Technologies de la transformation profonde des produits agricoles : Les différentes facettes des succès du Dragon chinois

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La Chine rappelle un devoir, celui de construire une nation par le travail, la discipline et la persévérance. Durant leur voyage d’études (du 15 août au 11 septembre 2019), les séminaristes maliens se sont engagés à jeter les bases solides pour la coopération technologique et commerciale dans le domaine de la transformation profonde des produits agricoles entre la Chine et le Mali.

L’Institut National de la Recherche en Industrie d’Alimentation et de la Fermentation de la Chine ( en Anglais, China National Research Institute of Food and Fermentation Industries (CNRIFFI)  a organisé, à Beijing, sur le financement du Ministère du Commerce de la République populaire de Chine,  un séminaire de 28 jours sur les technologies de la transformation profonde des produits  agricoles pour la République du Mali avec comme objectif principal de : Connaitre les théories fondamentales, les méthodologies et les tendances prévues du développement technologique en vue d’apprendre les techniques de transformation profonde des produits agricoles.

Les objectifs spécifiques ont alors porté sur l’aperçu sur la Chine, les technologies de traitement des produits laitiers, le stockage et la transformation des fruits et légumes, la conservation des aliments et sa technologie de transformation, la conception des usines alimentaires et la sélection de l’équipement. Ce n’est pas tout : le traitement et la conservation des produits de Soja Chinois traditionnel et l’application du système HACCP dans l’industrie alimentaire faisaient également partie des thèmes abordés au cours de ce séminaire.

Pour Rappel, plusieurs études ont montré que les pertes post-récoltes atteignent les 20% ou plus de la production et ces études recommandent de mettre l’accent sur la transformation pour que l’agriculture joue pleinement sa partition comme moteur de croissance économique. Ces techniques de transformation profonde permettent de diminuer le gaspillage, les pertes et enrichissent les variétés des aliments tout en promouvant la production agricole.

Cette réalité donne tout son sens audit séminaire organisé par L’Institut National de la recherche en Industrie d’Alimentation et de la Fermentation de la Chine, qui est la plateforme de soutien technologique la plus importante dans l’industrie alimentaire et le fondateur de plusieurs filières de l’industrie chinoise et dont la notoriété et la compétence dans les sciences alimentaires sont reconnues à l’international.

Dix-huit participants Maliens de la Fonction publique, du secteur privé et des Collectivités territoriales y ont pris part. Le programme du séminaire comprenait des séances plénières (cours théoriques) et des visites dans des entreprises dotées de stratégies de transformation efficaces dans plusieurs domaines de l’Agriculture suivies de formations sur place. Ces visites ciblées se sont passées à Beijing, Nanning et Shanghai, à la clé des découvertes sur les technologies d’innovation de la Chine. Cela a permis aux séminaristes de se familiariser avec les technologies utilisées dans la transformation et la conservation des produits agricoles.

Durant le temps du séminaire, nous avons beaucoup appris du savoir-faire chinois, à travers non seulement des cours théoriques, mais également des visites guidées, dans des unités de transformation des produits agricoles ici à Pékin, à Nanning et à Shanghai.  Dans l’univers de l’Empire du Milieu, où presque tout est à envier, j’allais dire à copier, il me plait de citer ici quelques endroits qui ont marqué nos esprits au cours de ce Séminaire : Il s’agit du Centre de Fermentation Industrielle du Centre de la Technologie de Contrôle de la qualité des Aliments, la Cuisine à Portée de Mains,  Yili Frozen à Nanning. A Shanghai, nous avons eu le plaisir de visiter Yi Hai, une unité de fabrication d’huile de Soja, le Musée des produits laitiers, Suncue avec son fabuleux système de séchage de riz pour ne citer que celles-ci.

Suncue est le plus grand fabricant et exportateur de séchoir à grains situé à Shanghai. L’entreprise propose des solutions pour empêcher le grain de riz de moisir au cours des jours nuageux et pluvieux, aide les producteurs à contrôler leur récolte, leur permettant ainsi d’améliorer la qualité du grain, à réduire le coût de séchage et à accroitre le revenu. Des méthodes rationnelles qui peuvent certainement intéresser les paysans de l’Office du Niger, dans un partenariat gagnant-gagnant avec Suncue, qui exporte son expertise dans une cinquantaine de pays à travers le monde entier, dont la Côte d’Ivoire. Pourquoi pas au Mali, à l’Office du Niger, le plus grand bassin agricole de la sous-région.

Les visites ont permis de mieux comprendre les dernières avancées en matière d’agroalimentaire et de gestion de la chaîne de valeur des produits horticoles frais, ainsi que des produits transformés.

