En écoutant certains concitoyens, on a comme l’impression, que le référendum prévu ne portera que sur l’unique point de la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, et non, sur une nouvelle constitution qui tiendra compte de toutes les réformes des institutions, dont la réduction du mandat présidentiel. Depuis presque un an, tout est fin prêt, avec la proposition globale de la CNRI pour aller directement sans tarder au référendum, après les observations et amendements du président de la République. Nous voilà encore, en train de perdre énormément de temps dans des conjectures et autres discussions oiseuses sur le sexe des anges. Le président doit prendre ses responsabilités en conformité et respectant ses engagements pris sans contrainte aucune, librement devant son peuple. Ses partisans, qui le poussent à se dédire, ne sont préoccupés en fait que par la sauvegarde de leurs intérêts cupides personnels, à savoir pour pouvoir garder encore deux ans leur actuelle part du gâteau. Monsieur le président, nous avons perdu trop de temps avec ce procès de Karim. Maintenant qu’il est classé, il faut aller à l’essentiel, poursuivre la traque des biens mal acquis sur les restants de la liste –un engagement ferme aussi-, accélérer la cadence du travail et s’attaquer aux urgences primordiales qui concernent la majorité des Sénégalais dans le besoins. Il faut aussi stopper les privilèges et autres situations de rente. Alors, au travail maintenant, car il se fait tard!
Le peuple n’a signé de contrat qu’avec le président de la République et non avec personne d’autre parmi ceux qui parlent. Et, n’oubliez pas monsieur le président qu’à l’heure de la sanction, c’est vous Macky Sall, qui le serez, sur la base de votre résultat satisfaisant ou le contraire. Vous le serez aussi négativement, si vous revenez, en vous dédisant, sur un engagement solennel réaffirmé plus d’une fois publiquement à travers le monde. Osons penser tout de même, que le président Macky Sall est suffisamment conscient ,et sait parfaitement, que quitter le pouvoir démocratiquement, ce n’est pas la fin de sa vie, et qu’après le pouvoir, il y a bien une autre vie, qui peut être aussi honorable. Mais à la condition, de jouer franc jeu avec son peuple et d’exécuter dans les règles de l’art, une gestion vertueuse du pouvoir, des affaires de la République et du respect strict de ses engagements.
Encore une fois de plus, notez monsieur le président, que toutes ces vociférations et incantations de vos fans, du moment, ne vous serviront à rien aujourd’hui comme demain, car le peuple souverain et les électeurs qui donnent le pouvoir à qui ils veulent, ne vous jugeront que sur la base vos résultats performants.
Et, par ailleurs, souvenez-vous bien monsieur le président que, Me Wade ne peut en aucune façon vous servir d’un bon exemple ou modèle en matière de démocratie et de gestion vertueuse des affaires de la république. Dès lors, marcher sur ses traces serait une grave erreur et une tentative suicidaire de votre part. Et, en le faisant malgré, vous obtiendrez comme lui, le même résultat, à savoir à une probable défaite inéluctable à la prochaine présidentielle, si toutefois, les préoccupations essentielles des larges couches populaires du pays n’étaient pas satisfaites à temps. Et en plus, si vous prenez le risque de vous renier.
Ensuite, il est en fin temps, pour que l’ordre soit instauré dans le parti du président, l’APR et de sa coalition Macky 2012. Les contradictions et la cacophonie sont telles, qu’on se demande parfois, s’il y a un pilote aux commandes dans ce parti ? Parti dans lequel, les déclarations contredisant la décision prise solennellement par le chef du Parti et de l’Etat fusent de partout et de n’importe qui. Cet état de fait montre à suffisance, le désordre manifeste qui règne au sein de l’APR, comme c’est le cas dans une armée mexicaine. On note également, comme du reste, un manque de respect notoire de tous ces militants à l’endroit de leur premier dirigeant. Ceux-là qui, contre toute attente, ne se gênent nullement de faire publiquement à travers les médias, des déclarations qui prennent complètement le contrepied de celle du chef de l’Etat, sur cette question capitale, qui engage son honneur. Curieusement et malgré tout, Le président Macky Sall ne tire jusque-là pas, la sonnette d’alarme pour mettre fin à la récréation et ce tohubohu, qui n’ont que trop duré. Pourtant, il est net et clair, que tous ces gens-là n’auraient jamais osé observer un tel comportement avec Wade dans le PDS. Autrement, même dans n’importe quel autre parti politique où l’on voue un minimum de respect dû au rang du chef, un tel comportement de ces apéristes singulier est inadmissible et condamnable.
En vérité, tous ces « amis » ou militants, qui envahissent les médias pour inviter le chef de l’Etat à faire du « Wax waxeet », n’ont personnellement rien à cirer dans cette affaire, parce que tout simplement, c’est la parole du président de la République, et non la leur, qui est mise en cause et son honneur qui risque d’être souillé. Voilà pourquoi, le président ne doit point les écouter, et moins encore, tenir compte de leurs déclarations intempestives et indécentes, qu’ils lui suggèrent. Sur ce point précis d’ailleurs, les militants de l’APR, qui poussent Macky Sall à ne pas respecter sa parole d’honneur, sont mal placés pour porter la critique à BBY. Selon eux, l’attitude de BBY manque de solidarité avec l’action du président ou qu’il ne le soutient pas conséquemment.
Au demeurant, le président de la République pour sauvegarder véritablement son honneur, ne peut et ne doit en aucune façon contourner la voie obligée, qui est celle, de soumettre au référendum après ses observations, la nouvelle constitution issue de la proposition globale de la CNRI, qui prend effectivement en charge, une bonne fois pour toutes, toutes les réformes voulues et attendues par notre peuple. Dans un cas pareil, l’honneur est sauf pour tout le monde. Puisque justement, tout le monde est tenu de se conformer au résultat sorti des urnes et exprimé par le peuple souverain. Toute autre voie de raccourci ou de manœuvre politicienne, ne pourrait être que celle de toute honte bue, à savoir celle du reniement et déshonneur. Souhaitons vivement alors, que le vent de la raison, de la sagesse, de l’honneur et du respect de la parole donnée l’emporteront et prélaveront sur les folles ambitions de se maintenir au pouvoir, quel qu’en soit le prix.
Ceux-là, qui évoquent le coût du référendum perdent de vue que, des institutions fortes, crédibles, fiables, démocratiques, incontestables et pérennes n’ont pas de prix ? Et par ailleurs, de tous les scrutins, le référendum est le moins cher et le plus simple à organiser, parce qu’il n’ya que deux bulletins, au nombre des inscrits.
Monsieur le président de la République, il vous appartient de prendre en toute objectivité vos responsabilités face à l’histoire et au peuple sénégalais !
Mandiaye Gaye
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