Tribune : A propos des frappes aériennes de Bounti

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Un peu de retenue et du respect pour les peuples d’Afrique, notamment ceux du Sahel et du centre du continent, Excellence Monsieur le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et collègues de la Macronie.

 

Après les frappes aériennes effectuées par l’opération Barkhane sur les habitants du village de Bounti dans la Commune rurale du Gandamia, située dans le Cercle et la Région de Douentza le dimanche 3 janvier 2021, un ami journaliste très taquin m’interpelle, en substance en ces termes :

–    Pourquoi les autorités morales du Pulaaku se taisent, ne disent rien suite à ce qui s’est passé à Bounti ?

–    Pourquoi n’entend-on pas même Tabital Pulaaku ?

–    Comment se fait-il que, seule la Jeunesse du Pulaaku a poussé des cris d’orfraie, a accusé le détachement militaire français au Mali, « d’avoir procédé au massacre des habitants de Bounti en pleine cérémonie de mariage, selon eux » ?

Mon ami, les autorités morales du Pulaaku préfèrent laisser Son Excellence Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Madame Florence Parly ministre français des Armées, les nouveaux Gouraud, Galliéni, Borgny Desbordes, Archinard, patauger dans le Déni, dans des explications et justifications scabreuses. Les autorités morales du Pulaaku comme tu les appelles attendaient que le projet nourri par la Macronie éclate au grand jour, soit compris de tous les Maliens et de toutes les Maliennes avertis avant de réagir. Réagir seulement au moment où leurs réactions peuvent être comprises.

Ces derniers temps, c’est évident, ceux qui ont la responsabilité conférée par le Conseil de Sécurité de l’Onu de gérer le Mali ne se retiennent plus. Ils sont en pays reconquis.

Il n’est plus nécessaire de se gêner. Ils peuvent parler haut et fort. N’est-ce pas les Maliens qui les ont appelés au Secours ?

Non ! L’élégance n’est pas de mise. Bien sûr ils sont réputés très fiers, orgueilleux même les Maliens, nous le savons.

Mais en ces moments-ci, ils ont une mentalité d’assistés permanents. Une mentalité de mendiants.

« Des mendiants orgueilleux certes, mais mendiants quand même », pour citer le grand journaliste, l’ami, le camarade feu Cheikh Mouctari Diarra, alias Tiéfing (Paix à son âme).

Mais attention les Amis !

Les mendiants, surtout les mendiants fiers, voire orgueilleux peuvent se réveiller, se révolter, surtout si les frustrations sont grandes et profondes, les vexations et humiliations nombreuses.

Attention les Amis, la capacité de s’indigner et de s’insurger des Maliens ne mourra jamais. C’est une certitude !

Sans intime conviction que les autorités actuelles du Mali sont des laquais de l’Ancienne Puissance coloniale, ou sont en voie de le devenir à court, moyen, ou long terme, comment comprendre le ton sur lequel, Son Excellence le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et Madame la ministre des Armées Florence Parly parlent à leurs homologues maliens, voire à leurs chefs hiérarchiques ! Comment expliquer autrement que Son Excellence Jean-Yves Le Drian et Madame la ministre des Armées Florence Parly, s’arrogent le droit d’interdire à Monsieur le Premier ministre malien Moctar Ouane, d’entreprendre des pourparlers avec des citoyens maliens qualifiés de djihadistes, de terroristes et de narcotrafiquants, alors que telle est la volonté du peuple malien souverain qui l’a exprimée à la Conférence d’Entente Nationale du Mali du 27 mars au 2 avril 2017, et au Dialogue National Inclusif (DNI) du 14 au 22 décembre 2019 ?

L’ignorance de la culture malienne en générale, celle du Pulaaku en particulier, la méconnaissance de la situation dans le Gandamia dominé par les « Hommes de la brousse », peuvent justifier que Barkhane nie avoir bombardé une cérémonie de mariage au motif que le rassemblement n’était composé que d’hommes.

