“Cet iconoclaste a le pouvoir de remettre le Mali sur les rails”. Cette phrase que j’ai lue un jour sur la toile résume parfaitement le parcours du Dr Soumana Sako, ancien Premier ministre du Mali. Il l’est au sens premier du terme.
L’homme que les Maliens surnomment familièrement « Zou » où « Zorro » est l’un des rares cadres à qui on peut confier ce pays avec l’assurance de le retrouver dans un état encore plus reluisant qu’au départ.
En effet, le nom de Soumana Sako restera à jamais gravé dans la mémoire collective des Maliens lorsque, éphémère ministre des Finances (1986-1987), il a laissé des traces indélébiles dans la gouvernance du pays en prouvant que si nos ressources étaient gérées dans la parfaite orthodoxie financière, les fonctionnaires n’auraient pas eu besoin d’accumuler des mois d’arriérés de salaire.
Mais comme il fallait s’y attendre, l’enfant de Nyamina devient vite une menace pour la pègre politico-financière ayant fait une OPA sur le pays. Mais Dieu merci, la nation ne l’a jamais oublié car après avoir mis fin au bain de sang consécutif à l’insurrection populaire pour exiger l’ouverture démocratique en déposant le Général Moussa Traoré, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré se souviendra de notre Zou national et le nomma comme Premier ministre de la Transition, à la grande satisfaction de tout le peuple malien.
L’histoire retiendra que Soumana Sako a été l’un des principaux acteurs de la Conférence nationale, du Pacte national et du Pacte social, en passant bien sûr par le Référendum sur la Constitution de la 3ème République qui été suivie des premières élections municipales, législatives et présidentielle pluralistes depuis l’indépendance, les premiers états généraux du commerce et de l’industrie, le tout premier forum des Maliens de l’extérieur, l’instauration de la liberté de presse et d’opinion.
Qui dit mieux ?
La liste n’est pas exhaustive pour parfaitement décrire la prouesse réussie en quelques mois par l’équipe de Zou pour élaborer l’architecture politique, administrative et économique du Mali démocratique.
Dommage que ceux à qui ils ont passé le flambeau en 1992 aient fait un autre usage du pouvoir confié par le peuple martyr du Mali.
Et c’est pourquoi le pays est sans cesse condamné à un retour forcé à la case-départ pour espérer mieux répartir, mais il ne repart jamais. Hélas !!!
Ceux qui ont géré la transition en 2012 et ceux qui gèrent l’actuelle transition brillent beaucoup plus par leur manque de vision par rapport aux attentes de la nation.
Ça colmate, ça s’enrichit et ça s’en va …
Comment le pays peut tomber si bas avec des cadres vertueux comme Soumana Sako ?
A cette question simple que je pose aux Maliens, ma réponse est que la gouvernance démocratique s’est attelée à démonter les valeurs au lieu de les consolider au bénéfice de notre jeunesse. Nos gouvernants nous ont nourris d’illusions pour détourner notre attention, afin de mieux se servir. C’est cela la réalité !
Et chaque fois que le peuple est sur le point de se réveiller pour exiger des comptes, on se débrouille pour mettre les «leaders» de la contestation dans la poche grâce à des promotions inespérées, car imméritées. Nous l’avons vu sous nos yeux encore récemment avec l’arrivée de 5 colonels à la tête du pays un certain18 août 2020.
Notre pays est aujourd’hui dans cet état lamentable parce que les fameux démocrates ont miné le terrain politique en pipant les dés contre les vrais leaders porteurs de valeurs et de vision d’émancipation, de l’aliénation politicienne.
C’est ce qui explique que des cadres comme Soumana Sako sont toujours dans les profondeurs des scrutins car les personnes honnêtes ne pillent pas le pays pour se constituer un pactole et gagner les élections avec des sacoches remplis de billets de banque devant les bureaux votes.
Cet article est ma contribution pour une prise de conscience dans le pays pour qu’on sache que Soumana Sako est la solution aux maux qui assaillent notre beau pays.
