Aucun système de sécurité avec ses différents dispositifs n’est jamais fiable à 100% et l’histoire récente nous a apporté la preuve que même les grandes puissances pouvaient être frappées en plein coeur: Boston aux États Unis, Paris en France, Sydney en Australie…La menace terroriste est partout, elle est transfrontalière et l’Afrique paie un lourd tribut: Boko Haram continue de semer la mort au Nigéria avec une menace qui plane sur tous les pays voisins: Cameroun, Tchad, Niger;
La Libye est une véritable pétaudière avec des mouvements terroristes, repaire de djihadistes avec la porosité des frontières, ils peuvent sévir dans les pays du sahel; la Tunisie a été frappée, les Shebab ont perpétré l’abominable attaque terroriste au Kenya avec plus de 140 morts, des étudiants innocents.
Le MALI a été frappé, Bamako a connu le 1er attentat terroriste survenu dans la capitale malienne à la “Terrasse”, des faits troublants tendant vraisemblablement vers la préparation d’autres actes criminels ont été déjoués récemment; il y a une recrudescence des attaques de bandits armés ou de djihadistes dans le septentrion et la ville de Gao a subi pas plus tard que le dimanche 5 mars une attaque terroriste avec une roquette qui s’est abattue sur une maison causant mort d’homme et destructions. La menace est là et face à ce péril, il devient plus qu’une urgence de renforcer le renseignement, la DGSE née le 1er mars 1989 par tous les moyens utiles et nécessaires; il faudrait la mise en place d’une force spéciale capable d’intervenir en tout temps et lieu afin de faire face à la menace terroriste, et la réactivation des contrôles stricts mises en place au moment de l’opération SERVAL, par les forces de sécurité sur les différents axes routiers de jour comme de nuit.
Dans cet ordre d’idées, chaque malienne, chaque malien doit se sentir investi d’une mission noble dans l’intérêt de tous: renseigner les forces de l’ordre sans tomber dans la délation; cela passe également par la mise en place de réseaux locaux d’information, d’informateurs, de milliers d’oreilles hostiles aux terroristes et prêtes à renseigner sur leurs déplacements, leurs activités, leurs complicités. Nous n’avons plus le droit de dormir sur nos lauriers, sinon le réveil risque d’être cauchemardesque, que Dieu nous en garde!
Les immenses espaces du Sahara et du Sahel sont devenues depuis plusieurs années l’une des nouvelles zones dangereuses du monde; islamistes, narcotrafiquants, djihadistes en tous genres – drogue, armes, émigrés – s’y croisent et prospèrent en se protégeant mutuellement.
Il est malheureux de constater que l’Etat n’a plus sa souveraineté dans le domaine sécuritaire car ne pouvant pas assurer cette mission régalienne sur toute l’étendue du territoire de la République; nous sommes également en droit de nous poser certaines questions:
– Comment les terroristes peuvent agir librement, se déplacer facilement et perpétrer des attaques jusqu’à Douentza, lancer des roquettes sur Gao en présence de la force Barkhane, de la MINUSMA et des FAMA?
– Tout le monde sait que Kidal constitue la base arrière de tous ces mouvements djihadistes et terroristes, il y a une réelle porosité entre bandits armés du MNLA, HCUA, MAA dont certains ne sont en réalité que des djihadistes recyclés d’Aqmi, d’Ansar dine et du Mujao, pourquoi l’armée malienne en phase offensive a été empêchée d’aller à Kidal à un moment où le MNLA n’était que l’ombre de lui même?
– Quelles sont les réponses que les autorités en charge de la sécurité ont décidé d’apporter face à l’évolution récente et dangereuse de la situation sécuritaire afin d’assurer la quiétude des populations?
Là où on peut investir 20 milliards de francs CFA pour l’acquisition d’un aéronef présidentiel, on ne devrait pas lésiner sur les moyens pour prendre des dispositions utiles et adéquates pour faire face à l’évolution des nouvelles menaces, narco terrorisme, grand banditisme…
La sécurité n’a pas de prix et gouverner, c’est prévoir, anticiper…
Nous prions, nous implorons ALLAH tout puissant que le terrorisme ne frappe plus jamais le paisible Mali, si les prières suffisaient…
Sory Ibrahim Sakho,
Docteur en droit, Sarcelles France