La mixité hommes-femmes est interdite par les « Maîtres des lieux » depuis belle lurette au nom de la tradition et de l’islam.

Ni les forces Armées maliennes, ni Barkhane, ni la Minusma, ni la Force conjointe du G5 sahel, n’assurent la sécurité des populations du Gandamia, du Haïré, du Gourma tout entier, de Bambara-Maoundé à Gossi en passant par Boni et le Mondee-Orowi (Mondoro). Pourquoi alors les citoyens maliens du Gandamia ne se soumettraient-ils pas aux Barbus Maîtres des lieux ?

Les bombardements intensifs de cette partie du Mali par l’opération dite ‘‘ Eclipse’’ à vocation de ratisser, de nettoyer le Gandamia et le SEENO, n’ont pas empêché les jours suivants les attaques très meurtrières des camps militaires de Mondoro et de Bullikesi, simultanément le 24 janvier 2021 de 5 h 30 à 6 h 45min ; les attaques du convoi des militaires Togolais venus par solidarité africaine, comme tous les citoyens de l’Union africaine. Les morts suite à ces attaques sont tous des maliens et des africains principalement. Quel continent a perdu autant d’Hommes dans la lutte contre le djihadisme au Sahel que le Berceau de l’Humanité ?

Barkhane joue au provocateur pour justifier sa présence au Sahel aux yeux des électeurs et des imposables de France.

Les soldats maliens de la Cédéao, de l’Union africaine à la recherche de la Paix, paient les frais de la provocation inutile et même nuisible de Barkhane, s’opposant au dialogue entrepris clandestinement, pardon, officieusement par le gouvernement malien ; dialogue entrepris à ciel ouvert mais à leurs risques et périls par diverses ONG dont le Centre pour le Dialogue Humanitaire (hd) et Imadel ayant à leurs têtes respectivement Abdel Kader Alhassane Samba Sidibé alias Kader, et Mamoudou Diallo.

Ce dernier a été retenu par des djihadistes du samedi 12 janvier 2019 à 17 heures au dimanche 13 janvier 2019 à 11 heures 30 min avec 3 collaborateurs dont 2 dogons et un bozo.

  1. Hamma Hamidi Diallo, Oumar Sow, Amiiru Jaba-Boukary, Amadou Barayma Barry, de hd eux aussi séjourneront cinq semaines parmi les talibés d’une nouvelle espèce.
  2. Abdou Ouologuem, Djibril Ali Barry et leur chauffeur Alpha Diarra toujours du Centre pour le Dialogue Humanitaire (hd) sont à ce jour entre les mains des « Hommes de la brousse » depuis juin 2020, et on est sans nouvelle d’eux. Ces hommes qui ont décidé de changer, par la force, la façon d’adorer Dieu des Maliennes et des Maliens.

L’ignorance ou le désir d’épater d’honnêtes citoyens Français loin des théâtres d’opérations fait dire à l’Honorable Christian Cambon, Président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Armées du Sénat français : n’est-ce pas à l’appel des Autorités maliennes de la Transition de 2012 que l’opération Serval a stoppé l’avancée ‘‘djihadiste’’ à Konna une ville située à (80 km) quatre-vingt kilomètres de Bamako ? !!!

L’admirable peuple de France doit savoir un certain nombre de choses :

  1. Les djihadistes ont été arrêtés dans leur avancée à Konna qui est à 678 Km (Six cent soixante-dix-huit kilomètres) de Bamako et non 80 Km ;
  2. Les frappes aériennes ont commencé avant même la signature de la demande d’intervention de l’Armée française par le Président de la Transition Pr. Dioncounda Traoré ;
  3. La signature de la lettre d’invitation à venir au Mali a été laborieusement négociée avec le Président Dioncounda Traoré dont le père Boubacar, Capitaine de l’Armée française a rejoint son pays par patriotisme, dès la proclamation de l’Indépendance nationale du Mali, le 22 septembre 1960.

