Projet de réformes constitutionnelles : Pourquoi faut-il voter \”NON\”

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Je voterai "Non" le projet de réforme constitutionnelle initié par ATT.  Et tous les Maliens doivent s’y opposer de toutes leurs forces pour des raisons aussi simples qu’évidentes : parce qu’il s’agit d’une farce de plus .M. Makan Moussa Sissoko est  Président de  l’Association Malienne de Droit Constitutionnel, Directeur général de l’ANPE, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Courant semaine dernière, face aux 54 députés du groupe parlementaire ADEMA au siège de ce parti a, dans un «brillant exposé», décortiqué le projet de réformes constitutionnelles initiées par ATT. L’ancien ministre et non moins 2ème Secrétaire politique du parti de l’Abeille solitaire, constitutionnaliste de classe exceptionnelle a, en effet, rejeté d’un revers de la main  rejeté les allégations selon lesquelles les réformes institutionnelles proposées par le Comité Daba Diawara renforcent les pouvoirs du président de la République. Des propos qui n’engagent évidemment que leur auteur.

Mais Monsieur le Ministre oublie certainement l’essentiel. Nous sommes des millions de Maliens à comprendre très peu de choses à propos de ce projet de réforme et surtout, ses véritables motivations. Nous nous en tenons à l’adage selon lequel,  "il convient de s’en prendre d’abord aux raisons de sa chute que de son  point de chute". En clair, pourquoi une reforme maintenant et à quelle fin? çà c’est pour la forme. Dans le fond, la sémantique et autres tournures laissent à désirer comme si ses auteurs avaient manifestement l’intention de noyer le poisson. Il convient de traduire ce document en… Français ! Oui, en français, étant entendu que la langue dans laquelle est formulée est loin d’être celle de Molière. Le document, nous dit-on, a pour but de résoudre des problèmes d’ordre institutionnel.  D’accord, mais quel problème ?

En quoi ces propositions créent-elles une situation différente et par rapport à quoi ? Par ailleurs, quel  problème sera-t-il résolu avec la suppression de l’ancienne Constitution? Nous sommes de ceux-là qui croient, au contraire, que de véritables problèmes naîtront à l’issue de cette reforme, des problèmes d’ordre politique entre majorité et opposition, de gouvernance et de représentativité. Le document, nous apprend-on, propose de supprimer la boite d’Oumarou Ag à savoir, le Haut Conseil des  Collectivité Locales qui fera place à une…, autre Assemblée Nationale : le Sénat ! Bien sûr qu’il s’agit, à n’en pas douter, d’une seconde assemblée nationale. Mais le saviez-vous : de nombreux pays à l’image du Gabon, ayant adopté ce bicéphalisme le regrettent si bien qu’ils cherchent en ce moment les voies et moyens pour se débarrasser de cette encombrante et coûteuse institution ?

Qu’on nous le dise: Quel objectif sera atteint avec la suppression du HCCL?

Nous, bas-peuple, demeurons opposés à toute idée de création d’une seconde assemblée qui, à notre avis, ne vise qu’à créer des postes pour ceux-là  qui ont choisi d’être des "diplômés de la politique" pendant que des milliers d’enfants demeurent entassés dans des classes d’examen à Sangarébougou, faute de salles. Réfléchissez-y ! Et pendant qu’on y est, rappelez-vous qu’il faille la somme faramineuse de 9 milliards F CFA, seulement pour le fameux referendum,10 pour l’amélioration du fichier RACE et 3 pour les élections à proprement parler. Le compte est bon : 22 milliards F CFA au total. Ce, au moment où l’école se trouve dans l’impasse (année blanche de certaines facultés, problèmes d’orientation des candidats du DEF et du BAC, pléthore dans les classes, déficit d’enseignants…). S’y ajoutent, les revendications catégorielles des syndicats de tous ordres.Figurez-vous que tout cela survient au moment où l’Etat a un train de vie au dessus de ses moyens. Tenez : un seul déplacement du président de la     République  pour l’inauguration d’un édifice à l’intérieur du pays coûte la moitié du montant investi dans ladite construction.

Et que dire, au même moment, à la vue de cette horde de policiers qui s’abat sur des jeunes diplômés sans emplois dont le seul et unique péché est d’avoir demandé du travail?

Nous, bas-peuple, sommes par contre favorables à l’idée de création d’entreprises à l’intention de ces "diplômés de la politique" selon des critères politiques bien définis. C’est dommage et c’est aussi une chance que ce document ne soit pas écrit en "français"… Certainement pour les besoins de la cause.

Issiaka COULIBALY Directeur Fondateur,du Journal "LE PARIEUR"

 

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