Secteur privé malien : Enjeux et perspectives de développement

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Le Mali est connu comme étant un pays dont l’économie repose essentiellement sur le secteur primaire qui contribue pour 45% à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB). Mais, l’importance de ce secteur s’est rarement traduite par  la réalisation d’actions concrètes visant à valoriser  les potentialités  où le Mali a des avantages comparatifs avérés. Les années passées, beaucoup d’efforts ont été faits dans le sens du développement du secteur.

Cheick O. SOUMANO
Cheick O. SOUMANO

Ces efforts ont porté, entre autres sur : la mise en œuvre d’un Code des investissements  attractif ; les réformes juridiques telles que la mise en application des textes de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), la formation des magistrats, la lutte contre la corruption, etc ; la réforme fiscale : simplification et élargissement de la base imposable, harmonisation avec les accords de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, etc ; la mise en place d’un cadre de concertation Etat-Secteur privé et d’une politique d’appui à ce dernier ; la création de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements pour favoriser les investissements directs étrangers et nationaux dans le pays ; la  réforme du secteur financier pour faciliter l’accès au crédit et stimuler la mobilisation de l’épargne ; et la mise en œuvre d’une politique de développement des filières porteuses.

Malgré ces initiatives salutaires, le secteur privé reste toujours confronter à d’énormes difficultés qui, si on n’y prend pas garde, pourrait compromettre son développement. Ces difficultés ont pour noms : le problème de l’accès des entreprises au crédit à travers la frilosité des banques; l’inadaptation des services financiers offerts par les banques aux besoins des entreprises; l’environnement fiscal assez lourd de surcroît non incitatif; le taux exacerbé des entreprises évoluant dans le secteur non structuré; l’insuffisance de garanties juridiques découlant des contentieux liés aux affaires, compte tenu de la non maîtrise des textes de l’OHADA par certains acteurs ; l’absence de main d’œuvre qualifiée répondant aux besoins réels des entreprises ; et l’inadaptation des Fonds de garanties  existants en considération des besoins réels des opérateurs économiques.

Face à ces constats, il est plus qu’important de proposer des solutions claires et des plus appropriées aux différents problèmes ainsi posés. Les développements qui suivent, s’inscrivent justement dans cette logique pour un développement radieux du secteur privé malien. Pour ce faire, nous recommandons fortement la création d’une banque des PME-PMI et le renforcement dans la même veine des Fonds de garantie existants (FARE, FNEJ) ou en gestation (Fonds de Garantie du secteur privé). Aussi, des dispositions doivent être prises pour revoir la fiscalité des entreprises. Le taux de l’Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC) doit être revu à la baisse de 30% actuellement à 25%. Ceci aura pour impact majeur de juguler les velléités d’évasion fiscale que certaines entreprises nourrissent. Et pour les MPME, l’impôt synthétique doit être  maintenu, mais le seuil devra être revu à la hausse, notamment de 30 millions FCfa à ce jour  à 50 millions FCfa.

Pour ce qui est de la baisse du taux des entreprises évoluant dans le secteur non structuré, une autonomie doit être donnée aux structures faîtières (APCAM, APCMM) pour qu’une distinction claire et notable soit faite entre les commerçants, les artisans et les agriculteurs. Dans le même ordre d’idées, chaque corporation fera les démarches auprès de son institution pour acquérir la forme juridique adéquate. Aussi, les démarches administratives pour l’obtention d’agrément (Clinique, pharmacie, école…) doivent être allégées à travers la création d’une synergie avec l’Agence pour la Promotion des Investissements ; toutes choses, tendant à faciliter les démarches pour les entrepreneurs.