Il a pris à son arrivée la direction de la Garde Nationale et des Goums avec le grade de Commandant.

Pr. Dioncounda Boubacar Traoré ne pouvait qu’hésiter à signer un document demandant le retour d’une armée à laquelle les pionniers de l’Indépendance, civils et militaires avaient ordonné d’évacuer toutes les bases militaires du Mali au plus tard le 20 janvier 1961.

Le peuple des résistants à l’occupation Nazie, le peuple dont sont issus les fusillés au Mont-Valérien et un peu partout sur le sol français, doit savoir que les Chefs du djihadisme au Mali Iyad Ag Ali et Mobbo Hammadoun Koufa étaient présents lors du choc entre les deux armées à Konna. Ils ont pu, une fois leur mission accomplie, filer en direction de l’Est sans être inquiétés par les avions de l’opération Serval. Ils étaient encore utiles. Le sont-ils toujours, Dieu seul sait ! Les soldats maliens après de lourdes pertes à Konna ont continué avec les troupes françaises à servir de chair à canon jusqu’à Anéfis, lieu où il leur est ordonné Halte-là !!!

Et appel a été fait à l’Armée tchadienne de se rendre dans l’Adrar, la huitième région administrative du Mali, interdite aux soldats maliens, jugés sans doute moins aguerris, moins courageux, moins connaisseurs d’une partie intégrante de leur propre pays où ils ont tant et tant de fois séjourné ; jugés surtout vindicatifs susceptibles de massacrer leurs propres sœurs, mères, pères et frères ; bref, des sauvages enclins au génocide.

Inutile de dire que la frustration a été grande d’être empêchés de participer à la récupération d’une partie si importante aux yeux de tout le Peuple malien. Une partie si symbolique pour laquelle tant de sang Kel Tamasheq et non Kel Tamasheq a coulé suite à l’Incompréhension entre les fils et les filles du Pays, suite à une gouvernance controversée et remise en cause en profondeur par beaucoup de Maliennes et de Maliens.

Il suffirait de se parler et de se parler réellement, de se parler sincèrement entre Maliens, sans ingérence de puissances aux agendas différents de l’agenda malien, pour que la Patrie soit sauvée et connaisse la Paix, dans l’Unité nationale, dans l’intégrité territoriale, et dans la cohésion sociale.

Depuis l’ordre intimé aux Famas de s’arrêter à Anéfis, seuls les drapeaux français et de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) flottent dans l’Adrar où les soldats maliens même admis en cette huitième région administrative dans la perspective de la Reconstruction de l’Armée malienne, sont cantonnés sous la surveillance vigilante des Hommes de Tripoli, qui ont encore du mal à s’insérer dans la Nation malienne multiculturelle, multilinguistique, multiconfessionnelle et multi-cultuelle. Du mal à s’insérer dans leur propre Patrie !!!

D’avoir vu le 11 février 2021, le drapeau du Mali au-dessus du Gouvernorat de la région de l’Adrar, le temps de la tenue de la cinquième réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord de Bamako du 15 juin 2015, issu du processus de Ouagadougou concocté à Alger, n’a fait qu’aviver l’ardent désir de toutes les Maliennes et de tous les Maliens de contempler leur drapeau flottant majestueusement dans cette partie si chère à toutes les filles et à tous les fils du Mali de l’Ouest à l’Est, du Nord au Sud. D’y flotter pour toujours !

Ce n’est pas tant la présence des militaires français sur le sol malien qui dérange, que leur mentalité d’occupants, nourrie de réminiscences du passé, encouragée et soutenue par des discours hautains, dominateurs des Hôtes actuels de l’Élysée et du Quai d’Orsay ! Des discours des prédécesseurs de ceux-ci.

