Vouloir parler de Soumaila Cissé devant ses compatriotes, ses amis, ses collaborateurs et les témoins de son époque peut être assimilable à un océan à boire, tellement le personnage est multidimensionnel et légendaire. En effet, Soumaila ne s’est pas contenté de faire l’histoire. Il est et sera à lui tout seul un pan entier de l’histoire éternelle de notre pays. C’est ce qui rend la tâche quasi insurmontable, presque périlleuse.
Toutefois, on ne peut s’empêcher d’essayer d’arpenter les escaliers de ses qualités pour tenter, à pas de caméléon, de rejoindre et titiller le sommet de la pyramide de la postérité qu’il a su bâtir de main de maître. A chaque étape de l’échelle, se mesurent la grandeur et la rigueur de l’homme d’Etat, la vision et la clairvoyance du chef de parti, l’élégance vis-à-vis des adversaires, la capacité d’endurance face aux épreuves de la vie, la fidélité et la loyauté en amitié. Ces qualités supérieures le placeront au cœur du cœur de ses compatriotes pour ne pas dire de ses semblables pour qui rien n’était de trop dans toutes ses entreprises, initiatives et engagements.
Soumaila fut un homme ouvert et généreux qui aimait le Mali d’un amour profondément passionnel et émotionnel. A maintes occasions, il s’était sacrifié pour le développement de notre nation. Cette brutale disparition perçue comme un véritable tremblement de terre aux pieds des maliens survient à un moment décisif de l’histoire de notre pays. C’est ce qui fait de ce mot un cri de détresse, un devoir de reconnaissance, un témoignage appuyé d’admiration et de respect à l’égard de l’homme et l’œuvre immense qu’il aura légué aux générations actuelles et futures, à la postérité.
Figure de proue ayant marqué de fort manière la démocratie malienne ces trente dernières années, Soumaila nous aura laissé l’image d’un technocrate brillant, tenace, élégant, serein, et toujours souriant même aux creux de l’adversité. Après de brillantes études dans les prestigieuses universités de Dakar et Grenoble sans oublier l’institut des sciences de l’ingénierie de Montpellier d’où il sortira major de sa promotion et après avoir servi en France, cet ingénieur informaticien et gestionnaire, lourdement chargé d’expériences, de savoir et de savoir-faire allait répondre à l’appel de la patrie qu’il a appris à aimer et à servir de la façon la plus dévouée.
Son sérieux, son sens de l’honneur et de la persévérance allaient lui ouvrir grandement les portes du cœur de la République pour une majestueuse et efficace implication dans la gestion des affaires publiques. Ainsi, avec loyauté et rigueur, il servira la nation à travers les prestigieux postes de secrétaire général de la Présidence de la République, de ministre des Finances, du Commerce, de l’Equipement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme. Ayant étalé ses preuves et ses compétences partout où il est passé, la sous – région lui ouvre grandement ses portes. C’est ainsi qu’il occupera le sommet de la commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest – africaine où il fera honneur à tout africain.
Du haut de cette prestigieuse fonction, il s’évertuera avec abnégation à faire briller de mille feux l’image du pays de Modibo Keita. Serviteur infatigable de l’Etat, il sera élu député de Niafunké, ville qui l’a vu grandir, qu’il représentera dignement à la représentation nationale. L’expertise et la compétence mais aussi ses valeurs de haute portée humaine auront été les supports incontestables de cette remarquable ascension. Sur le plan politique, Soumaila a été un sérieux candidat à la présidence de la République. Il a longtemps été le principal challenger du Président déchu. Il n’a jamais caché son ardent désir de servir son pays au plus haut niveau et contribuer à pousser encore plus loin les frontières du développement où l’auront laissées les différents présidents qui se sont succédés à la tête de l’Etat. Ils sont encore nombreux nos compatriotes qui pensent que si les dernières élections s’étaient déroulées dans les conditions transparentes, il serait l’actuel Président.
Aujourd’hui, après avoir été arraché à notre affection, ce grand commis de l’Etat, ce chef de famille exemplaire, cet homme politique modèle, cet élu proche de son peuple, cette référence nationale nous laisse sans voix. Son élévation au ciel a laissé un pays orphelin qu’il a tant adoré et servi avec déférence, patriotisme et rigueur dans l’émoi et la désolation la plus totale. C’est donc naturellement que tout un peuple meurtri et déboussolé parce que durement éprouvé se prosterne devant son illustre mémoire pour le rendre un vibrant hommage. Même les grands arbres de ce pays d’histoire bruissent et murmurent cet hommage.
Les chois de Dieu restent impénétrables et insondables. Il a choisi ce moment tourmenté pour s’en aller comme il a vécu, dans la douceur et la discrétion sur la pointe des pieds, victime dit-on, de ce mal contre lequel nous luttons et qui a bouleversé le monde. Seule la mort pouvait lui imposer sa loi. Et seul l’implacable décret divin pouvait l’arracher aux maliens. Et comme par un signe du destin, il est parti un 25 Décembre, même jour que Sadji Abdoulaye mais aussi jour de naissance de Ahmed Ben Bella, tous deux figures emblématiques de l’Afrique. Tous les témoignages qui ont été faits sur lui s’arrêtent et s’attardent sur ses incommensurables et hautes qualités humaines. Soumaila Cissé, de la lignée des grands marabouts du Mandingue n’a vécu que pour les autres.
A la jeunesse du pays et de l’Afrique pour qui il a existé et auquel il s’identifiait, je voudrai dire ces mots du poète allemand Sébastian Hulk : « il est d’une façon d’être là, qui au plus vif de l’absence, relève toujours de l’éclat ». Ainsi, d’un pas feutré, cet illustre enfant tant aimé de la République peut s’en aller avec la mission pleinement accomplie côtoyer les plus illustres fils et filles du grand Mali au panthéon des personnages de légende. Quand la vie est utile, la mort devient une gloire et seuls les morts dont on chante le nom restent vivants.
Soumaila Cissé n’est donc pas parti. Son œuvre que protégera jalousement la fierté nationale s’offre à nous comme un livre éternellement ouvert pour servir de source d’inspiration intarissable. Il n’est pas derrière mais devant nous pour nous baliser un chemin parsemé d’embûches.
Qu’il plaise donc à Allah, seigneur des mondes, en l’accueillant là où il est de lui adresser ces beaux versets.
O toi, âme apaisée
Retourne vers ton seigneur, satisfaite et agréée
Entre donc parmi mes serviteurs (choisis)
Et entre dans mon paradis.
Dors en paix président SOUMI.
Abdoulaye MAIGA
Etudiant, citoyen malien
Tel : + 223 71 13 42 85
Controleur de gestion à la CMDT où l’ on facturait le stylo bic à 3000 FCFA l’ unité , baron de l’ ADEMA ( fonctionnaire milliardaire ) sous Alpha ) , gestionaire ACI : système de drainage des eaux de pluie catastrophique tel le cas de l’ ACI 2000 ; des faits largement suffisants pour illustrer l’ homme et les autres acteurs des 30 dernières qui ont brisé les espoirs nés suite à la chute de Moussa qui etait decrié par rapport à Modibo mais qui a laissé le Mali meilleur que ces grands democrates qui ont inventé des strategies de delinquance financière pour detourner les ressources de l’ etat à leurs fins que cet intellectuel francais qualifie de gouvernance neopartenariale dans son analyse de la situation incofortable de la France au Sahel à l’ instar des americains en Afghanistan ! Le monsieur a depeind et devoilé la veritable nature apatride de ces animaux malades de la delinquance financière ! Honte à eux !
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