Promotion de l’agriculture : Agra mise sur la société civile

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L’Alliance exhorte ce partenaire à s’engager à côté des Etats afin d’élaborer un cadre stratégique pour la révolution verte en Afrique.

L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a organisé les 19 et 20 septembre derniers à Accra au Ghana, un atelier sur le développement d’un cadre stratégique pour la collaboration avec les organisations de société civile africaines. Deuxième du genre après celui de Nairobi qui s’est tenu au courant du mois de juillet dernier, l’atelier a regroupé les représentants d’organisations de la société civile, des chercheurs en agronomie et des journalistes venus d’Afrique du Sud, du Ghana, du Kenya, du Mali, du Mozambique, du Nigeria, de la Tanzanie et du Sénégal. Des représentants du Canada et des Etats-Unis ont également pris part à l’atelier. Le Ghana, le Mali, le Mozambique et la Tanzanie font partie des pays africains, où AGRA a lancé cette année un important projet de développement de l’agriculture : le projet « Zone Grenier ». Dans le cas spécifique de notre pays, ce projet a été lancé en juillet dernier à Sikasso. Au-delà de cet important programme, AGRA intervient depuis quelques années pour apporter un appui dans la promotion des cultures à haut rendement (notamment les variétés hydriques de sorgho, de maïs et de riz).

AGRA aide à la promotion des organisations paysannes en renforçant leurs capacités dans le domaine des négociations, de l’adoption des semences améliorées, des techniques de conservation et de transformation. Elle a aussi formé un réseau de distribution de semences sélectionnées améliorées et d’intrants agricoles. L’alliance tisse des relations partenariales avec les organisations de société civile, contribue à l’amélioration de la productivité des petites exploitations agricoles en favorisant leur accès équitable aux ressources agricoles, tout en garantissant le respect de leurs droits à l’alimentation et à la biodiversité. Présentant les objectifs de la rencontre d’Accra, Sylvia Mwichuli, la directrice de la communication d’AGRA, a jugé l’Afrique capable de remporter le pari de la lutte contre la faim et d’endiguer la famine sur le continent, si les gouvernements des Etats africains acceptent de financer davantage l’agriculture de leurs pays. Si les Etats africains dans leur majorité appliquaient la déclaration de Maputo qui demande l’allocation de 10% des ressources budgétaires au secteur agricole, le continent pourrait se passer de ces images insoutenables de populations affamées, a soutenu la directrice de la communication d’AGRA.

Maria Mulindi, chargée de Programme en relation avec les organisations de société civile à AGRA, a sollicité les représentants de cette société civile pour qu’elle s’engage aux côtés des Etats afin d’élaborer un cadre stratégique pour la révolution verte en Afrique. La réunion d’Accra se tient à un moment fort opportun pour l’Afrique qui vit le cycle de la famine dans sa partie orientale, a rappelé le président d’AGRA, le Dr Namanga Ngongi. Cette situation rappelle plus que jamais que les Etats africains doivent s’investir davantage dans la promotion d’une agriculture performante. « C’est une honte qu’en Afrique que des situations de famine puissent survenir et que des centaines de millions de populations africaines souffrent encore des affres de la sous-alimentation », a jugé le Dr Namanga Ngongi. Il est triste que les pays africains dépensent 33 milliards de dollars par an (soit 13.200 milliards Fcfa) pour importer 43 millions de tonnes de produits agricoles pour nourrir leurs populations affamées, a-t-il souligné. Ces chiffres pourraient augmenter de façon exponentielle avec la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et provoquer la réduction de la production nationale. « Nous avons tous une responsabilité collective pour inverser cette tendance négative qui a des conséquences nombreuses.

La société civile a un rôle important à jouer afin que l’agriculture puisse répondre à son potentiel de croissance économique forte et assurer la création d’emplois », a estimé Namanga Ngongi. Les spécialistes estiment que sans investissements dans l’agriculture, les Etats africains courent le risque que la hausse croissante des prix mondiaux des denrées alimentaires anéantisse des décennies d’efforts de réduction de la pauvreté. Le président d’AGRA s’est dit confiant en la capacité des organisations des sociétés civiles africaines à encourager les Etats à augmenter leurs budgets en faveur de l’agriculture. « Je crois fermement que l’Afrique a la capacité de se nourrir et même d’être le grenier du monde. Ce qui manque ce sont des politiques et des investissements adéquats dans le secteur agricole », a jugé le Dr Namanga Ngongi. Il a exhorté les organisations civiles à plaider pour la création de filets de sécurité et l’allocation de subventions en faveur des petites exploitations agricoles.

jeudi 6 octobre 2011

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