Pour comprendre les frappes vengeresses de Bounti, point n’est besoin de remonter au Coup de Chasse-mouches du Bey Hussein, motivant l’embargo maritime d’Alger de 1827, l’expédition punitive du 14 juin 1830, conduisant à la reddition de l’Emir Abdel Kader, à son internement au Château d’Amboise, entouré d’une suite nombreuse. Le but final de toute cette entreprise étant la colonisation de l’Algérie, la domination, l’oppression, l’exploitation de son peuple de 1830 à 1962.

Désolé Excellence Monsieur le ministre Jean Yves, il y avait bel et bien eu un mariage dans le village de Bounti que vous avez fait bombarder en ce jour du 3 janvier 2021. Parole d’un ancien élu de Bounti, informé du massacre, du nombre des tués, disposant de la liste nominative de tous les assassinés, environ une vingtaine, dans ce village martyr.

En vérité, Barkhane a le choix entre ou avouer une bavure et présenter ses excuses, demander pardon aux populations de Douentza et au peuple malien tout entier, ou admettre qu’elle a tenu à venger les cinq compagnons d’armes dont les véhicules, hélas, venaient de sauter sur des mines artisanales sur l’axe Gossi-Douentza. Il fallait justifier aux yeux de la France, également meurtrie, la présence de Barkhane au Mali.

C’est une bavure. Si le corps expéditionnaire français ne tient pas compte de cette bavure, n’en tire pas les conséquences pour agir avec beaucoup plus de discernement, de lucidité en complicité discrète avec les populations locales où il se trouve, l’engrenage de la violence continuera et c’est essentiellement les forces armées du Mali, d’Afrique qui vont payer le prix des provocations de Barkhane.

Attentions ! Le nom de la France est déjà mêlé à tort ou à raison à un génocide, celui des Tutsis au Rwanda en 1994.

La France doit éviter que son nom soit de nouveau mêlé, à tort ou à raison à ce qui pourrait être baptisé Génocide Peul au Sahel.

Tout récemment, c’est le Président Nicolas Sarkozy qui lance des tueurs à gages contre Mouammar El-Kaghafi, guide de la Jamahiriya Arabe Libyenne pour assouvir son désir de vengeance.

Dans l’imaginaire des Maliennes et des Maliens, un Pacte a été conclu entre le Président Sarkozy et les chefs militaires d’origine malienne vivant en Lybie. Ceux-ci abandonneraient Mouammar EL- Kaghafi à son triste sort. Le Président Nicolas Sarkozy leur offrirait un pays : l’Azawad, leur permettrait de mener campagne sur tous les plateaux de télévision, sur les ondes françaises dont RFI, en vue de vendre le concept politique de l’Azawad. Les Maliennes et les Maliens ont vécu un certain moment la mise en pratique du Pacte.

Ensuite, c’est son Excellence Monsieur le ministre des Affaires Etrangères Alain Juppé qui au lendemain des sauvages tueries perpétrées par les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) à Ménaka, Tessalit et Aguelhok en janvier 2012, s’époumone et crie de joie à gorge déployée : Le Mouvement National de l’Azawad (MNLA) vient de remporter une éclatante victoire. Une éclatante victoire contre qui ? Contre son pays !!! Contre sa mère patrie !!!

Les octogénaires du Mali et peut-être aussi les septuagénaires n’oublient pas que la loi du 10 janvier 1957 portant création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS), collectivité territoriale française n’est pas encore abrogée. Ils réalisent que le théâtre de l’Opération Barkhane recouvre à peu de choses près, la zone de l’OCRS. Ils ont la hantise de la Partition du Mali, redoutée depuis les débuts de la mise en œuvre de la Loi-cadre Gaston Defferre du 23 juin 1956. Les octogénaires savent combien les dirigeants de l’Etat français ont la suite dans les idées. Toutefois, les octogénaires et les septuagénaires, de culture française aussi, savent qu’il n’y a pas d’anti-français, au Mali ni de sentiment anti-français. Il y a seulement des femmes et des hommes exigeants quant au respect de la dignité de la Personne Humaine, dont ne semblent pas beaucoup se soucier les Légionnaires en opération sur les terres des pays du G5-Sahel.