Aussi, l’économie malienne étant essentiellement à vocation agro-sylvo-pastorale, des dispositions doivent être prises pour accompagner la mécanisation de celle-ci. Dès lors, le métier d’agriculteur sera bien perçu d’autant qu’il s’agira désormais d’entreprise agricole. Aussi, une chaîne de valeur doit être mise en place en vue de promouvoir le volet transformation. Dans la même veine, un plaidoyer sera fait pour que la banque des PME-PMI qui sera créée, puisse accompagner tout ce processus.
Enfin, les acteurs impliqués dans le développement du secteur privé (magistrats, conseillers juridiques, managers) doivent continuellement recevoir des formations dans la cadre de l’OHADA et la formation professionnelle doit être positionnée pour permettre aux employeurs de former leurs employés aux vrais besoins de leurs entreprises respectives.

Cheick Oumar SOUMANO
Spécialiste en entrepreneuria

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11 COMMENTAIRES

  1. merci monsieur soumano pour cette contribution en faveur du secteur prive malien. vos analyses sont pertinentes et je ne pouvais pas imaginer que vous avez aussi une telle expertise dans ce domaine. tu es une grande reference pour la jeunesse malienne qui ne cesse de nous eclairer a travers tes series de publications sur : le chomage des jeunes, le financemnt des projets, l’entreprenariat au mali … et j’en passe. toutes mes felicitations.

  2. Ce genre d’initiative doit être encouragée. Félicitation Monsieur soumano pour ce courage qui manque à beaucoup de nos intellectuels et jeunes cadres. Bon vent et ne te laisse pas distraire par des aigris qui ne doivent s’en prendre qu’à eux-même si ils ne sont pas aussi compétents, cnstructifs comme toi!!!!!!

  3. monsieur est la fierte de toute la jeunesse malienne par tes articles aussi pertinents. je sui tres d’accord avec toi sur les elements enumerer pour booster le secteur prive au mali. vous etes pour nous les jeunes une grande reference dans plusieurs domaines sur, l’emploi, l’entreprenariat, et tant d’autres. du courage

  4. Fakara est le prototype du vrai jeune Malien qui ne sait faire autre chose que de dénigrer des jeunes qui se font remarquer par leur talent.Dis nous sur quoi tu te fondes pour dire qu’il ne connait rien. Comme le ditle proverve on ne jette des pierres qu’aux arvres qui portent des fruits. Tu ferais mieux d’aller t’instruitre et te cultiver.

  5. Fakara dis nous combien les détracteurs de soumano t’ont donné pour dire des choses aussi insensées sur lui. Vraiment soumano et vous ne boxez pas dans le même ring. S’il ne connait rien pour quoi continue-t-il à enseigner à l’université et certaines ecoles privées. C toi le plus grand ignard. Soumano ira très loin dans ce pays et les jaloux vont maigrir.

    • Laly je partage parfaitement ton point de vue. Les gens comme les FAKARA méritent de vivre à l’enfer, ils ne savent rien faire dans leur vie si ce n’est que de dénigrer par jalousie et par méchancété des personnes qu’ils envient et peuvent pas atteindre même à leur chéville. Qu’il nous dise ce que lui même sait faire dans la vie à part dénigrer les gens honnêtes et compétents. Il n’a même pas honte, à sa place, je me donnerai le nom SOUMANO, car c’est tout ce qui lui manque pour être aussi compétent et intélligent qu’est notre jeune SOUMANO, fierté de la jeunesse Malienne. Alors, si tu n’as rien à dire FAKARA,tu ferais mieux de te taire.

  6. fous nous la paix ignare, taré de touche à tout pour émerger de force. retrouve ce que tu sais mieux faire. tu ne connais rien de ce que tu dis

    • Au lieu de te mettre à critiquer le jeune soumano à tort, toi même dis nous ce que tu sais faire à part critiquer et être jaloux. Tu devrais avoir honte de toi. Espèce d’aigri

  7. Très bonne analyse Mr SOUMANO. Je vous lis depuis 2 mois, vous proposez des solutions concrètes aux vrais défis qui se posent au Mali après crise. Je vous encourage et félicitation encore une fois

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