Avoir une presse libre, c’est préserver les acquis démocratiques avec l’appui d’une justice indépendante. Dans le cas contraire, la démocratie risque d’être confisquée par une oligarchie.
Le journalisme et particulièrement le journalisme d’investigation, en plus de la recherche de la transparence sur une affaire donnée, a comme un rôle de procureur, d’un accusateur public mais ayant suffisamment de preuves. Mais cela ne peut se faire sans l’implication d’une justice indépendante.
La justice doit aider la presse pour la victoire du droit et de la liberté d’expression contre l’amateurisme et l’ignorance, lorsqu’elle est injustement attaquée par des hommes sans culture.
Le journalisme ne consiste pas seulement à faire la lumière sur une question donnée, mais à faire oeuvre d’accusateur public. Mais le journaliste doit d’abord s’assurer qu’il dispose de suffisamment de preuves pour s’engager dans un tel processus, d’autant plus que les éléments qu’il soumet à l’examen peuvent se présenter sous la forme soit de révélations accusatrices, soit de simples informations.
Le journaliste a une mission de “chien de garde” ou de sentinelle, qui doit sans réserve apporter au public toutes informations sans compromettre l’intérêt général.
Par ailleurs, une protection doit être accordée à la presse de façon à lui permettre de percer les secrets de tout individu malveillant dans la société et de les dévoiler au public. Mais seule une presse libre et sans entraves peut efficacement jouer son rôle. Elle doit avoir un engagement sans faille, avec la volonté de traiter des sujets sérieux et importants, et jouir de l’indépendance à l’égard de tout intérêt, excepté celui du public qui sera l’ultime bénéficiaire de l’information.
Avoir une presse libre, c’est préserver la démocratie et les acquis démocratiques. Thomas Jefferson n’aurait pas hésité à choisir des journaux sans gouvernement. “La base de nos gouvernements étant l’opinion du peuple, le premier objectif devrait être de préserver ce droit; et s’il m’appartenait de décider si nous devrions avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n’hesiterais pas un seul instant à choisir la dernière hypothèse “, a-t-il affirmé.
Si la liberté de la presse n’est pas garantie, la démocratie risque d’être confisquée par une oligarchie. Les gens doivent comprendre qu’on n’ouvre pas les hostilités avec la presse n’importe comment, sinon c’est pour se donner des problèmes inutiles, car la presse ne sort jamais vaincue de ce combat, quel que soit le verdict. Même si on condamne un journaliste à une peine de prison, cela donnera plus de force à la presse, car on ne peut pas emprisonner tous les confrères.
Moussa DANIOKO