Le vendredi 15 juillet 2011 à 16H, le bureau politique national de l’Union des Maliens pour le Progrès (U.M.P.) s’est réuni à son siège en session extraordinaire au quartier Hippodrome, en Commune II du District de Bamako, sous la présidence du Pr Amadou TOURE, Président du Parti.
S’inscrivant à la suite des multiples rencontres que le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales a instaurées depuis le 24 mai 2011 avec les partis politiques, cette réunion a donné l’occasion aux représentants du Parti à ces réunions, de souligner que la plupart des idées émises lors de l’atelier organisé par l’U.M.P. le 25 mai 2011, et contenues dans son précédent Communiqué de Presse, furent reprises par des intervenants d’autres partis politiques tout au long des débats, parfois houleux, autour des fichiers électoraux RACE ou RAVEC pour les élections de 2012. Le Bureau politique national de l’U.M.P. a étudié et fait siennes les remarques et observations contenues dans le mémorandum des partis politiques réunis au C.I.C.B le 24 juin 2011. Il en est de même des conclusions et recommandations du groupe de travail sur la contribution des partis favorables à un fichier électoral, fiable, propre et consensuel.
Le Bureau politique national de l’U.M.P, de toute évidence, se réjouit de constater cette convergence de points de vue. Tant il est vrai, comme l’a dit le sage, que « tout ce qui monte converge ». Il attire une fois de plus l’attention des pouvoirs publics et de la classe politique sur ce qui suit :
1. Le fichier RACE, ont dit les plus hautes autorités elles-mêmes, n’est pas fiable parce que contenant de millions d’électeurs fictifs.
2. Toute amélioration par une radiation hasardeuse des listes électorales de titulaires de cartes d’électeurs établies pour des élections communales non retirées à ce jour ne repose sur aucune base légale. Elle créerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait au plan politique et social, surtout à l’occasion délections aussi importantes que la présidentielle et les législatives. Tel est le nœud gordien du fichier dit « consensuel » proposé par les hautes autorités.
3. L’abandon, du jour au lendemain, du fichier RAVEC financé à coups de milliards par des bailleurs de fonds internationaux, apparaît aux yeux de tous comme un acte de désinvolture qui discréditerait totalement notre pays. Il est incompréhensible que sa réalisation et son exploitation à des fins électorales ne soient pas à ce jour terminées.
4. Sans être la panacée par rapport au faible taux de participation aux élections et sans se focaliser uniquement sur la question du fichier électoral, l’établissement et la délivrance à titre purement gratuit de la carte nationale d’identité, comme c’est le cas dans maints pays (comme le Burkina Faso et le Sénégal voisins) et d’ailleurs, reste une interrogation. L’adoption de cette pratique pourrait répondre à une exigence croissante de notre population et une nécessité pour des élections propres. Elle signera un terme définitif au désintérêt du citoyen lambda face au vote mettant un terme à l’achat de consciences sur lequel certaines « grandes» formations politiques ont fondé leur stratégie pour barrer la route aux « petits » partis, les empêchant d’accéder au pouvoir et d’assurer une saine gestion de notre pays.
C’est en effet par l’argent que ces prétendus « grands » partis, notamment ceux qui se disent proches du pouvoir, gagnent les élections au Mali. Ce sera par notre lutte, notre volonté politique inébranlable et notre combat commun que nous, « petits » partis, pouvons gagner. C’est vrai : On ne gagne pas toujours dans la lutte, mais on perd toujours dans la résignation.
5. La course contre la montre actuelle pour une révision par référendum, de la réforme de la loi fondamentale, montre à l’évidence que le pouvoir actuel n’a pas encore pris conscience des attentes prioritaires du peuple malien et de sa classe politique. Ces priorités doivent être surtout la bonne organisation des élections présidentielles et législatives à quelques mois des échéances et du mandat du Président de la République et de celui des députés de l’Assemblée nationale, en une période où de graves menaces s’amoncellent sur nos têtes et menacent notre démocratie acquise au prix du sang
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6. Sur un tout autre plan et revenant sur la problématique des élections, le Bureau politique national de l’U.M.P, dont les responsables peuvent en toute modestie se prévaloir d’une expérience certaine, acquise tout au long de leurs deux passages à la C.E.N.I. et un au gouvernement, s’est prononcé contre le vote par procuration ou sur simple présentation du carnet de famille.
Pour faire face au pouvoir d’argent et au mépris des « petits » partis par des gens au parcours douteux que personne n’a vu lors de la campagne de réélection du président actuel en 2007, mais qui se présentent actuellement comme les meilleurs défenseurs de ses idées et de ses actions (c’est l’adage qui le dit : « Tout flatteur vit à côté de celui qui l’écoute »), l’U.M.P appelle à la conscience et à l’esprit de responsabilité de tous les « petits » partis, affaiblis, marginalisés et méprisés. L’U.M.P invite tous ces partis qui sont prêts au combat politique à se regrouper le plus tôt possible au sein d’une formation unique afin d’être en mesure de faire front à ces soldats de la vingt-cinquième heure et pour remporter les élections de 2012.
Aujourd’hui des victuailles et des manifestations, relayées par la télévision nationale sont organisées par ces « amis » pour célébrer l’anniversaire de leur parti, sans le moindre souci que de telles actions constituent une insulte à la misère de millions de Maliens confrontés aux dures épreuves de la recherche de leur pitance quotidienne, surtout en cette veille du mois sacré du Ramadan. Ces nouveaux riches rappellent les citoyens d’un pays voisin qui, à l’époque, « fêtaient » leur milliard. Le jugement du peuple et venu plus tard !
Fort de tout cela, l’U.M. P. a choisi sa voie : celle de la paix, du travail et de la justice. C’est aussi pour cela que l’U.M.P a décidé de renoncer à toute sa souveraineté au profit d’une nouvelle et grande formation politique consciente des vrais enjeux des élections de 2012. Réunis, nous serons écoutés et pouvons changer le Mali.
Par Pr Amadou Touré* *Président du Bureau Politique National de l’U.M. P
Fait à Bamako, le 16 Juillet 2011