Le Mali pourra s’inspirer de l’expérience chinoise par l’introduction des chaines de conservation pour ses produits agricoles : le Mali possède un potentiel agricole très important, mais dispose de très peu d’infrastructures de conservation. Notre pays  a besoin de révolutionner cette chaine par la formation des cadres et des exploitants agricoles.

Les technologies de transformation des produits agricoles sont quasi inexistantes au Mali, surtout pour les céréales et les produits maraichers. La multiplication des techniques de transformation de ces produits aura un impact très important sur l’insécurité alimentaire et la croissance économique : une opportunité d’expansion pour les entreprises agricoles.

Tout ceci mis en commun va impulser la présence du Mali sur le marché international de l’agroalimentaire, par des produits labélisés Mali, qui favoriseront la création d’emplois et de richesse.

Au Mali, le secteur agricole, qui tire la croissance économique du pays, emploie près de 80% de la population et assure 44% du Produit Intérieur Brut (PIB). Ce moteur du développement souffre cruellement d’un manque d’unités de transformation. La preuve : plus de 90% des produits agricoles et d’élevage du Mali sont vendus à l’état brut, sans passer par aucun processus de transformation de base. Cette lacune freine considérablement le développement harmonieux du secteur et, par ricochet, celui du pays tout entier.

C’est pourquoi, notre pays, le Mali, a vraiment besoin de la Chine, de sa technologie, de son savoir-faire et de son expérience d’industrialisation, condition sine-qua-non de tout développement pour le bien-être de la population malienne. Certes, l’Empire du Milieu a déjà fait beaucoup de choses pour le Mali, à travers les Routes, les Ponts, les Aménagements Hydroagricoles, voire les formations (construction de l’Université de Kabala…). Mais il a encore besoin de plus d’engagement de la Chine pour un véritable décollage économique.

Pour cela, le Mali peut fonder de réels espoirs sur l’initiative de ” la Ceinture et la Route de la Soie “, sous la direction éclairée de Son Excellence Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine. Cette initiative qui, déjà, est en train d’apporter aux pays africains en général et au Mali, en particulier, les appuis techniques et financiers nécessaires à l’entame d’un décollage économique durable et, par conséquent, à une réelle indépendance et au bien-être des populations.

En plus des cours théoriques, des visites guidées au niveau des unités de transformation des produits agricoles, le voyage d’étude a également été l’occasion d’apprécier les merveilles artistiques et culturelles de la Chine, notamment à la Grande Muraille : symbole impérissable de la Chine et du Monde, car classée, depuis 1987, par l’UNESCO comme site du Patrimoine culturel mondial ; à Nanning, et à Shanghai, autant d’occasions de s’émerveiller  des belles réalisations d’un pays qui, aujourd’hui,  n’a rien à envier aux grands pays occidents ou à certaines grandes commerciales et financières telles Paris,  Londres, à Dubaï, Doha ou même  New-York.

Les acrobates ont également relevé le défi du professionnalisme par une exécution parfaite de différentes figures, les unes plus audacieuses que les autres.

Pour tout dire, la Chine interpelle beaucoup nos consciences, elle nous rappelle à un devoir, celui de construire une véritable nation, bâtie sur le travail, la discipline et la persévérance. Ainsi, il est un devoir pour nous d’emboiter le pas aux Chinois afin d’assurer un développement harmonieux de notre cher pays, le Mali.

Mobiliser les compétences chinoises au profit de l’Agriculture Malienne

La Chine accompagnera le Mali dans ses efforts pour réaliser la modernisation agricole et l’aidera à promouvoir la montée en gamme de l’agriculture, à améliorer les infrastructures agricoles, à augmenter la production agricole et les valeurs ajoutées des produits agricoles“.  Tels ont été les propos de Mme Luo Yanqin, assistante du Directeur Général de l’Institut de la Recherche en Industrie d’Alimentation et de Fermentation de la Chine.

Et l’ambassadeur du Mali à Pékin, Général Didier Dakouo d’emboiter le pas à Mme Luo en ces termes : ” vu les défis du Mali dans le domaine de la sécurité alimentaire et ses besoins en production agricole, l’Assistance Technique Chinoise serait la bienvenue pour renforcer les capacités de production agricole qui impliquent la promotion des hautes technologies agricoles et la transformation agroalimentaire “.

Alors, vivement la création d’une plateforme de partage d’informations et d’expériences afin de jeter des bases solides pour la coopération technologique et commerciale dans le domaine de la transformation profonde des produits agricoles entre la Chine et le Mali.

Alassane DIARRA

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