Même si le montant voté connait une hausse comparé à 2014, il n’est pas suffisant pour relancer l’économie. D’autres possibilités existent pour accroitre la capacité de financement de l’Etat en termes d’investissement productifs.
Oui ! Financer les projets et programmes de développements sans tendre la main de façon permanente aux partenaires techniques et financiers traditionnels et « pays amis », est bien possible.
Pour la réalisation des grandes infrastructures comme la construction de logements sociaux, de route, de barrages, de ponts etc., l’Etat a la possibilité d’avoir recours à l’émission d’obligations. L’objectif est de mobiliser au plan national l’épargne des ménages et les souscriptions des opérateurs économiques à des obligations, à des taux préférentiels pour la constitution du capital nécessaire, ou sur le marché international à travers le mécanisme des eurobonds.
Pour cette dernière option, le pays doit être crédible aux yeux du marché. Il est impératif qu’il ait une certaine stabilité économique, travaillant à réduire la corruption avec des reformes efficaces, détendre le climat des affaires etc…Ces contraintes greffées à l’insécurité dans notre pays nous exclus d’avance de cette seconde option.
L’alternative reste alors d’aller solliciter les banques de la place et l’épargne des ménages avec des taux d’intérêts préférentiels.
En 2013, le Sénégal a procédé à la mobilisation d’un montant de 500 millions de dollars pour une durée de 10 ans.
L’État camerounais, très avancé dans cette expérience, compte émettre 320 milliards de francs CFA en bons du Trésor et obligations à moyen terme en 2015. Ce qui complète à 14,28 % de plus que les émissions réalisées durant l’année 2014.
En septembre 2014, le Ghana et le gouvernement kényan ont lancé et obtenu un emprunt obligataire sur les marchés internationaux de 1,5 milliard de dollars pour mener à bien un certain nombre de projets, dont celui concernant le champ gazier de « Jubilee » et le développement de ses infrastructures (routes et énergie notamment) . L’initiative a permis d’accroître ainsi sa compétitivité de ces pays.
La Côte d’Ivoire a émis un eurobond de 750 millions de dollars sur les marchés internationaux, le 16 juillet 2014. Il en a récolté plus de six fois le montant requis soit 4,75 milliards de dollars.
Pour dire que ce n’est pas des exemples qui manquent. Beaucoup de pays africains se tournent de plus en plus vers ce mécanisme de financement des investissements. Il a un double avantage pour l’Etat :
– Sortir du joug des partenaires techniques et financiers traditionnels en diversifiant les sources de financement.
– Permet de faire participer les Citoyens aux financements des projets de développement du Mali. Toutes choses qui accentuera leur droit de regard sur la façon dont les fonds seront gérés.
– Il permet surtout de réduire le poids des institutions comme la banque mondiale et du FMI dans la gestion des affaires de l’Etat.
Au delà de ces avantages, un ensemble de préalables, d’actions de crédibilisation de l’Etat et de ses institutions est nécessaire. La confiance des citoyens en l’Etat et en sa capacité de remboursement sont indispensables pour la réussite de telles actions.
Si les fonds sont levés sur le marché international, il accroit la dette extérieure du pays et peut être assujetti aux fluctuations du cours du dollar. Ce qui pourra alourdir les charges de la dette.
Dr. Etienne Fakaba SISSOKO
Professeur d’Université
Chercheur eu Centre d’Analyse Politique et Economique du Mali – CAPE Mali
Désolé Dr Sissoko, vous placez trop votre confiance dans les agences de notation comme si elles étaient différentes des oligarchies financières qui contrôlent l’économie mondiale, les lobbies. La solution que vous proposez ici montre que vous êtes un pur produit de l’école de la BM, favorable à un pillage massif de l’économie et le maintien de la domination. Je constate malheureusement que vous êtes sur la même longueur d’onde que Dambisa Moyo “l’aide fatale”. Non, il faut pas faire des comparaisons entre les Etats sans une analyse du mode de gestion, principalement le contrôle politique de la corruption de l’élite. Il est trop facile de corrompre les classes dirigeantes avec ce système particulièrement au Mali. Je vous invite d’approcher un spécialiste en économie politique qui connait très bien les réalités historiques de notre cher pays pour nous faire une autre proposition. Je suis malien et loin du Mali pour l’instant donc je ne peux vous être d’une quelconque utilité. Toutefois, je vous conseille de lire “l’Afrique exclusion programmée ou renaissance ? – Forum du Tiers Monde Forum Mondial des Alternatives, 2005” de Samir Amin. C’est une contribution et je vous demande pardon si vous trouvez mes propos offensants. Salut
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