Comme les périodes de transition et de bouleversement sont fortement associées à une consommation excessive d’alcool, force est de constater que l’adolescence est en soi un facteur de risque à la surconsommation. Il n’est donc pas surprenant que ce soit à ce moment-là que la vaste majorité des jeunes font leurs premières expériences de consommation d’alcool.
C’est aujourd’hui une lapalissade de dire que la consommation d’alcool en milieu jeune va crescendo. Si les uns, par complexe, pensent noyer leurs soucis dans l’alcool, les autres deviennent des buveurs chroniques à cause de leur environnement d’adoption ou de leur mauvaise compagnie.
Le hic c’est qu’ils ne s’en cachent même plus, ces jeunes qui profitent surtout des grands rendez-vous socioculturels, à travers le pays, pour procéder à un exhibitionnisme sans précédent.
A la lecture de cet écueil que constitue la consommation abusive d’alcool en milieu jeune considérée à tort, comme un passage obligé pour ne pas être en déphasage avec la patine du temps, il convient de relever que l’évolution de la consommation alcoolique conduit à développer trois types d’actions : la prévention, l’interdiction et le soin. Des politiques qui se mènent de front et en cohérence. C’est pourquoi, il faut montrer les dangers sanitaires et sociaux de ces comportements qui peuvent être présentés comme festifs et amusants.
Hormis ces jeunes qui n’en consomment pas et qui constituent, à coup sûr, la relève de ce pays, peut-on réellement parler d’un meilleur avenir avec une jeunesse qui est complètement à la dérive de la débauche d’alcool, de la déperdition scolaire et d’analphabétisme chronique. C’est dire donc qu’il urge de mettre en place une véritable politique de protection sociale.
Aussi, les jeunes doivent-ils éviter d’avoir en mémoire que l’alcool altère les perceptions. Ils doivent aussi et surtout esquiver de ne jamais conduire avec les facultés affaiblies.
Mohamed Salia TOURE, président du CNJ-Mali
