Tribune libre : Quel est le coût d’un étudiant au Mali ?

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Dr Sekou Diakite
Dr Sekou Diakite

Il importe de retenir que les ressources les plus précieuses que possède un pays sont ses habitants, et que c’est en investissant dans son peuple qu’un pays effectue le meilleur investissement qui soit.

L’éducation présente deux aspects très différents. D’un côté, elle augmente les compétences d’un individu sur le marché du travail et, par la même occasion, son salaire potentiel. De l’autre côté, grâce à l’éducation, les gens sont plus informés, ce qui est important pour le fonctionnement d’une démocratie. Dans le premier cas, le rendement obtenu est essentiellement un gain privé et il semble donc raisonnable de demander aux jeunes, ou à leur famille, de contribuer au coût de cette éducation. Cependant, dans le deuxième cas, le gain de l’éducation est un gain social et il est donc juste que l’Etat finance une partie des coûts de l’éducation. Et, de fait, c’est ce qu’on observe. La question la plus difficile est de savoir où trancher: quel pourcentage des frais de scolarité les étudiants universitaires devraient-ils payer ?

Cet article cherche à ouvrir le débat sur les problèmes de financement des universités et grandes écoles du Mali et de leur autonomisation. I1 devrait offrir aux décideurs et aux éducateurs du supérieur une piste de réflexion sur les connaissances actuelles afin de promouvoir une meilleure compréhension du processus éducatif au niveau du supérieur, de susciter des améliorations ou des réformes et de stimuler des recherches ultérieures. Dans un premier temps, l’article présente la compréhension et l’importance de l’éducation et dans un second temps des propositions chiffrées.

I1 est toutefois indéniable que, du point de vue des ressources et des dépenses d’une nation, l’éducation est la plus grande activité économique du monde. Que gaspille-t-on? Les connaissances, les bâtiments scolaires, le matériel dans les écoles, le travail des maîtres. Comment savons-nous qu’il y a déperdition? Parce que les pays, en général, ne parviennent pas à atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés en matière d’éducation. Dans quelles circonstances se manifeste cet échec? Lorsque les enfants ne parviennent pas au niveau d’instruction requis, lorsqu’ils redoublent des années d’études, lorsqu’ils quittent l’école prématurément, lorsqu’ils ne trouvent pas d’emploi au terme de leurs études,un pays qui ne dispense pas un enseignement à tous les enfants manque à son devoir. I1 gaspille aussi une partie de ses ressources humaines en ne les mettant pas en valeur.

Les pays diffèrent dans la manière dont ils déterminent les objectifs du système d’éducation, dans son ensemble et pour chacun des éléments qui le composent. Dans la plupart des cas, le facteur qui exerce, peut-être, le plus d’influence sur la détermination des objectifs découle de la conception traditionnelle de ce que devrait être une personne instruite. Les programmes et les processus pédagogiques qui, pendant des dizaines d’années et même pendant des siècles, ont répandu cette conception de l’homme instruit, continuent d’exercer une influence certaine sur les buts de l’éducation.

Bref, la véritable éducation n’est possible que pour l’élite. Mais est-ce bien certain que beaucoup de gens d’école – de l’école primaire à l’enseignement supérieur – ne pensent pas secrètement que la grande masse des élèves n’a pas besoin d’une éducation très poussée, que l’échec est normal et que les mauvais élèves seront formés par le dur travail de l’usine ou des champs? D’aprèsRemi Belleau : ” Qui manque de connaissance est sans cesse à la merci du changement “.

De nombreux psychologues affirment qu’apprendre ” c’est doter l’organisme de propriétés fonctionnelles nouvelles”, c’est changer de façon continue, c’est un processus dynamique et non statique. I1 est vrai que les mécanismes d’apprentissage sont, à maints égards, mal connus, mais rien, dans l’état actuel de nos connaissances, ne permet de découper l’évolution continue de l’individu en tranches plus ou moins arbitraires et de procéder au cours ou à la fin de ces tranches d’éducation à des contrôles.

A partir des acquisitions fondamentales, il importe désormais de développer les méthodes de travail: savoir observer, savoir s’informer, savoir innover, savoir analyser, savoir critiquer, et non plus simplement savoir. Il faut éveiller et maintenir la curiosité, la capacité de chercher, d’expérimenter et d’inventer.

 

Il est évident que pour mettre le Mali sur la bonne voie, il faudra consentir beaucoup d’efforts et ces efforts sont bel et bien soutenables par le Mali pour le Bonheur des maliens afin d’obtenir l’Honneur du Mali. L’éducationétant, étymologiquement, l’action de développer, faire produire, signifie l’apprentissage et le développement des facultés physiques, psychiques et intellectuelles, les moyens et les résultats de cette activité de développement.

Jules-Paul Tardivel : ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations “.

Dr. Sékou DIAKITE

Président de l’Association

” Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)”

Cell. : +223 65736462/735684

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3 COMMENTAIRES

  1. Pas un seul chiffre alors que le titre nous preparait bien a autre chose puisqu’on y parle du “coût d’un étudiant au Mali”. J’espere que cet article aura une suite, avec des analyses plus profondes; Dr Diakite n’a fait qu’ecorcher le probleme mais je suis content qu’il est choisi l’enseignement superieur comme theme 😉 . Vivement la suite!

    • Bien sur qu’il y aura une suite avec une estimation chiffrée. Apprenez à bien lire, si non c’est bien dit dans l’article.

  2. belle analyse mais l’éducation comme l’instruction au mali est bafouée non seulement par les autorités mais par la société toute entière. ce qui justifie les problèmes multidimensionnels auxquelles le mali traverse aujourd’hui .

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