Tribune libre: La mission de médiation de la CEDEAO a échoué

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    Nous avions espéré que la CEDEAO aurait amené les militaires à reconnaître leur forfait du coup d’Etat du 22 mars 2012. Cela devait aboutir à la dissolution du CNRDRE, le retour des militaires dans leur caserne et la mise en place du président par intérim de la République.


Hélas, depuis le Dimanche 20/05/2012 suite à l’accord intervenu entre la mission de médiation de la CEDEAO, le président par intérim, le président du CNRDRE en présence du 1er ministre et du médiateur de la république du Mali, force est reconnaître que la mission de la CEDEAO a échoué.
La CEDEAO avait-elle pour mission de choisir entre Dioncounda Traoré et le capitaine Amadou Aya Sanogo pour présider la transition après les 40 jours de la présidence par intérim de Dioncounda  Traoré ?
C’est en tout cas l’impression que j’ai eue, et pour résoudre cette équation elle a partagé la poire en deux en faisant de Dioncounda le président de la république pendant la période de transition et de Amadou Haya Sanogo un ancien président alors même qu’il n’a pas exercé un jour de présidence de la République.
Pourquoi donc tant d’honneur et de faveur pour le capitaine Amadou Haya Sanogo ?
Je parle de faveur puisque je ne comprends pas qu’un individu bénéficie des avantages d’ancien président de la République alors même qu’il n’a jamais exercé la fonction et n’a pas été investi par la Cour Suprême.
Sans être juriste, je ne pense pas que cela soit possible.
Avec tout ce qui s’est passé en faveur du CNRDRE : l’amnistie pour les auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 par l’Assemblée Nationale du Mali et les avantages qui leur sont accordés à travers la mission de la CEDEAO, on peut légitimement poser la question à la CEDEAO de savoir si elle a approuvé le coup d’Etat avec le temps.
Si tel était le cas, pourquoi ne pas avoir l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître en tant que exception qui confirme la règle, la règle en démocratie étant de condamner les coups d’Etats.
Ce faisant, pourquoi compliquer la situation du Mali en lui proposant deux présidents en même temps pendant que vous savez très bien, vous qui ne faites que de brefs séjours au Mali depuis quelques temps que l’homme en qui les Maliens croient aujourd’hui pour libérer le Nord du Mali est bien Amadou Haya Sanogo et non Dioncounda Traoré.
Au lieu de donner un chèque en blanc à Amadou Haya Sanogo en lui accordant les avantages d’ancien chef d’Etat alors qu’il n’a pas eu à assumer la fonction même un jour, mettez-le à l’épreuve pendant la durée de la transition. Avec lui, le peuple sera édifié sur les motivations réelles du coup d’Etat que vous la CEDEAO avez l’air d’approuver même si vous ne le dites pas, par ce que peut être vous en savez plus que le peuple malien.
Quand la mission première d’un gouvernement est de reconquérir la partie de son territoire perdue, qui doit être le chef suprême des armées ? Le capitaine Amadou Haya Sanogo qui a la confiance des troupes ou le professeur Dioncounda Traoré qui passe pour un homme sans autorité et qui est décrié par une grande partie de la population. Professeur, vous qui clamez à qui veut l’entendre que vous mettez le Mali au-dessus de tout, proposez le capitaine Amadou Haya Sanogo à nos partenaires pour diriger la période de transition.
Son acceptation comme président de la transition sur votre proposition par nos partenaires aura l’avantage d’éviter à notre pays d’éventuelles sanctions de la CEDEAO et autres organismes. Vous aurez fait preuve de patriotisme, vous donnerez l’occasion au capitaine Amadou Haya Sanogo de prouver ce qu’il peut faire en tant que stratège militaire.
Ne le faisant pas pour lui, il sera jeté en pâture à nos critiques.
Il sera considéré comme un corrompu, (le mot corrompu lancé contre ATT sans qu’on en sache le détail, et on veut le savoir, a fait voler en éclat toutes les œuvres gigantesques réalisées sous lui ; plusieurs kilomètres de routes, beaucoup de logements sociaux, etc…) car le peuple n’a pas compris comment est-ce que le capitaine Sanogo a pu accepter les avantages d’ancien président alors même qu’il n’a jamais exercé la fonction et n’a pas été investi par la cour suprême.
Dioncounda Traoré, sortez grandi par la grande porte en acceptant ma proposition, avec tous les avantages bien mérités d’ancien Président de la République.
Ne le faisant pas vous aurez entériné un bicéphalisme antagonique au sommet de l’Etat décidé par la CEDEAO, toute chose qui sert mal le Mali.
Bamako, le 21 Mai 2012
Mamadou Mary Keita
Ingénieur constructions civiles en retraite à Lafiabougou

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6 COMMENTAIRES

  1. Le mali est et serai toujours ingouvernable. Même dans leurs entêtements les dirigeant actuel savent que tant qu’on ne désarme les plumes et canaliser les salives le mali irai toujours à la dérive. Aujourd’hui Le problème du mali c’est l’engagement aveugle de la CEDEAO, Aussi longtemps les dirigeants actuels penseront que la CEDEAO n’a pas de limite dans ces engagements au mali, ils ne vont jamais mettre de l’eau dans leurs vins. Si non comment comprendre le refus catégorique de toute discutions aves les autres partis politique. Une chose est certaine jamais les autres partis politique ne vont pas accepter qu’un seul partis politique organise les élections après un coup d’état, la partie est gagnés d’avance.
    Il faut un consensus national pour calmer les esprits. Les arrogances doivent être laissé de coter, et appeler tout le monde autour d’une table pour une vraie discussion, on ne peut pas vouloirs diriger un peuple tout en continuant de refuser toute discussion avec lui. Des compromis de tailles sont nécessaires pour sortir de l’impasse.
    A défaut de compromis la suppression du poste présidentielle est obligatoire.

  2. Mr Mamadou M. Keita, connais-tu bien le mediateur dans la crise malienne. C’est Blaise Compaore, le militaire qui est venu au pouvoir en faisant “ce que Caen a fait a son frere Abel”: en tuant Sankara.
    Se pouvait-il que ce monsieur fasse autrement que faire la part belle a d’autres militares putshistes?
    Avec quels arguments pouvaient-ils les en dissuader?

  3. Nous nous trompons à chaque instant qu’il s’agit de cedeao, de grâce, sachons avant tout que cette organisation n’en veut rien au Mali.Elle offre tout simplement ses bons offices à notre pays pour le sortir du gouffre de l’emprise des querelles politiciennes qui ne feront que retarder la conquête du nord Mali.Cette perte de temps à laquelle on assiste de manière implacable conduira au bout de la transition à une victoire des rebelles plus au sérieux que nous.Laisser la CEDEAO travailler et ses résultats seront bénéfiques à nous Maliens.Le travail de l’institution n’est destinée à un quelconque parti, mais à l’ensemble du peuple malien.Où sont nos intellectuels, capitaine de grâce, dis à ces nullards de te foutre la paix, suis ton engagement et n’ose jamais accepter la présidence de la transition. C’est comme cela que tu restera grand et très respectable.Le malien de nature est faux et le restera. Peut-être une malédiction divine?

  4. c’est toi qui ne connait rien !!!!! apres un coup d’etat,on devient chef de la junte,pas chef d’etat.as tu entendu une seule fois sanogo s’autoproclamer chef d’etat? il n’a meme pas eu le temps de le faire…

  5. Toi tu ne connais rien. Après le coup d’etat on devient de facto chef d’Etat. Président de la republique est different de chef d’etat, Sanogo est ancien chef d’etat et non ancien président.

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