C’est enfin le Président François Hollande qui d’un ton dictatorial dit : Je serais intraitable concernant la date de l’élection du Président de la République, s’adressant à son homologue Pr. Dioncounda Traoré, Président par intérim pendant la Transition de 2013 !

Et pourtant, c’est ce militant de l’Internationale Socialiste le camarade François Hollande, qui avouera rayonnant, avoir vécu le plus beau jour de sa vie d’Homme politique ce 2 février 2013, devant des milliers de Maliens réunis autour de lui et du Président Dioncounda Traoré, à la place de l’Indépendance du Mali. Réunis enthousiastes, euphoriques en ce Haut lieu honoré tous les 22 septembre par le Président de la République, son gouvernement, les autres Chefs d’Instituions entourés des médaillés d’or de l’Indépendance et successeurs, les grands officiers de l’ordre National, de tout le peuple malien, bien sûr de l’Armée malienne.

 

Les deux précédemment cités, sont eux de droite

Au regard des intérêts de l’Etat français, il n’y a pas de différence entre les héritiers de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et la droite ou le centre. La célèbre phrase du Général Charles De Gaule est bien connue. Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.

Les jeunes Colonels auteurs du coup d’Etat intervenu au Mali le 18 août 2020, sémillants, Sympathiques et si gentils devraient veiller sur eux-mêmes.

La puissance sans sagesse, peu portée à la clémence, manquant peu ou prou de discernement pourrait détruire les Puissants !

Il importe dans la vie de savoir distinguer ses amis de ses ennemis, de ne pas confondre ses ennemis avec ses simples adversaires. Il faut éviter d’embastiller des citoyens d’autant que le peuple, dans sa large majorité les croit innocents !

Il ne faudrait pas que sous le règne des jeunes colonels du 18 août 2020, les évidemment coupables jusqu’à l’établissement de leur innocence soient spontanément libérés, et que les présumés innocents jusqu’à l’établissement de leur culpabilité soient promptement embastillés.

Les jeunes et fringants colonels s’en souviennent sûrement. Ce sont des hommes d’honneur. Ils ne peuvent que s’en souvenir.

Le premier porte-parole du défunt Comité National de Salut du Peuple (CNSP) l’avait proclamé Urbi et orbi : l’Armée nationale du Mali a, seule, décidé d’interrompre le processus républicain pour la sauvegarde de la Nation. Il n’y avait pas de commanditaire du coup d’Etat, ni intérieur ni extérieur. Le pays était à la dérive. Il fallait intervenir pour y mettre fin et sauver les meubles !

Les jeunes colonels viennent pourtant, de refaire l’erreur d’Hommes politiques censés être chevronnés en affirmant avoir participé au bombardement de citoyens maliens de Bounti, Commune rurale du Gandamia, Cercle et Région de Douentza parce qu’étiquetés djihadistes par Barkhane. Le Mali entier sait que l’Armée malienne n’était pas à Bounti. Elle n’est nullement associée au massacre de ses frères. Les Légionnaires de Barkhane doivent seuls assumer leur forfait, leur crime de guerre !

Jeunes colonels ne revendiquez pas des actes que vous n’avez pas commis ! Cela pourrait conduire à la Cour Pénale Internationale de la Haye tôt ou tard, surtout quand on est originaire du Sahel ou du centre du continent africain. Conseil d’un vieil Homme. Du reste, le Saint Coran enseigne sourate III Al Imran (la famille) verset 188 :

« Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu’ils entreprennent et qui aiment qu’on les loue de ce qu’ils n’ont pas fait, ne pense point, qu’ils trouvent une échappatoire au châtiment douloureux ».

