Suite aux révélations récentes du site Al-Djazeera concernant plusieurs opérations successives entre le groupe AQMI et les Forces de sécurité au nord de Tombouctou en plein désert, on est en droit de se poser des questions légitimes quant à d’éventuelles informations provenant de l’extérieur, comme de l’intérieur même du groupe !
Le groupe Al Furqan dirigé par le terroriste dénommé Talha Al Libi, sévissait péniblement depuis quelque temps dans la région Nord de Tombouctou avant de se faire engager à plusieurs reprises fin février. Une série d’attaques coordonnées particulièrement violentes ont été menées sur ce groupe occasionnant des pertes, mais aussi des captures. Plusieurs cadres d’AQMI ont été tués dans ces combats ; leur éloge rendu sur les blogs djihado-spécialisés prouve l’impact de telles opérations sur le collectif. Mais les chefs, qui sont immanquablement visés, s’en sortent pourtant à chaque fois. Information bonne à savoir pour les futures recrues…
J’imagine bien que la police, les FAMa et les Forces internationales travaillent en collaboration avec des réseaux d’informateurs qui leur permettent de savoir où se retranchent les groupes terroristes après avoir commis leurs méfaits sur les postes des FAMa, dans la ville de Tombouctou, comme très récemment où lors de leurs échappées propagandistes visant à terroriser les populations… Mais, la vraie question concerne davantage le rôle que certains membres du groupe d’Al Furqan auraient pu tenir en renseignant de l’intérieur, les dites forces de sécurité. C’est mon opinion fondée sur ce qui se dit dans le quartier d’Arabadjou. Des remontées d’informations auraient permis en effet aux FAMa et leurs alliés de mener ces attaques successives faisant mouche à chaque fois très précisément ; trop précisément ! Sans prendre de risque nous pouvons affirmer que des membres d’Al Furqan auraient collaboré en délivrant des informations décisives.
En outre, selon les rumeurs propagées dans le quartier d’Arabadjou, les FAMa et leurs alliés auraient capturé plusieurs personnes liées de près ou de loin aux activités d’Al Furqan. Les informations recueillies auprès des prisonniers permettraient très certainement d’envisager, les jours prochains, de nouvelles attaques sur les cachettes des terroristes éparpillés dans le désert ou bien reclus en ville. Dans tous les cas, les résultats de ces attaques sont déjà, à ce jour, inégalés. Félicitons-nous en.
Malgré la discrétion inhérente aux forces de sécurité, nous pouvons d’ores et déjà annoncer pour eux qu’un groupe terroriste particulièrement actif dans la région de Tombouctou est tombé grâce à des informations émanant des terroristes eux-mêmes. Mais, d’après d’autres rumeurs, pas uniquement ceux auxquels on pensait, car la présence d’AQMI, est insupportable pour tous les Maliens des environs de Tombouctou, … comme pour ceux de l’Adrar des Ifoghas. Ces derniers qui combattent pour Ansar Dine ne semblent pas tous réjouis du récent rapprochement avec la multinationale terroriste, qu’aurait contracté Iyad Ag Ghaly.
La dernière interrogation, et pas des moindres, fait état, selon les mêmes sources d’informations, de la fuite de Talha Al Libi. Il aurait quitté la zone précipitamment lors de l’une de ces attaques qui a failli lui coûter la vie. Avait-il été averti en songe, ou est-il l’instigateur de cette autodestruction ? On est désormais en droit de douter de tout…
Paul-Louis Koné