En cette fin d’année 2011, il conviendrait de s’asseoir, de marquer une pause afin de mener une réflexion – un regard rétrospectif si minime soit-il – sous l’angle des faits et actes ayant émaillés le régime Kadhafi et la crise libyenne en vue de tirer des leçons non moins importantes en termes des relations internationales Afrique – Occident.
« Très généralement, ce sont des petites gens qui manquent des toutes petites choses de la vie qui se moquent de vous. » dixit un penseur. Soit dit sans passion, force nous est cependant de remarquer le phénomène de notre moquerie par des grands politiques dont les grandes choses morales sont de plus en plus émiettées par la recherche du profit immédiat lors même qu’il s’agit du rétablissement de la démocratie dans un pays du Sud.
Sans être vulgaire ni criard, ils se sont moqués d’un autre Alceste de Molière à cause de sa dictature de plus de 40 ans, dictature tenant grand compte du triptyque paix, sécurité et développement, dictature sans système de gouvernance dans un pays dont le pétrole représente plus de 60 pour cent de ses exportations pour (que sais – je ?) favoriser une balance commerciale dont les importations sont très souvent exonérées/libéralisées pour le bonheur cathodique des libyens.
Notre Alceste est le responsable de l’attentat de Lockerbie, le régisseur des prisonnières bulgares, l’ex-guerrier de la tchadienne Bande d’Aozou, l’hôte des rebelles touaregs, l’initiateur de
Encore ont-ils méprisé sa notion désuète de souveraineté nationale dans notre village planétaire où les mots de mondialisation sont sur toutes les lèvres. Au travers de l’intervention de l’OTAN face à sa réaction contre la rébellion de Benghazi, les pays du Nord attaquent et tuent cet Alceste africain qui – à sa façon – veut aussi «qu’on soit sincère et qu’en homme d’honneur on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur»1.
Comme par intuition, comme s’il se savait également victime potentielle, la mère nature a voulu que notre Alceste se soit refusé de se comporter en troubadour en prononçant un discours le 23 septembre 2009 à la tribune des Nations Unies, discours sans frein (discours tonitruant dit-on) qualifiant le conseil de sécurité de « Conseil de terreur » ; il demande le transfert des prérogatives du Conseil à l’Assemblée Générale de l’ONU et dénonce l’injustice d’une Cour Pénal International ( C.P.I.) de Charles Taylor et Hussein Habré sans les responsables de l’effroyable gaspillage de vies humaines en Irak.
En toute modestie, si en religion un discours peut être considéré comme une aumône, ledit discours du septuagénaire Kadhafi est la meilleure aumône qu’il ait pu – au soir de sa vie – offrir à l’humanité. Dors en paix Mouammar Kadhafi.
Qui pétrole a guerre a
Jamais autant qu’aujourd’hui, les gourmands du Nord n’ont autant sollicité une incarnation de la gaillardise (l’OTAN) pour répondre à des objectifs de prompte génération des profits matériels sans considération de plus value éthique. Jamais de mémoire d’homme, les inassouvis du Nord n’ont été autant inspirés par le lucre au nom de la démocratie.
Les faits en témoignent. S’ils agissent réellement pour un bénéfice d’image, pourquoi ne se sont – ils pas rendu en Palestine, en Syrie, au Yémen… ?
‘‘La haute politique n’est que le bon sens appliqué aux grandes choses’’ Napoléon 1er ;
‘‘Violence breeds violence (Traduction : La violence engendre la violence) ’’
Winston Churchill ;
La démocratie est ‘‘le pire des régimes à l’exception de tous les autres’’ Winston Churchill.
Par ailleurs, comment donc fonder son espoir sur une élégance sénile qui a bien voulu créer le gigantesque monument de
Je me console à la pensée de savoir que l’imposant monument de
Je me console à la pensée de savoir qu’en dépit de l’idiosyncrasie de l’ex-Guide Libyen (c’est – à – dire des caractères qui lui sont tout à fait propres), sa mort a fait vibrer les âmes des hommes, des femmes et des enfants africains au travers de ses investissements sociaux (des dons) et des investissements en capitaux, signes majeurs de ses nobles desseins pour l’unité africaine. Les sociologues le savent, en Afrique, le don enraye l’hostilité, le don engage, le don suppose l’obligation de donner, de recevoir et de rendre.
Au Mali comme dans plusieurs pays, le don a eu plus d’effet moral que les gentlemen’s agreements et d’autres types d’accords que le Guide de
Supporter Kadhafi n’entache et ne ternira en rien la séculaire sororité entre la nation malienne et la nation libyenne. Supporter Kadhafi ne brise en rien les chaines d’une tradition des relations internationales mais les renforce sans tomber dans l’opportunisme.
MALIKI KARAMOKO KANTE
Molière Malthus