A Paris, le recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) est en difficulté. Les partis politiques maliens de France, essentiellement, les sections de Partis Politiques, CNID, URD, ADEMA, PDES, PARENA, PSDM, RPM, UMRDA ont tiré la sonnette d’alarme à travers une correspondance adressée au Ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales de la République du Mali (via l’Ambassadeur du Mali à PARIS). Votre quotidien, « Le républicain », vous propose l’exclusivité de ce texte qui en dit long sur l’enrôlement des Maliens de France à travers le RAVEC.
Monsieur le Ministre,
Nous venons par la présente exprimer un certain nombre d’inquiétudes et formuler des propositions pour la bonne poursuite du RAVEC en France.
Comme vous le savez, les Maliens de France sont extrêmement soucieux de la consolidation et de l’évolution de notre jeune démocratie; tout comme ils sont soucieux de l’instauration durable d’un État de droit.
Ces enjeux demeurent les vrais gages pour l’épanouissement individuel et collectif des Maliens aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
A cet effet, le RAVEC est un outil essentiel et d’espoir permettant la réalisation de l’ambitieux dessein assigné au peuple malien depuis tous les temps : celui de la construction d’une Nation forte de ses institutions et fière de ses Hommes.
Conscients de la noblesse de cette mission et des difficultés qui s’y attachent, les Sections de partis politiques maliens en France souhaiteraient attirer votre attention sur certains problèmes concernant le RAVEC.
Nous sommes convaincus que leur résolution prompte et efficace pourrait, d’une part apporter la lumière aux chiffres relatifs au nombre de Maliens vivant en
France, et d’autre part atténuer la tension latente qui risque de compromettre les relations entre les Maliens et l’Etat dont vous êtes le Responsable dans cette opération.
Le RAVEC incombe naturellement à l’État. Cette opération historique, de par son impact sur la vie des Maliens, exige de la part de tous les citoyens une forte implication pour sa réussite. Car elle va permettre à notre administration de fournir des documents sécurisés, et d’établir des listes électorales fiables pour l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.
A ces fins, aucun effort, tant sur le plan humain que matériel, n’est de trop !
C’est en prenant à notre compte l’importance de cette opération que nous, responsables politiques maliens en France avions rencontré le 23 juillet 2010, le Consul général de la République du Mali en France au sujet du RAVEC.
A l’issue de cette réunion, nous avions jugé utile de vous adresser une correspondance afin de vous exprimer quelques éléments d’inquiétude au vu des informations données lors de cette réunion.
Parmi les points sur lesquels il nous était paru indispensable d’attirer votre aimable attention, figuraient essentiellement:
– l’objectif de 21300 enrôlements à atteindre à la date butoir du 15 Octobre 2010;
– les moyens matériels et financiers prévus pour la juridiction de Paris.
Le 19 août 2010, lors d’une rencontre avec Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur afin de lui remettre ce courrier, nos autorités diplomatiques et consulaires nous avaient convaincu, malgré la pertinence de notre démarche, de surseoir à l’envoi d’un courrier afin d’observer ensemble une phase de mise en œuvre suivie d’une évaluation intermédiaire. Car vous veniez de consentir des efforts, en allouant des machines supplémentaires qui portaient le nombre d’équipes à 14 au lieu de 6.
Le 27 septembre 2010, soit 3 mois après le lancement de l’opération RAVEC en
France, nous avons tenu une réunion d’évaluation avec Monsieur l’Ambassadeur et le Consul général entourés de leurs collaborateurs.
Monsieur le Ministre,
Il ressort des informations fournies par notre représentation diplomatique et consulaire que :
– Le nombre des Maliens enrôlés à ce jour s’élève à plus 205% de l’objectif
initial (21300 maliens) prévu par vos services.
– Très certainement les 2/3 des Maliens en France ne seront pas enrôlés à la
date butoir (15 octobre 2010) fixé par vos services.
– Depuis le démarrage du RAVEC, les charges financières des opérations sont supportées presqu’entièrement par les fonds de la chancellerie.
Notre diagnostic de cet état des lieux est le suivant :
– Il reste un grand nombre de localités qui n’ont pas encore été programmées, dont les résidents commencent à s’impatienter et à s’inquiéter.
– Bien que nos compatriotes soient motivés et mobilisés pour se faire enrôler, la date du 15 octobre approchant, une certaine nervosité commence à affecter les relations entre les équipes du RAVEC et les citoyens. Conséquence : le Consulat est pris d’assaut tous les jours par des personnes qui demandent des documents indispensables à leur enrôlement.
– Le mode de financement de la majorité des équipes actuelles du RAVEC est fort inquiétant. Certes l’Ambassadeur et le Consul général sont guidés par la ferme volonté de ne pas entamer la motivation et l’engouement de nos concitoyens à cause du manque de moyens alloués au RAVEC. Leurs efforts pour la bonne marche de l’opération risquent d’être vains, si des financements prévus et complémentaires ne sont versés en urgence.
En d’autres termes, la réussite du RAVEC risque d’être sérieusement compromise, si des dispositions urgentes ne sont pas prises ; puisque l’opération laisserait en marge un très grand nombre de nos compatriotes.
Dans le souci de garantir le plein succès au RAVEC, nous, Responsables de partis politiques, vous sollicitons expressément à travers les propositions ci-après:
1)- le chiffre plafond des 21300 étant erroné, de par le fait des chiffres atteints à ce jour, il nous semble indispensable que le délai butoir du 15 octobre 2010 soit prolongé d’au moins 6 mois, afin de répondre favorablement à l’engouement et à la mobilisation de nos compatriotes, et leur permettre de se faire enrôler.
2)- dans cette perspective, il apparaît nécessaire d’accroître les moyens matériels mis à la disposition de notre juridiction, en portant le nombre de Kits de 14 à 30, pour réaliser l’opération avec succès.
3)- enfin en toute cohérence avec les points précédents, il devient urgent d’augmenter l’enveloppe financière allouée au RAVEC en France et surtout assurer son financement régulier. Vous permettrez ainsi à notre représentation diplomatique et consulaire de poursuivre cette opération dans l’esprit qui a prévalu jusqu’à ce jour : résolution des problèmes dans la concertation avec nos
Organisations, sans laisser transparaître une quelconque faiblesse de l’Etat dans l’exercice de ses prérogatives.
Dans l’attente de votre prompte réaction, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération.
Les sections de Partis Politiques
CNID, URD, ADEMA, PDES, PARENA, PSDM, RPM, UMRDA.