Quelles sont les causes qui sont à la base de ce changement honteux du comportement de la société malienne ? Quelles sont les solutions pour rendre cette société noble, digne, respectueuse des vraies valeurs ancestrales et capables de relever les énormes défis du changement pour l’honneur et le bonheur du Mali ?
L’article se propose de donner des éléments de réponse afin que le citoyen lambda puisse comprendre, en toute honnêteté, qu’il est tout aussi responsable de cette situation dégradante que les gouvernants du Mali. Oh comme la vérité est dure à dire, mais selon Voltaire : ” C’est à celui qui domine sur les esprits par la force de la vérité, non à ceux qui font les esclaves par la violence, que nous devons nos respects “.
La détérioration de la société malienne s’est accélérée de façon vertigineuse, entre 1992 et 2012, n’épargnant aucune couche socioprofessionnelle, aucune ville et aucun village. Ainsi, les valeurs fondamentales ont laissé la place à la cupidité, au mensonge, à l’inconscience, au vol, à la corruption, à la lâcheté, à l’indignité, à la méchanceté gratuite et à l’impunité, qui ont rompu l’équilibre du vivre ensemble dans notre pays. Mais cette détérioration a pris sa source dans la gestion désastreuse du régime militaire de 1968 – 1991.
En effet, les grandes sociétés d’Etat (SOMIEX, SONAREM, SOCIMA, etc.) ont été en faillite pour cause de mauvaise gestion. Comment la SOMIEX, une société monopolistique, qui fixait et les prix et les quantités des produits à importer et exporter, pouvait aller en faillite ?
La démocratie est venue enfoncer le clou en appauvrissant le peuple pour mieux s’accaparer du dénier public qui est devenu le jeu préféré de nos gouvernants. Les faits sont les faits ! Nous avons vu nos gouvernants privatiser les sociétés publiques crédibles et performantes à vils prix en s’appropriant des actions.
Les entreprises privées (nationales ou étrangères) font ce qu’elles veulent au Mali, pourvu que les chefs des départements de tutelle aient leurs parts au détriment du contribuable.
Sous la démocratie, l’impunité a atteint un seuil, tel que la majorité des Maliens pense que l’on peut devenir riche sans fournir beaucoup d’efforts et tout de suite. Ce qui fait que quel que soit le secteur, on trouve des détourneurs de fonds prêts à s’approprier du maximum.
Sous la démocratie, la dignité est devenue un vain mot, car les responsables de la société civile sont devenus méconnaissables tellement ils se prostituaient pour des postes ou autres avantages. Nous avons vu et nous continuons de voir des chefs de quartiers, de villages, garants d’un certain nombre de nos valeurs sociétales, se comporter de la façon la plus irresponsable pour leurs intérêts privés.
Les Religieux, qui ont un rôle très important à jouer dans notre Société dans le cadre de l’apaisement, de la bonne conduite, de la spiritualité, etc. n’ont pas été à la hauteur durant ces années et doivent se pencher sur ce qu’ils peuvent et doivent faire de mieux.
Tous ces problèmes tombent sur la tête des cadres maliens, qui n’ont pas su réfléchir d’eux-mêmes afin d’adapter les textes à nos propres réalités pour amorcer un développement harmonieux. Le système mis en place a causé trop de problèmes et nous devons chercher à rompre qui ont mis le pays en retard, car cette rupture, indispensable à la réalisation d’un Mali Meilleur, doit constituer une phase de transition permettant d’opérer des mutations profondes dans tous les domaines. Herb STEIN: ” Ce qui n’est pas durable ne peut durer et devra bien cesser un jour “. Le Mali a besoin de rompre avec ces pratiques pour devenir un Etat fort capable de répondre à la demande du citoyen pour la dignité retrouvée, l’autorité de l’Etat restaurée et la prospérité partagée dans la paix, la sécurité et la stabilité.
Le temps du changement doit sonner et notre conscience doit s’éveiller afin de se saisir de l’opportunité qui s’offre à nous, car les faits prouvent que nos gouvernants (les mêmes depuis 1992) ont montré leurs limites, carences, irresponsabilités face à l’histoire du pays.
Face à l’humiliation qu’a connu le Mali par rapport au Nord, à la détérioration de nos valeurs sociétales, socles de la grandeur de notre pays, nous devons avoir un devoir de conscience, et pour nos grands-parents, et pour nos futurs enfants à lutter pour faire du Mali un pays uni, solidaire, laïc, stable et prospère.
Nous devons prôner l’amour du travail bien accompli, car seul le travail paye. Alphonse KARR disait ” Si l’on veut gagner sa vie, il faut travailler. Si l’on veut devenir riche, il faut trouver autre chose “.
Nous devons nous donner la main en cherchant à changer de comportements pour donner un nouveau souffle au Mali pour l’Honneur des Grands Hommes du Mali et le Bonheur de nos futurs enfants.
Nous devons chercher à imposer la restauration d’un Etat fort avec des dirigeants à la hauteur. Ensemble, tous unis au tour de l’intérêt national, nous pouvons relever le défi malgré la présence parmi nous des brebis galeuses, car selon Johan Wolfgang von GOETHE: ” On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin “. Pour réussir cet énorme défi (rendre Meilleur le Mali), il nous faudra du courage, de la conviction et surtout du patriotisme.
Jules-Paul Tardivel : ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations “.
Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association
” Mouvement pour le Changement à Kati (MCK)”
Cell.: +223 65736462/73568479