Le 4 juin prochain, dans quelques heures, une date désormais scrutée et attendue au Mali comme devant marquer la levée des sanctions décidées par la CEDEAO pour rendre la durée de la transition plus flexible et compatible avec les règles communautaires.
Une fois la décision de la levée des sanctions confirmée par l’organisation sous régionale, les conditions de sortie de crise seront dévoilées. La principale est l’acceptation d’une durée raisonnable de la Transition, loin de toutes surenchères et prête à s’atteler à l’organisation d’élections inclusives afin de passer le relais à une main sûre, entendons un pouvoir civil !
Notre pays, qui aura résisté au-delà de toutes les prophéties durant cinq mois, ou pour faire juste 150 jours, sort quand même ” secoué” par les effets de ces sanctions. Aussi, nos autorités sont-elles condamnées à revoir leur dispositif de refondation du Mali à la baisse. Trop lourd à réaliser, en effet, par une transition normale dont ce n’est d’ailleurs pas le rôle.
Il faut savoir l’admettre, s’éloigner de la volonté candide de la lutte contre tous les maux qui nous minent et comprendre que la durée de vie d’une transition est par essence courte.
Trait d’union entre un régime chancelant et le nouveau qui attend, elle doit essayer de rebâtir les fondements de notre nation certes, mais retenir que c’est un vrai leurre de vouloir envisager plus.
La volonté affichée par les autorités maliennes, saluée pour avoir restauré sa dignité au Mali, n’aura pour autant pas résisté à cinq mois de sanctions robustes de la part de nos voisins, si nos attentes se confirment le 4 juin prochain.
S’agissant de nos voisins, ils ont joué aux gendarmes de la sauvegarde des bonnes vertus sans tenir compte des crédos démocratiques de la part de régimes honnis et voués aux gémonies au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry, avec la crainte d’une contagion dans la sous-région .
Dès lors, le nouveau chantier qui s’impose à nous, c’est de consolider les bases de l’existant, d’expurger de nos textes fondateurs toutes les scories qui ont fait le lit aux putschs récurrents et conduit le pays dans une instabilité chronique.
Ce choix est salvateur en cela qu’il nécessite de se concentrer sur l’organisation d’élections transparentes permettant de dénicher l’oiseau rare pour déblayer le chemin vers un Mali Kura. Son portrait-robot devra être dressé pour éloigner les “loups” qui hurlent près de la bergerie depuis plusieurs années. C’est dire qu’il devra être jeune sans être juvénile, ambitieux pour le pays, novateur, rassembleur et ayant fait ses preuves au Mali ou à l’étranger. Bref, un homme neuf avec une vraie vision stratégique pour le développement harmonieux du pays, au sens noble du terme, pour un nouveau Mali, amorçant une véritable renaissance pour notre Maliba et le reste de l’Afrique.
Enfin, les enjeux d’une participation massive à des élections inclusives exigent l’implication de tous dans la révision du dispositif électoral existant, le consensus autour de la définition des zones d’insécurité où les élections ne seront pas possibles, enfin, s’accorder sur le minimum et s’éloigner des arguments spécieux et des condamnations stériles.
Voilà ce que nous attendons pour le Mali après le 4 juin 2022.
Seidina Oumar Dicko – DSO- Journaliste – Historien- Écrivain
Ton choix ton portrait robot semble s’appeler Assimi Goita, merci Dicko ke pour nous avoir guide dans le bon sens!
Comments are closed.