Tribune libre : La stratégie du chaos…

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Nord du Mali : sept morts dans l’attaque contre un camp de l’arméeLes récents événements sanglants de Sévaré, Gourma Rharous, Nampala, pour ne citer que ceux là, viennent nous rappeler plus que jamais que le Mali a franchi un palier dangereux dans la montée du terrorisme le plus abject sur le territoire national, celui des commandos suicides dont l’objectif est de tuer, détruire, saccager et semer le chaos; tout se passe comme s’il y avait un plan avec des acteurs, un schéma élaboré avec un calendrier d’exécution qui pourrait avoir comme intitulé: “CHAOS AU MALI SELON LE COMPLOT DU SILENCE”…

Oui, on pourrait croire que cela relèverait d’une pure fantaisie, d’une construction fruit d’une imagination fondée sur un chauvinisme aveugle!
Que l’on me réponde alors à ces questions:

– Comment comprendre et/ou expliquer ce jeu de rôles dans une sorte de théorie des vases communicants avec les acteurs de premier plan:
A – Les mouvements de bandits armés de la rébellion touarègue avec des revendications d’autonomie et qui n’ont pas de grande différence avec les acteurs de second plan,
B- Les terroristes, djihadistes d’Aqmi, d’Ansar dine et du Mujao qui avaient été prétendument considérés comme réduits dans leur plus simple expression par les frappes de l’opération SERVAL?

– Quelle est l’explication de cette recrudescence d’actions terroristes tous azimuts et qui ont déplacé leur centre de gravité vers le centre et le sud du pays avec leurs cortèges macabres de nos soldats et populations civiles tués, terroristes et djihadistes déchiquetés, des images d’une violence jusque là inconnues de nos compatriotes, au moment où le gouvernement de la République du Mali a signé l’accord de la réconciliation, (j’allais dire de la capitulation) issu du processus d’Alger?

– Qui a intérêt à une déstabilisation du Mali? 

Le MALI est frappé, la menace est là, l’ennemi est parmi nous et face à ce péril, il devient plus qu’une urgence de renforcer le renseignement, la DGSE née le 1er mars 1989 par tous les moyens utiles et nécessaires; il faudrait la mise en place d’une force spéciale capable d’intervenir rapidement en tout temps et lieu afin de faire face à la menace terroriste et lorsqu’on parle d’intervention rapide, l’on ne peut s’empêcher d’évoquer le manque cruel de moyens aériens de l’armée: un pays aux prises avec une guerre asymétrique qui n’a pas un seul hélicoptère de combat (ceux qui existent ne sont pas en état de voler!).

L’évolution de la menace doit avoir comme réponse l’adéquation formation- équipement des forces armées et de sécurité pour faire face au péril terroriste et djihadiste; qu’on ne s’y trompe pas, le Mali est en guerre et nous devons être en état d’alerte car l’ennemi n’a pas un temps déterminé, un endroit où il doit frapper, il peut avoir le visage de “Monsieur tout le monde”, il ne partage aucune de nos valeurs humaines,  il ne respecte rien car sa propre vie n’a aucune valeur pour lui; il n’a même pas de religion contrairement à ce qu’il veut mettre en avant, il n’agit certainement pas au nom de l’islam;
Dans cet ordre d’idées, chaque malienne, chaque malien doit se sentir investi d’une mission noble dans l’intérêt de tous: renseigner les forces de l’ordre sans tomber dans la délation; cela passe également par la mise en place de réseaux locaux d’information, d’informateurs, de milliers d’oreilles hostiles aux terroristes et prêtes à renseigner sur leurs déplacements, leurs activités, leurs complicités. Nous ne devons jamais permettre que soit ébranlée l’unité nationale, que soit remis en cause notre “vivre ensemble” dans la diversité; Nous n’avons plus le droit de dormir sur nos lauriers, sinon le réveil risque d’être cauchemardesque, que Dieu nous en garde!

Faut-il rappeler que les immenses espaces du Sahara et du Sahel sont devenus depuis plusieurs années l’une des nouvelles zones dangereuses du monde; islamistes, narcotrafiquants, djihadistes en tous genres – drogue, armes, émigrés – s’y croisent et prospèrent en se protégeant mutuellement; la rébellion touarègue a importé le narco terrorisme, le djihadisme, le grand banditisme avec la circulation d’armes de guerre en République du Mali.

Aucun système de sécurité avec ses différents dispositifs n’est jamais fiable à 100% face à la menace planétaire du terrorisme et l’histoire récente nous a apporté la preuve que même les grandes puissances pouvaient être frappées en plein cœur: Boston aux États Unis, Paris en France, Sydney en Australie…La menace terroriste est partout, elle est transfrontalière et l’Afrique paie un lourd tribut: Boko Haram continue de semer la mort au Nigéria avec une menace qui plane sur tous les pays voisins: Cameroun, Tchad, Niger; l’intervention de certains pays occidentaux a transformé la Libye en une véritable pétaudière avec des mouvements terroristes, repaire de djihadistes, la porosité des frontières aidant, ils peuvent sévir dans les pays du sahel; la Tunisie a été frappée, les Shebab ont perpétré l’abominable attaque terroriste au Kenya avec plus de 140 morts, des étudiants innocents…

RÉFLEXE SÉCURITAIRE ET VIGILANCE PRÉVISIONNELLE.
Le réflexe sécuritaire doit faire désormais partie du quotidien de nos compatriotes sur l’ensemble du territoire de la République, le Mali paisible appartient au passé, nous devons ajouter de la vigilance prévisionnelle à notre sens de l’hospitalité; Inutile de rappeler au pouvoir exécutif que gouverner, c’est prévoir et anticiper et il appartient aux autorités de mettre en œuvre dans l’urgence absolue les stratégies et techniques anti terroristes, de mobiliser tous les moyens pour doter les forces de sécurité en équipements afin de faire face à la menace…En même temps, lorsqu’on se permet de jouer avec la vie de la Nation en bombardant des néophytes à des postes stratégiques par le fait du prince, c’est regrettable et indigne de la République!!!

LA MAISON MALI PREND FEU ET DANS LES MÉANDRES DE CE CHAOS QU’ON VEUT NOUS IMPOSER, CERTAINES ACTIONS NE SE DISENT PAS ET DOIVENT ÊTRE ENTREPRISES AFIN QUE LA TERREUR CHANGE DE CAMP!

Sory Ibrahim Sakho, titulaire d’un troisième cycle en droit de l’université de Paris XIII. 

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