Le sort tragique des auteurs de coups d’Etat au Mali

3
Junte Kati
Junte de Kati (photo archives)

Les coudétateurs (excusez-moi de l’expression, ne la cherchez pas dans le dictionnaire car vous la trouverez pas, je n’ose pas utiliser le mot dictateur au 21ème siècle) sont ceux qui, par cupidité, par la folie du pouvoir, ont voulu accéder au pouvoir, peu importe les conséquences.

L’histoire plus ou moins lointaine, nous enseigne, nous renseigne et doit nous conseiller face à ce fléau au Mali.

Le Mali tient son nom de l’ancien Empire du Mali fondé, vers le XIIIe siècle par le Roi Soundiata KEITA.

Au passé glorieux, personne n’ose parler du Mali sans se rappeler des grands Empires et Royaumes qu’il a connus et qu’on nous a enseignés depuis les écoles primaires: l’Empire du Ghana, l’Empire du Mali, l’Empire Songhaï, le Royaume Bambara de Ségou, l’Empire Peulh du Macina pour ne citer que ceux-ci.

Ancienne colonie française, le Mali a accédé à son indépendance un 22 septembre 1960, sous les auspices de Modibo KEITA, père de la Nation.

Ce nouveau-né, reconnu sur l’échiquier mondial, avec un avenir prometteur, s’était donné, aux premières heures de sa naissance, les bases originelles et originales pour être digne d’un Etat indépendant.
Très vite, disons-le, en pleine enfance, le bébé prit de plein fouet, un revers venu de nulle part, après seulement huit ans d’existence. De quoi s’agit-il?
Les constitutionnalistes le définissent comme le renversement du pouvoir par une personne investie d’une autorité, de façon illégale et souvent même brutale (Le Cornu). En un mot, disons plutôt en mots composés, c’est le coup d’Etat.
Il se distingue de la révolution qui est l’œuvre de la population alors que le coup d’Etat se fait par la force des armes.
A huit ans, l’enfant qui a déjà connu les armes, les pédopsychiatres diront que l’avenir est hypothétique. Mais, il faut garder espoir, il y a toujours des exceptions et le Mali en est une. Cela se voit à travers le sort tragique et attendrissant réservé à ceux qui s’adonnent à cette pratique.
Voici un petit résumé, je ne joue pas au rabat joie, cela doit déconseiller les futurs rêveurs de s’emparer du pouvoir par cette voie.

 

Premier revers pour le nouveau-né. Le 19 novembre 1968, un jeune lieutenant du nom de Moussa TRAORE, organisa le premier coup d’Etat. Il met en place un régime dictatorial au cours duquel le pouvoir est resté sans partage. Il devint par la suite Général, il est même affectueusement appelé sous le sobriquet “GMT”, certainement une référence au fuseau horaire Greenwich Meridian Time, une référence confortée par la coïncidence.
Venu au pouvoir par la force, il en abandonna par la force. Que les Martyrs du 26 mars reposent en paix. Il fut jugé pour la répression dans le sang, des manifestations populaires d’alors. Il séjourna dans les couloirs de la mort avant d’être gracié et pardonné par l’opinion publique nationale, ce qui lui permet aujourd’hui de vaguer à ses occupations quotidiennes comme tout citoyen ordinaire. C’est cela aussi, le sens élevé de la vie du citoyen malien, même si l’image de l’homme reste ternie.

 

Deuxième revers. Un 26 mars 1991, le commandant des commandos parachutistes appelé Amadou Toumani TOURE, devient le Roi par la force, de l’héritage laissé par le Roi Soundiata KEITA.
Mais plus malin que son prédécesseur, il fait semblant de n’être pas intéressé par le pouvoir alors qu’il n’en est rien. Qui ne se rappelle pas de cette délectable phrase de sa part: seuls les fous vont prétendre diriger le Mali!!!!.
Apres une transition, il laisse le pouvoir mais c’était pour aller se préparer pour mieux sauter, car il avait gouté la sauce présidentielle et celle-ci s’était avérée trop délicieuse pour en rester là. Il part à la recherche de la légitimité au niveau national et international, pour mieux asseoir son emprise sur le pouvoir. Il n’a pas manqué d’éloges, un chanteur allant même à dire que: “Amadou Toumani TOURE est aimé par les Hommes et par le bon Dieu” (Mory Deli de la Guinée).
Tout cela était bien ficelé, caricaturé, il devient Général par la suite, on avait l’habitude de voir cinq étoiles sur ses képis sans qu’on ne sache comment obtient-on ces étoiles.
Le jeu démocratique lui a servi de cachette pour arriver à ses fins, oubliant qu’il a peut-être péché dans le temps et que cela lui risque de tomber dessus.
Qui ne connait pas la suite ? En tous cas, moi je la connais. A quelques jours de la fin de son mandat, coup de théâtre, coup de tonnerre, Koulouba est secoué, agité par un séisme, un séisme de couleur verte (Couleur du Beret de Sanogo), sous prétexte qu’il laisse les dunes de sable du nord, envahir Bamako.
A ce jour, le Général Amadou Toumani TOURE est en train de méditer sur son sort quelque part, si on pouvait revenir en arrière, si et seulement si ? Quelle vie !

