Rencontre de la tribu KEL ANSAR avec les chefferies traditionnelles La paix n’a pas de prix

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La rencontre de la tribu KEL ANSAR sur la paix, la sécurité et le développement en collaboration avec les Chefferies Traditionnelles s’est déroulée les 8 et 9 octobre 2022 au CICB sous l’égide des Hautes Autorités de notre pays.

Elle a mis en évidence que la paix n’a pas de prix et que tout ce qui n’avance pas, recule.

L’érection sous les meilleurs auspices d’une nation apaisée et réconciliée, tournée vers l’avenir sur la base d’atouts indéniables de développement dont est naturellement doté le pays, est un impératif primordial pour nos gouvernants, pour l’ensemble de nos communautés, toutes souches confondues.

Comme nous l’avons toujours soutenu, elle peut s’obtenir par des circuits courts et sans aucun court-circuit (réflexion du scientifique de formation, votre humble serviteur).

Les voies salutaires qu’il faut privilégier demeurent le rapprochement, le contact de proximité, le dialogue. Il faut communiquer, sensibiliser, en un mot se parler utilement.

Le grand public à Bamako comme dans les villes de l’intérieur, dans le Mali profond, devient exigeant quant à l’ancrage et à la visibilité d’un leadership de qualité à tous les niveaux de responsabilité, de représentativité.

Aussi, pour l’émergence de bonnes et justes causes, il apparaît d’une impérieuse nécessité de documenter les évènements sensibles, particulièrement stratégiques, aux fins de laisser des traces consultables dans le temps et dans l’espace pour inspirer les générations montantes ou futures.

Notre pays  millénaire a connu ces dernières années une insécurité inimaginable à cause de la persistance de phénomènes nouveaux, tentaculaires, contagieux au premier rang desquels  nous  retenons la lutte des semblables et non celle  des contraires (qui aurait pensé que des querelles fratricides, des confrontations armées suivies de morts de proches, de connaissances, allaient opposer des populations qui ont vécu en parfaite symbiose tout au long de siècles de coexistence pacifique dans la bonne foi et dans la bonne attitude), la  montrée vertigineuse des antivaleurs avec des conséquences néfastes telles que la perte de repères, l’incivisme, l’ impunité, l’injustice, le langage de la contre vérité, l’ argumentation  de la force  à tout bout de champ et non la force de l’argumentation, de la conviction dans un  pays de brassages et de métissages multiséculaires, où les personnes physiques se côtoient, échangent affectueusement au quotidien, à la lumière  des relations de cousinage à plaisanterie, maintenues et entretenues au fil des générations.

La rencontre des 8 et 9 octobres a vu la participation de nombreux invités de marque, des grands hommes de culture, d’éminentes personnalités, des représentants des familles fondatrices de Bamako, des leaders d’opinion, d’émérites délégués nationaux et de la sous-région dont le Grand Seringue de Dakar, Son Excellence Papa Ibrahima DIANE, représentant le Sénégal, son Excellence Urbain AMOLA, Ambassadeur de l’Etat de la Diaspora Africaine, représentant la Cote d’Ivoire, les représentants des chefferies du Niger, de la Mauritanie. Le Moro Naba (Burkina Faso) annoncé n’a pu faire le déplacement de Bamako pour des contraintes d’agenda.

Les sessions se sont déroulées à la satisfaction générale :

  • Session 1 : Chefferies traditionnelles, Paix, Réconciliation (thème : Partage d’expérience sur les bonnes pratiques ;
  • Session 2 : Chefferies traditionnelles- Médiation-Développement (thèmes : Diplomatie coutumière africaine et dialogue intercommunautaire : logique d’une marche sacrée à l’ère des O.D.D ; le rôle de la chefferie traditionnelle et coutumière dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issues du processus d’Alger) ;
  • Session 3 ; chefferies traditionnelles et bonne gouvernance (thèmes : chefferies traditionnelles et coutumières, quelles contributions et quels engagements pour la réussite de la Transition (Refondation) ; les instruments et mécanismes traditionnels et la bonne gouvernance, quel impact ?

Les débats qui ont suivi les exposés, courtois, en tout cas peu houleux, ont atteint un niveau hautement appréciable, ils ont été en somme constructifs, traduits par des expertises avérées, nonobstant le temps imposé aux intervenants, dicté par des impératifs de gestion méthodique, rationnelle, rigoureuse des échanges. L’ambiance générale était celle des grands jours, avec en toile de fond une tension et une pression adoucies.

Une saine confrontation des idées et des expériences, sans passion, a été le point fort de la rencontre.

Au-delà des pertinentes résolutions et recommandations issues des exposés et discussions, largement diffusées par les médias présents, qu’il nous soit permis de rappeler que nos sociétés sont majoritairement acquises à un islam modéré, tolérant ; la religion musulmane partagée à grande échelle est, à tous égards, une religion de paix.

La dimension religieuse vaut son pesant d’or dans la recherche de la stabilité sociale, de l’entente harmonieuse et durable entre les populations. L’on a constaté que tout au long des débats, de nombreux intervenants avant d’entamer leur communication, réciter des versets de saint coran et formuler des vœux pieux.

En fait, le Saint coran qui commence par la Fatiha qui veut dire littéralement l’ouverture et qui finit par les Hommes, appelle à l’amour du prochain, à la tolérance, à la rencontre et au respect de l’autre, à l’émulation, au dialogue.

Selon un célèbre Hadith du Prophète PSL, « l’on peut bâtir un Etat sur la mécréance, mais jamais sur l’injustice ».

La vertu coûte cher, mais elle paie toujours.

Avant de comprendre, il faut croire. La plupart de nos concitoyens jouissent d’un acquis inestimable : ils savent, dans le jardin parfait de nos vraies valeurs sociétales, que « l’erreur est humaine mais que le pardon est divin ».

En ce mois béni de Maouloud, en ce mois de solidarité, que la Paix de Dieu soit sur un pays arc en ciel comme le nôtre, sur la sous-région, sur le continent africain, sur toute l’étendue de notre planète.

Amen !    

Par Chirfi Moulaye HAIDARA,

Officier de l’Ordre National du Mali

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