Cela fait plus de 10 ans que notre pays subit les feux croisés des errements politiques de ses voisins, d’Algérie, de Libye, opportunément allumés et entretenus par les propagateurs de haine se revendiquant faussement de la volonté divine. Or, depuis le 20 juin, notre pays ne peut plus basculer dans la peur. Les rumeurs d’attentats, d’attaques et de bombes qui menacent le Sud ne peuvent pas faire plier le peuple malien, qui refuse de se laisser dominer par une guerre qui n’a que trop duré.
Il y a peu de temps, nous nous sommes rendu compte que les attentats terroristes au Mali ne se concentrent plus seulement au Nord et au Centre, mais ciblent à présent surtout le Sud. Depuis l’attaque de Misseni, conduite par des terroristes ivoiriens, nous avons aussi réalisé que ceux qui commettent ces attentats sont en majorité de jeunes gens provenant d’horizons bien différents. C’est notamment le cas des assaillants responsables des fusillades de Nara et de Fakola, dont beaucoup venaient de Mauritanie. Autre exemple, parmi la vingtaine de terroristes islamistes arrêtés à Zegoua à la mi-juillet, treize étaient Mauritaniens, un était Ivoirien et seuls cinq étaient d’origine malienne, dont quatre installés en France. Il faut se demander pourquoi, et surtout pour qui, ces étrangers viennent-ils rajouter du désordre et du malheur au Mali ?
Ces terroristes, ils ont tous déclaré avoir agi au nom de la Force de libération du Macina. Pourtant, aucune revendication n’a jamais été unitaire : un coup c’est Ansar Dine qui s’attribue une attaque, pour la suivante c’est Aqmi, ou bien c’est le Mujao,… Difficile de savoir qui est vraiment le cerveau de ces manigances et quelle est la finalité de ces attentats. Pour mettre un peu d’ordre dans tout ça, il faut commencer par s’intéresser au fondateur de la Force de libération du Macina lui-même, Hamadou Kouffa. Le prédicateur prétend défendre une cause, celle de la renaissance de l’empire Peul du Macina. Dans les faits, nous voyons cependant qu’il n’a pas de posture qui soit claire, ni même cohérente. Il achète des jeunes en perdition, peu entraînés à la vue de toutes les attaques déjouées ces derniers temps, venus de l’étranger. Il fomente des attentats qui ne visent pas seulement le Macina, de Ségou à Mopti, mais aussi le Sud, de Sikasso à Bamako. Il laisse enfin tous les groupes terroristes qui le souhaitent s’attribuer la paternité de ses exactions : qu’ils soient Arabes, Touaregs ou Negro-Africains.
Ce qu’il est nécessaire d’en conclure de façon évidente, c’est qu’il n’y a pas « d’Ansar Dine Sud ». La FLM n’est qu’un club de mafieux amateurs opportunistes. La légitimité de pacotille qu’ils espèrent tirer de la sous logorrhée islamique instillée par Dawa ne leur sert qu’à se donner de l’importance. Ils ne sont même pas les sous-traitants des attaques pour des mouvements terroristes du Nord qui peinent à s’implanter dans le Sud. Chacun sait que le chef d’Ansar Dine, traqué et acculé, est en grande difficulté dans le Nord et qu’il cherche un relais auprès d’Hamadou Kouffa. Ce dernier, qui ne cesse de déclamer des discours anti-blanc à l’encontre des Touaregs, est en effet resté pourtant très proche d’Iyad ag Ghaly, avec qui il a étudié et à qui il a même apporté son soutien pour l’attaque sur Konna ayant provoqué l’intervention de Serval, en 2013. Quelle idée bien saugrenue et risible que d’imaginer crédible une union des Peuls et des Touaregs…!
C’est donc vraiment curieux : au-delà de la violence gratuite et de la recherche de profit, quel est le véritable point commun entre Iyad Ag Ghali et les autres terroristes se réclamant abusivement de l’Islam soit disant « des origines » ? Que ce soit le Peul Hamadou Kouffa, le Touareg Iyad ag Ghaly et leurs sbires : ils sont sous l’influence de l’étranger, et sous l’influence de Dawa, cette secte d’origine pakistanaise qui étendu ses tentacules dans beaucoup de pays et a fini par importer au Mali des idées qui sont profondément étrangères à sa culture. La FLM n’a ni réelle tête (pensante en tous les cas), ni ligne de conduite établie et le seul objectif cohérent qui ressort c’est une simple volonté d’imposer leur barbarie maladive au Sud pour déstabiliser Bamako et imposer au Mali les valeurs d’un autre âge. C’est-à-dire une vision de l’Islam rigoriste et sectaire, elle aussi importée de l’étranger : du Pakistan et de l’Arabie Saoudite…
C’est de l’étranger que nous sont parvenus beaucoup de problèmes, qu’il nous faut maintenant résoudre. A la vérité, la FLM n’a visiblement aucune ambition pour les Peuls et du Macina, ni même pour le Mali, pas même d’existence concrète en réalité. Elle n’est de toute évidence qu’une émanation « fourre-tout » des tenants du wahhabisme, que cherchent à récupérer avec maladresse des groupes terroristes affaiblis par les désertions et en perte de vitesse, animée par un ramassis de brigands semeurs de désolation parfaitement incapables de maîtriser leurs actes… Rien de plus qu’une pâle copie de Boko Haram, cette franchise de Daech. Une contrefaçon maladroite d’un groupe terroriste croyant pouvoir justifier ses actes sanguinaires sur son interprétation dévoyée de l’Islam… Mais aucun Malien, aucun : qu’il soit Arabe, Touareg ou Negro-Africain, ne sera jamais dupe d’Hamadou Kouffa et de ses quarante voleurs !
Khalilou COULIBALY