Troisième revers. Le 22 mars 2012, le très rapidement Général quatre étoiles, le loquace Amadou Haya SANOGO, capitaine d’alors se prend pour une sorte de «Démiurge», prononce un discours qui ne laisse aucun doute à un coup d’Etat.
Il transfère Koulouba à Kati, le pouvoir revenait peut-être à Soundiata KEITA (Camp Soundiata KEITA). Rappelez-vous que le nom du Mali vient de l’Empire fondé par ce dernier. Coïncidence? En tous cas, on a cru un moment, un retour aux périodes sombres de l’histoire.
Aujourd’hui, le Général quatre étoiles dort, si je me fie aux informations, avec des serpents dans une petite chambre du côté de Sélingué, il ne voit même plus les lumières de Bamako. Quelle tragédie!!!! Si on pouvait revenir en arrière, si et seulement si ?

Si on a coutume de dire que tous les chemins mènent à Rome, certains sont peu orthodoxes, il est préférable de ne pas emprunter certains.
Si le coup d’Etat a, dans l’histoire, été la voie d’accès au pouvoir pour certains, il faut aussi reconnaitre que c’est une voie d’accès minée, une voie à haut risque, biscornue, un chemin pointillé. C’est une voie par laquelle on rentre par la grande porte et sort par la plus petite porte des plus petites portes.
Trois Généraux, dans mon fort intérieur, je pense que si la vie était à refaire, allaient agir autrement. Ces cas doivent servir de conseil aux jeunes gens dans l’avenir.
L’image ternie, réputation écornée, l’honneur et dignité bafouées. Les géants des géants d’hier devenus les petits des petits d’aujourd’hui. Quelle vie !

Apprendre encore, à ce jour qu’il y a encore des adeptes de cette pratique que je n’aime même pas prononcer son nom, dépasse mon entendement, pas seulement le mien mais aussi celui du peuple entier.

Aujourd’hui, la première tâche à faire pour cette armée, c’est de donner une réponse proportionnée à la correction, à la baffe, à la raclée reçue sur les dunes de sable. Le pauvre peuple est déjà dans une agonie, je dirai même dans un état livide, le peuple purge déjà une peine à perpétuité, tout autre acte indigne, si minime soit-il, transformera cette perpétuité à la peine de mort, la seule chose qu’il a besoin, c’est de ne plus en rajouter et je permettrai à personne d’en rajouter, quiconque touche encore, même à un seul cheveu de ce peuple agonisant, me trouvera sur son chemin.
A bon entendeur, salut.

Médy DIAKITE, Doctorant en droit privé à l’Université de Reims Champagne Ardenne.

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Mes frères et sœurs apprenons à faire de cet espace, un espace de dialogue constructif et de convivialité. Si Mme Dramé pouvait faire l’effort de se montrer bien éduquer vis-à-vis des autres ce serait salutaire. Nous sommes là juste pour échanger entre fils et filles d’un même pays; on peut ne pas être du même avis qu’une personne et le montrer sans l’insulter. De grâce relevons le niveau du débat ici en l’ôtant de tout manque de respect envers les autres!

  2. Nous n’avons de leçon à recevoir d’un tocard comme qui ne fait que defendre un regime à terre.

    Je sais que toi et tes prophètes malhonnètes ont pillé ce pays. C’est avec l’argent du contribuable que tu fais ta maudite formation.

    Par principe democratique nous deplorons le coup mais celui du mali a mis sur la place publique les derives d’un regime mediocre.

    Ton mentor a prostitué le pouvoir c’est pourquoi il ne pouvait pas finir son mandate.

    Ton mentor disait ceci sur RFI en 1992″ Tant qu’il yaura des politiciens mediocres, il yaura des coups d’état”.

    Qu’en dis tu, voleur de diplomes? Je sais que le Doctorat que tu churches ne sera pas obtenu dignement. Tu ne feras que du Plazia…Je sais aussi que tu n’es pas le fils de ton père.

  3. Qu’ils crèvent en enfer ces militaires corrompu qui ont renversé ATT en faisant miroiter des mensonge. Je pisserai sur leur dépouilles et Sanogo en premier

Comments are closed.