La CONASCIPAL (Coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes légères), et le SIPRI (Institut international de recherche pour la paix de Stockholm) ont organisé, le samedi 11 mars, un Forum national pour présenter les résultats préliminaires de leur projet intitulé : « Construire une paix durable au Mali : contribution de la société civile aux politiques de sécurité des populations ». Un livre blanc de la société civile sur la paix, en janvier 2018 y est attendu.
Le Forum national de présentation des résultats préliminaires de ce projet porté par SIPRI et CONASCIPAL a eu lieu au Grand hôtel sous la présidence du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général Salif TRAORE. C’était en présence de l’ambassadrice du Royaume de Suède, Eva EMNEUS ; du président de la CONASCIPAL, Bamoussa TOURE ; de la directrice exécutive de la CONASCIPAL, le Dr Mariam Djibrilla MAIGA ; du représentant de SIPRI, le Dr Gregory CHAUZAL ; de l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi MAIGA ; des représentantes de la Première dame et du haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Le forum national avait pour objectif de présenter les résultats préliminaires de la recherche sur la sécurité dans 35 communes au Mali et de les valider; de présenter une étude de cas menée en profondeur dans deux localités au Mali, permettant une approche et une compréhension plus qualitative des dynamiques sécuritaires et présenter les phases suivantes du projet et les possibilités d’implication des dynamiques sécuritaires.
Le président de la CONASCIPAL, Bamoussa TOURE, a informé que dans le cadre de ce projet, 108 personnes ont exécuté un travail de recherche en questionnant les populations de 36 communes sur leurs préoccupations et leurs contributions dans la construction d’une paix durable dans notre pays.
Le représentant du SIPRI, Dr Gregory CHAUZAL, a indiqué que ce projet, qui a une durée de trois ans, vise à suivre dans la durée l’évolution de la situation sécuritaire au Mali. Il a souligné que le projet est unique de par sa méthodologie et son ambition de réunir l’ensemble des expertises en touchant plus de 2 000 participants au niveau local.
Le représentant de SIPRI a fait savoir que la crise que traverse le Mali a des origines régionales, politiques et économiques. Selon lui, le projet a permis de constater comment les populations gèrent la crise à leur niveau et comprendre leurs besoins spécifiques.
L’ambassadrice du Royaume de Suède, Mme Eva EMNEUS, a ajouté que le fait de regrouper les acteurs de différents niveaux, les autorités et les organisations qui œuvrent pour la paix est un grand atout pour le présent projet. Selon elle, l’approche du projet constitue à réunir des réponses multiples et diversifiées. Elle a noté que la contribution de la société civile est une nécessité pour établir un lien entre l’Etat et les populations. Aussi, l’ambassadrice de la Suède a salué l’idée de mettre l’accent sur le rôle des femmes et des jeunes qui sont au centre du projet.
Elle a enfin rassuré que son pays s’engage à aller au-delà des mots pour contribuer concrètement à la mise en œuvre d’une paix durable au Mali.
Le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général Salif TRAORE a déclaré que son département a accueilli avec joie l’initiative du projet ‘’Construire une paix durable au Mali, contribution de la société civile aux politiques de sécurité des populations’’. Il a témoigné l’attachement du gouvernement à tout ce que fait la société civile dans le sens de la promotion de la paix et du vivre ensemble.
Il a rassuré que le livre blanc qui sanctionnera les travaux de recherche de ce projet fera partie des référentiels du département de la Sécurité pour la recherche de la paix et de la sécurité.
Lors de la conférence de presse, qui a suivi la présentation du projet, le chef du projet SIPRI a informé que les résultats des recherches ont mis en évidence que les priorités, en matière de sécurité diffèrent des personnes et d’une région à une autre.
Selon lui, les résultats fournis par les GSPS permettent de faire ressortir les différences de perceptions entre femmes et hommes, autorités et populations et les différentes conceptions de la sécurité par différentes couches de la population. En outre, les analyses permettent de suggérer le rôle que la société civile joue, ou pourrait jouer, dans l’élaboration d’initiatives locales ou nationales, permettant de contribuer à combler le vide sécuritaire au Mali.
La directrice exécutive de la CONASCIPAL, le Dr Mariam Djibrilla MAIGA, a soutenu que les recherches effectuées ont permis de déceler les causes des conflits et les rôles des communautés dans leur gestion. Pour elle, il est important de prendre en compte les préoccupations des populations dans les communes.
PAR MODIBO KONE