L’Algérie s’achemine dangereusement vers le chaos. Après avoir contraint le président Bouteflika à renoncer à un nouveau mandat, la rue a finalement obtenu sa démission.
On avait cru apercevoir le bout du tunnel lorsque monsieur Bensallah fut installé au palais pour gérer l’intérim en attendant qu’un nouveau président soit élu le 4 juillet. Mais voilà : ce scrutin vient d’être reporté, le Conseil constitutionnel ayant invalidé les deux seules candidatures déposées.
À présent, on se dirige vers une Transition que la Constitution n’a ni prévue, ni réglementée. Qui la dirigera ? Pour combien de temps ?
Or, pour ne rien arranger, l’armée, colonne vertébrale de l’État, a entamé son divorce d’avec le peuple. Les centaines de milliers de manifestants qui ont envahi les rues, pour le 15 vendredi consécutif, demandent la tête du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah. Lequel est bien décidé à recourir à la force pour, dit-il, éviter le chaos.
En vérité, si la rue se montre excessive en exigeant la chute de l’ensemble du système Bouteflika, force est de reconnaître que la répression des foules par un pouvoir désormais privé de légalité et de légitimité constitue la voie royale vers le chaos généralisé. Un chaos qui viendrait alimenter le cancer terroriste qui mine déjà tout le Sahel.
Seigneur, que faire ?
Me Konaré, avocat à la Cour