A quand un ministre délégué à l’autosuffisance alimentaire ?

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              Dans le nouveau gouvernement à venir, ne faut-il pas créer un poste de ministre délégué à l’autosuffisance alimentaire, rattaché à un ministère de l’agriculture et du développement rural ?

 

Une façon particulière de marquer l’urgence de cette nécessaire indépendance et de tenir en alerte la conscience nationale sur cet objectif à atteindre et à préserver.

 

 

Voilà plus de cinquante ans que nous administrons nous-mêmes nos affaires. Nous ne sommes pas encore assez matures pour subvenir, au moins, à nos besoins vitaux. Celui qui, pour vivre, se trouve à la merci d’un autre peut-il prétendre être son égal sans être illusionniste ?

 

 

C’est la situation de notre pays face à ses partenaires asiatiques et européens. Pourtant la nature nous assez gâté.     Combien de millions de terres arables avons-nous ? Deux fleuves des plus importants d’Afrique traversent nos terres. Combien de mètres cubes d’eau tombent-ils par an dans le sud de notre pays ? A peine six millions étions-nous dans les années 70, nous sommes aujourd’hui une quinzaine de millions à vivre sous perfusion alimentaire internationale.

 

 

Ce qui est plus dramatique et qui devrait le plus révolter nos pouvoirs publics, s’ils ont encore dans leurs cœurs artificiels une brindille d’humanisme pour notre peuple chétif, c’est que le peu que nous produisons de riz, de légumes et de fruits sont raflés depuis les champs de Sikasso et de Ségou au profit de pays étrangers.

J’ai eu l’occasion de me rendre au marché de Sikasso, les prix ont plus que quadruplé à cause de la rareté « humainement » créée sous l’œil insouciant de leurs prétendus Famas. La plupart des habitants étant pauvres ne peut plus s’offrir le minimum gastronomiquement vital. Il n’est dès lors plus étonnant que les sikassois soient paradoxalement les plus mal nourris du pays.  Il est vrai que les paysans y sont pour quelque chose si l’on considère l’apparence de la transaction entre le vendeur et l’acheteur. Mais sont-ils vraiment responsables ? Eux qui ne voient pas au-delà de leurs propres champs. Ou sont-ils responsables, ceux qui ont une vision macroéconomique de la ville et ne font rien?

Les élus à qui j’ai exposé ce problème ont peur de réglementer, de peur, disent-ils, d’avoir sur leur dos l’électorat des cultivateurs.

 

A-t-on jamais vu un individu, analphabète se réjouir que l’on régule ses gains immédiats pour un lointain lendemain meilleur ou au profit de la collectivité ? N’ont-ils déjà pas assez fait en allant voter pour que d’autres s’occupent de ces problèmes et s’assument ?

 

Liberté de commerce !!! Crieront certains.

Mais quelle liberté peut-il exercer un homme affamé ou mort ?                                    Le droit à la vie, n’est-ce pas ce qu’il ya de plus sacré pour un Etat de garantir à ses citoyens ? Est-il libre, est-il légal de voir un homme en train de « librement » se pendre et de passer son chemin ?

 

Le gouvernement malien, devant l’histoire, sera coupable de non assistance de peuple en danger, s’il ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ce suicide collectif vers lequel nos cultivateurs, nos élus et notre gouvernement nous conduisent.

 

Vu notre démographie galopante, les pas s’accélèrent. Ne faudrait-il pas par ailleurs prendre des initiatives courageuses, religieuses et morales pour contrôler les naissances (nbre d’enfant/famille etc.) ? Comment allons-nous faire pour nourrir la moitié des maliens dans dix ans ? Qu’on n’insulte pas les prophètes ! S’enorgueillir du nombre de leurs fidèles ne peut pas être garanti par la naissance pléthorique, car la plupart meurent avant même de pouvoir prêter allégeance à qui que ce soit. Et de part et d’autre, il ya toujours eu des conversions. Ne nous dérobons pas donc à notre devoir pour se jeter dans la voie corrompue de la facilité ! Soyons responsables, ne cachons pas nos vices sous le boubou de la piété !

 

Un mot sur la culture du coton. Pour qui cultivons-nous le coton ?                                  Est-il transformé au mali ? Quelle est sa valeur ajoutée dans notre économie ? Avons-nous assez à manger pour déléguer une bonne partie de nos cultivateurs, de nos terres et de nos maigres investissements à cette « machinerie » ? Ceux qui conditionnent leurs aides ou leurs crédits à cette industrie dans un pays qui meurt de faim, veulent-ils vraiment nous aider ? Ce n’est pas à eux de répondre à cette question mais, à nous.

 

Il ya des priorités dans tous les pays du monde.

 

En ce moment, au Mali, tout juste au-dessous de la sécurité nationale, devrait-il se trouver l’autosuffisance alimentaire ?

 

Mahamadou KONATE

Chercheur malien.

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1 commentaire

  1. AU MOMENT OU L’ON PENSE REDUIRE LE TRAIN DE VIE DE L’ETAT, VOUS LA ENCORE A VOULOIR CREER DES MINISTERES QUI SERVIRONT A RIEN.
    COMME VOUS LE SAVEZ BIEN CE SONT DES MINISTERES POUR CASER DES PERSONNES AVEC DES BUDGETS A JUSTIFIER ET NOS PAUVRES POPULATIONS SOUFFRIRONT ENCORE PLUS.
    AU CONTRAIRE IL FAUT RESSERER LES MINISTERES ET EVITER DES DEPENSES INUTILES.

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