Tragédie sur les plages de Tunisie : les enjeux et les dessous.

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Mr Sekou Diallo (Alma Ata, Kazakhstan)
Mr Sekou Diallo (Alma Ata, Kazakhstan)

Après cet attentat odieux et lâche à Sousse, les pays africains devraient se préparer à faire face à de nouvelles formes d’attaque à répétition, c’est à dire sur les plages, dans les hôtels et autres lieux.

 

 

Pourquoi ? L’Union africaine que nous décrions tous à cause de son mutisme sur les grands dossiers du continent est financée en majeure partie de l’extérieur, notamment par l’Union européenne. Ainsi donc, les doléances de l’UA ne sont généralement pas prises en considération, elles l’ont été encore moins lors de la gestion de la crise libyenne. Le résultat, c’était une intervention militaire qui a conduit à l’assassinat du Guide. Depuis, Addis-Ababa tente de se distancer des financements étrangers pour avoir les mains plus libres sur le traitement des grands sujets qui touchent à la vie de l’Afrique.  Mais comment trouver les 700 millions de dollars nécessaires au fonctionnement annuel de l’Union  quand presque tous les gouvernements déclarent ne pas avoir suffisamment d’argent ? L’année dernière, on murmurait dans les coulisses une solution : établir un prélevement de 10 dollars sur les billets d’avion pour les touristes qui visitent les pays membres de l’Union africaine.  Les Etats qui attirent un gros nombre de touristes voyaient cela d’un mauvais oeil car ils craignaient une baisse de l’effectif.

 

 

Au dernier sommet qui s’est tenu en Afrique du Sud, la décision a été prise finalement que l’Union africaine s’autofinancerait à 100% à partir de 2016. Les dirigeants africains ont-ils pu trouver un langage commun sur les prélevements sur les billets ou séjours dans les hôtels ? Tout laisse à le croire.

 

 

En 2014, 56 millions de touristes ont visité l’Afrique. Selon les statistiques récentes, le continent est la région la plus dynamique  du monde dans ce secteur, avec une augmentation spectaculaire annuelle du nombre d’arrivants.  Donc si les Etats membres de l’Union sont d’accord pour les prelevements, l’argent nécessaire pourra être recouvert.  A moins qu’au dernier moment, certains chefs d’Etat ne se ravisent sous diktat ou chantage des forces extérieures. Le problème de la bonne gestion de ce fond se posera aussi.

 

 

L’Afrique s’autoffinance aujourd’hui à 76%, ce qui est mal conçu dans des institutions financieres internationales comme le FMI et la Banque mondiale.  La poule aux oeufs d’or veut s’echapper de la cage. Se dessine donc l’un des  dangers sur le chemin du secteur touristique dans nos pays. En effet et comme toujours d’ailleurs, des terroristes à la solde pourraient surgir à l’improviste pour destabiliser le secteur en faisant peur ou fuir ceux qui viennent s’y reposer et passer de douces vacances. Les prétextes ne manqueront pas : lutte contre la débauche, contre la consommation d’alcool ou contre le nudisme sur les plages. Bref, contre tout ce qu’ils jugeront de « Boko » ou de « haram ». Ils vont vouloir apporter l’Islam à des personnes qui sont déjà islamisées, en se livrant à des actes de violences inouïes et à des tueries massives comme c’est à leurs habitudes barbares.  Alors donc, les touristes se feraient rares.

 

 

Au niveau des dirigeants, la chute de l’effectif des touristes serait accompagée de tiraillements. Pour les attirer coûte que coûte, des pays pourraient adopter des prix attractifs, c’est à dire les baisser davantage. Finis donc les prélevements sur les billets ! Pour son financement, l’Union africaine repartira tendre la main à l’extérieur, elle restera muette et impuissante même du moindre comme nous le voyons de nos jours.

 

 

Les attentats de Tunisie peuvent être perçus comme un coup d’essai. Quoi qu’il en soit, plus de 3000 Etrangers ont quitté les plages du pays dans la panique et dans la précipitation. Tous les voyages programmés ont été annulés. Or, le secteur touristique du pays, c’est 400.000 emplois ! La perte financière sera donc douleureuse. On peut avancer une autre hypothèse qui fera croire que des radicaux ont décidé de faire respecter le mois de Ramadan. Bien possible, le choix du moment étant sujet à des questions. Mais quel mal peut causer un touriste qui bronze sur une plage ?

 

 

La complexité du combat contre les terroristes réside dans leur lâcheté. Ils s’attaquent à des innonents, et ils frappent dans le dos pour tenter de disparaître ensuite.  Nul n’est à l’abri, ces criminels agissent sous de faux prétextes qui sont loins d’appartenir à la réligion.  Financièrement, ils nous est possible de gagner cette bataille, mais sur le plan des armements, nous ne faisons pas le poids parce que nous n’en produisons pas. Nous voyons des éléments qui sont plus armés que des armées régulières. Comment font ils pour trouver toutes ces armes sophistiquées?

 

 

La bataille pour l’Afrique est engagée, elle va nous réserver encore des surprises tant agréables que désagréables, auxquelles nous devons nous préparer d’avance, puisque la concurrence devient rude entre les grandes puissances en lutte pour le contrôle des ressources.  Nous sommes face à l’Histoire et à un tournant décisif. Plus que jamais, l’union  est impérativement souhaitée afin de mobiliser toutes les forces dans le combat d’une Afrique qui se veut propère, une Afrique tant meurtrie, mais qui n’a plus de choix que celui de résister par tous les moyens de bord. L’avenir est à ce prix.

 

 

Paix à l’âme de toutes les victimes.

 

 

 

Sekou Kyassou Diallo.

 

Alma Ata, Kazakhstan.

 

 

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