Les dirigeants actuels n’ont pas oublié les propos de leur ancien porte-parole. Ils ont aussi en mémoire la déclaration de Florence Parly ministre français des Armées, annonçant à la face du monde en novembre 2018 à l’Assemblée nationale française, la « neutralisation » de Mobbo Hammadoun Koufa et de sa bande, obligée par la suite de rétropédaler et de présenter des excuses au Peuple de France abasourdi. Mobbo Hammadoun Koufa n’a pas été neutralisé. Il est bien vivant !

Le Mali, l’Afrique, la France et le reste du monde continuent à vivre l’engrenage de la violence, le cortège de morts, à pleurer ces morts ! A pleurer leurs morts, dans l’impuissance en fait.

Bien sûr toute vie est une vie. Un seul mort, qu’il vienne d’Europe, d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique Latine, est un mort pour toute l’humanité.

Peu respectueux des Peuples d’Afrique en général, notamment Sahélien, et du centre du continent, les stratèges de l’Elysée, ayant pris l’habitude de se substituer aux dirigeants maliens, interrogent leurs petits élèves :

–    Qu’allez-vous négocier avec Iyad Ag Ali et Mobbo Hammadoun Koufa ? Il y a tout de même des lignes rouges à ne pas franchir ! Lesquelles ? Lignes rouges pour qui ? Pas en tout cas pour les Maliennes et les Maliens qui travaillent ardemment à restaurer la paix dans leur pays. Les Maliennes et les Maliens ne doivent pas gérer les phobies de la Macronie, comme la Charia qui peut bien être discutée entre musulmans maliens.

Combien de morts y-a-t-il eu dans les camps militaires du Mali, du Niger et du Burkina-Faso depuis les frappes vengeresses de Bounti ?

Que leurs âmes reposent en Paix dans les Jardins du Paradis ! Qu’Allah aide leurs parents, leurs amis et alliés, leurs dirigeants à accepter la décision divine !

Jeunes colonels du 18 août 2021, adhérez plutôt à la politique de dialogue avec tous les enfants du Mali recommandée par la Conférence d’Entente Nationale et le Dialogue National Inclusif et prônée fortement par Monsieur le Premier ministre de la Transition, Moctar Ouane. Rejetez résolument l’amalgame qui consiste à croire que tout dogon est de Dan nan ambassagou et que tout peul est djihadiste. Peuls et dogons sont de Gina dogon et de Tabital Pulaaku. C’est normal. C’est culturellement et sociologiquement compréhensible. Tout dogon n’est pas Dan nan ambassagou, organisation terroriste. Tout peul n’est pas djihadiste terroriste. Et les djihadistes ne sont pas que peuls. Toutes les communautés maliennes figurent parmi les porteurs d’armes au nom du nouvel islam qu’ils veulent imposer par la violence, source de massacres devenus quotidiens.

Vaillants soldats du Mali, vivez au sein de votre peuple comme des poissons dans l’eau. C’est la condition sine qua non de la victoire du peuple malien contre les prédateurs et toutes sortes de la Nation malienne.

Il faut arrêter d’Insulter l’intelligence des Maliens, des Burkinabè, de tous les Peuples d’Afrique qui veulent trouver par eux-mêmes des solutions à la grave crise sécuritaire, humanitaire, de cohésion sociale, d’Intégrité de leurs Territoires respectifs. Ils savent ce qu’ils veulent. Ils sont fatigués du paternalisme séculaire. Ils voudraient un vrai partenariat et non celui entre le Cheval et le Cavalier !

Débout sur les remparts les Maliens, Blancs et Noirs, Hommes et Femmes, Jeunes et Vieux, militaires et civils patriotes, démocrates et républicains, comme le peuple Algérien s’est mis débout le 1er novembre 1954 !…

 

Pr. Ali Nouhoum Diallo

Ancien Président de l’Assemblée nationale du Mali, et du parlement de la Cédéao

Ancien Vice-président de la Commission chargée des Droits Humains de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE

Elu à Bounti-Douentza.

Bamako le 23 mars 2021

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