Il faut un retour dans les brefs délais au 26 Mars pour manifester un soutien massif à la justice et toutes les franges de la société civile doivent être présentes : religieux, syndicats, monde associatif et tous les leaders d’opinions du Mali.
La société civile, notamment la frange sensible des religieux s’est retrouvée au stade du 26 mars le 10 février 2019. Les objectifs du meeting étaient clairs. Le volet politique, sur instruction du Cherif de Nioro demandait le départ de Soumeylou Boubeye Maïga de la Primature et le volet éducatif en rapport avec la dégradation des mœurs. Concernant le programme de l’éducation sexuelle complète. Ce meeting aux allures politico-religieuses fut une démonstration de force qui a alimenté le débat national et qui a ravi momentanément la vedette à la question sécuritaire. Le Malien qui a perdu confiance aux institutions de la République de façon progressive depuis une dizaine d’années, a été traumatisé par le conflit du nord avec en toile de fond la menace de partition du pays dont la question se pose de jour en jour. On assiste à une démoralisation sociale progressive jusqu’à la nomination d’un certain Malick Coulibaly au ministère de la Justice, 5ème ministre de la Justice de la gouvernance d’IBK, qui avait décrété l’année 2014 comme l’année de la lutte contre “la honteuse corruption“.
Malick est aux yeux d’une grande majorité de Maliens l’homme par qui la renaissance du peuple malien peut commencer depuis les errements de l’ère démocratique. De son arrivée à la tête du département, la machine judiciaire s’est brutalement réveillée et est véritablement en train de s’affranchir de l’appareil politique dont les commandes sont généralement un frein pour l’avènement d’une justice véritablement indépendante. L’emprisonnement de Bakary Togola, du maire central Adama Sangaré, celles opérées dans d’autres services et entreprises d’Etat représentent un espoir qui renait, après celui avorté du 26 mars 1991.
A cette phase de l’évolution économique, sociale et politique, il faut une société civile forte qui imprime sa marque au quotidien à la gouvernance, la frange la plus sensible que constituent les religieux doit s’impliquer de façon permanente pour ne pas être en porte à faux avec les discours qui ont fait la “une” de leurs prêches depuis une dizaine d’années. Tous les ans, lors des célébrations de Maouloud, la question de la justice a été fortement évoquée à travers les dénonciations à l’endroit des décisions de justice de nos “Famaw“ comme ils aiment à les désigner.
Les leaders religieux, toutes confessions confondues doivent retourner au stade du 26 Mars pour un soutien populaire, massif à la justice malienne. Les actions judiciaires déclenchées peuvent conduire au réarmement moral de l’homme malien et à la reconstruction du trésor public qui a bien besoin d’argent en ce moment.
La justice sociale, la bonne gouvernance soit un acte religieux autant que la lutte contre la dépravation des mœurs.
Il faut un retour dans les brefs délais au 26 Mars pour manifester un soutien massif à la justice et toutes les franges de la société civile doivent être présentes : religieux, syndicats, monde associatif et tous les leaders d’opinions du Mali.
Dr. Moussa Coulibaly
(Professeur de Sociologie à la Faculté des Sciences Humaines)