Au-delà de nos colères, au-delà de nos douleurs, au-delà de nos émotions et de nos questionnements : Conjuguons nos efforts.
Pour la stabilisation du Mali, pour la paix au Mali, ni la Minusma ni Bakhane ni aucune autre force étrangère ne doit être le problème, mais les ennemis de la paix que nos forces alliées et les nôtres sont en train de combattre.
Nous nous devons de nous rappeler que la Minusma a été déployée dans notre pays pour aider à notre stabilisation. Cette mission est largement composée de troupes de nos pays frères africains et du monde qui sont venus à nos côtés pour faire face au danger au prix de leur sang.
Certes, nous sommes écœurés, parfois, révoltés devant tant de victimes causées par les forces du mal, les forces terroristes dans nos rangs, mais n’oublions pas que la Minusma que nous accusions paye également de lourds tributs.
Ne pensons pas que nos frères tchadiens, burkinabés, béninois, sénégalais, togolais nigérians, ivoiriens et j’en passe…soient venus au Mali pour une promenade de santé sachant qu’à tout moment ils peuvent, loin de leur famille, mourir sous les balles ou les explosifs d’un ennemi qui ne vit que pour tuer, pour ôter la vie, pour détruire.
Nous sommes, certes, en droit de réclamer plus d’efforts à cette force internationale pour nous ramener cette paix qui nous tient à cœur, cette paix qui passe par notre stabilité, mais nous ne devons pas, non plus, sous le coup de l’émotion, de la colère et de la douleur, laisser notre ressentiment prendre le dessus et prêter le flanc à l’ennemi qui n’attend que cela.
De la manière dont aucune attaque sur nos forces de défense ne servira notre cause et la cause de la paix au Mali, nous devons aussi savoir que toute attaque contre nos frères venus nous aider est une attaque contre nous-mêmes.
La frustration de nos concitoyens, leur désarroi se comprennent, mais ne doivent, en aucun cas, nous amener à nous tirer une balle dans le pied.
La Minusma est et demeure une force amie, ne tombons pas dans l’amalgame qui découle de la désinformation planifiée par certains.
Aujourd’hui, plus que jamais, nos propres forces de défense ont besoin de l’appui de cette force internationale pour pouvoir sûrement et progressivement assurer le rôle régalien et absolu qui est le sien : asseoir leur assisse complète dans la défense et la sécurisation de tout le territoire.
Cette collaboration n’est pas un luxe pour nous aujourd’hui, c’est une nécessité. Nous devons avoir en vue que nous venions de loin et que nous avions frôlé l’abime dans un passé récent et nous ne devons pas, nous ne pouvons pas courir le risque de poser des actes qui pourront produire l’effet contraire en nous en enfonçant.
Nous devons savoir qu’aucun pays au monde ne s’est sorti de la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement en un clin d’œil et d’un coup de baguettes magiques.
Nous demeurons constamment sous la même menace des forces du mal que nos pays frères burkinabés, nigériens et autres…
Nous devons agir avec intelligence et retenue, nous devons voir la Minusma pas comme une menace, mais comme une alliée. Le Mali, notre pays a été contributeur de troupes dans le cadre des missions de paix au compte de L’Onu à travers le monde, nos militaires n’ont pas été traités d’ennemis ou d’adversaires par les populations locales de ces pays.
Nous ne pouvons pas nous permettre aujourd’hui d’aller dans le sens contraire. À nos concitoyens : Nous avons soif de sécurité, de stabilité, de paix, mais nous devons garder la juste mesure et surtout ne pas commettre l’erreur monumentale de se tromper d’ennemi.
C’est dans l’union sacrée entre nos forces de défense et celles de la Minusma, mais aussi des autres alliés que nous verrions le bout du tunnel.
Nous la gagnerons cette guerre contre les forces du mal, mais avec l’appui du peuple malien qui se doit d’éviter de se déchirer.
Boubacar Koumaré,
Citoyen épris de paix et de cohésion sociale