’ on l’abruti avec la TV, la bêtise, le consummérisme, la société de consommation…

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