Malgré que la grande majorité des Maliens et des Maliennes reconnaissent en lui ses qualités de patriote bosseur, il a du mal à atteindre la popularité lui permettant de conquérir le pouvoir et de l’exercer au bénéfice du peuple et de la nation.
De nombreux observateurs lient cela au fait que Zou n’est pas un politique comme les autres. Il est plutôt un technocrate au-dessus de la gouvernance de son pays et qui est descendu dans l’arène politique pour redresser les choses.
N’est-ce pas pour cela qu’on le surnomme Zorro le justicier ?
C’est un leader iconoclaste qui ne cherche pas à séduire l’électorat par un discours démagogique, fait de promesses bidon. Mais, il va aux électeurs avec des programmes sectoriels (éducation, santé, eau et assainissement, justice, lutte contre la corruption, la sécurité des biens et des personnes dans un Mali pacifié …) réalistes, car réévalués et réajustés aux besoins des populations sur le court et le long termes… Faire du Mali un pays émergent n’a rien de démagogique dans le discours d’un Soumana Sako qui a «laissé dans l’opinion publique malienne une belle image de rigueur et d’intégrité morale à nulle autre pareille» à l’issue de la transition politique entre mars 1991 et juin 1992.
«Peu connu par une jeunesse apolitique et tournée plutôt vers la recherche du fric facile et des promotions rapides, il est difficile dans ces conditions de voir ce rédempteur accéder à la magistrature suprême par la voie des urnes. Il est quasiment le seul homme politique malien qui a refusé toute forme de compromis ou de compromission avec les religieux», écrivait récemment un grand chroniqueur politique malien.
Malheureusement, notre optimisme n’a pas encore suffi à provoquer un sursaut dans le pays pour que les Maliens finissent par se dire: “Mais mince !
Pourquoi pas Zou a Koulouba”
Sans faire injure à nos leaders politiques qui ont tous des qualités indéniables, force est de reconnaitre qu’un pays peut difficilement trouver un meilleur cadre patriote comme le Dr Soumana Sako pour impulser cette gouvernance vertueuse salvatrice. Le hic est qu’il est très honnête et trop intègre pour être considéré comme un homme politique.
Pourtant, il est pour moi l’incarnation de feu le président Modibo Keïta, car comme le père de la nation, Zou, comme nous l’appelons tous dans les « grins », tient beaucoup à des valeurs qui sont méconnues de la grande majorité de nos politiciens. Et sa droiture et son patriotisme n’arrangent pas non plus sa côte auprès de certains de nos partenaires techniques, habitués à traiter avec des dirigeants corvéables à souhait.
Au cours d’une causerie sans tabous que nous avons de temps en temps entre amis, nous avions fait presque le tour des leaders politiques sur qui le Mali peut réellement compter. Il ressort de nos palabres que ceux qui ont réellement la capacité de contraindre les Maliens à ouvrir une nouvelle page de leur histoire s’inscrivant en droite ligne la voie de l’émancipation et du développement empruntée le lendemain de l’indépendance ne sont pas bien côtés comme politiciens. Il s’agit, entre autres, de Soumana Sako, de Modibo Sidibé, de l’incorruptible maire de Sikasso Kalfa Sanogo, de Malick Coulibaly, de Konimba Sidibé et d’autres … Partout où on leur donne des responsabilités, ils font dignement le job.
Le refus de chercher à plaire de Zou n’a rien à voir avec une naïveté politique du président de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas- Faso Hèrè) ni même de ceux cités plus haut.
La contestation du régime du parti unique est passé par là …
On peut espérer que les Maliens comprendront un jour que la seule alternative crédible pour sauver leur pays est de faire confiance à Soumana Sako pour lui inoculer la bonne dose de valeurs et de vertus pour sa rédemption. Tous nos voisins nous envient d’avoir un patriote comme lui, qui a eu le courage de rejeter l’intégralité de l’Accord de capitulation d’Alger.
Ceux qui au Mali tremblent face à l’éventualité d’un rejet de cet accord de la honte, eux ils insultent l’intelligence d’un si grand peuple comme le Mali.
Par Monsieur Fousseyni CAMARA
Autodidacte (France)