Comme tous les militants Adema, je suis déboussolé par le manque de direction de mon Parti. Je suis encore plus affolé par l’effritement du leadership entre plusieurs chefaillons prétentieux qui ne doivent leur insolence et leur irrespect qu’à leur présence indue au Comité Exécutif, au gouvernement ou à une direction nationale quelconque.
Les leurres
Ces « camarades » abusent de leur position actuelle pour cultiver la confusion dans l’esprit des militants en faisant croire qu’ils ont un destin national possible. Véritables chevaux de Troie, ces fanfarons sont les premiers à torpiller toutes les initiatives qui tendent à renforcer les lignes et les positions du Parti, au profit des intérêts de leurs commanditaires extérieurs, ou de leurs intérêts personnels. Les élections de 2002 et 2007 corroborent cet état de fait. Comble de ridicule, ces renégats ont combattu l’idée même de candidature interne au sein de l’Adema en 2007, au profit d’intérêts égoïstes et des promesses de poste. Ils nous font croire aujourd’hui que leur candidature est de l’ordre du possible. N’est ce pas là de vrais leurres politiques à l’endroit des militants de l’Adema.
Les chiffons rouges
Conscients que leur velléité de candidature est de l’ordre du comique, certains parmi eux nous suggèrent comme en 2007 des candidatures extérieures au Parti. En véritables blasphémateurs politiques, ils osent insulter notre intelligence en nous servant le discours fade et véreux qui consiste à nous faire admettre la rocambolesque thèse selon laquelle dans l’Adema il n’existe guère de Président potentiel. Ils veulent nous faire avaler le mensonge comme quoi, ces géants politiques qui ont commencé leur apprentissage dans les syndicats d’étudiants et l’ont poursuivi dans la lutte politique clandestine ont disparu comme par enchantement. Ces ténors de la lutte politique sont ceux-là qui ont affronté et terrassé le Régime militaire dictatorial et sanguinaire, puis remis ce pays sur ses pieds et l’ont dirigé brillamment pendant dix ans. Les mécréants en manque de conviction politique et d’ambition pour le Parti, situationnistes de surcroît, tels des matadors, agitent notre Parti comme un chiffon rouge pour attirer l’attention du plus offrant. Une vente aux enchères, à vendre l’Adema. Nous sommes dans une corrida, à abattre l’Adema. Les acquéreurs ou bourreaux potentiels sollicités ou suscités sont un Général de police, un astrophysicien, un Zorro et la nébuleuse fédérant le PDES, le MC et que sais-je encore. A ces marchants d’illusions et charmeurs de serpents, je voudrai rappeler que la politique c’est un métier, une mission sacerdotale et que le cas ATT est une exception.
La demande des démocrates sincères
Je voudrai ici lancer un cri du cœur à l’intention de tous les apprentis sorciers pour leur dire que la politique n’est pas un jeu de hasard, encore moins une prébende. Certains ont fait le choix d’être des hauts fonctionnaires, de grands scientifiques, des officiers généraux, d’autres ont emprunté la voie difficile et cahoteuse de la carrière politique. La Nation a besoin de chacun dans le domaine où il excelle. Autant les militaires n’accepteront pas que la guerre soit dirigée par un civil profane, autant une démocratie ne doit pas être dirigée par un militaire aussi brillant soit-il. De même un astrophysicien ne peut diriger un bloc opératoire, encore moins un Zorro ne peut diriger un centre de tir de fusées. Arrêtez de nous distraire. Remettez notre démocratie dans le sens de la marche vers le progrès économique et social, après les parenthèses des Généraux-Présidents. Nous n’avons pas besoin de messie dans notre jeu politique, envoyé par des intérêts étrangers, porté par des clubs de soutien crées à la va-vite, à coup de millions. Le Mali a plutôt besoin de véritables hommes politiques, civils je précise, se battant au quotidien pour résoudre les problèmes multiformes de ses populations. Des hommes ayant un véritable ancrage social, crédibilisés par un incontestable parcours politique militant et légitimés par des mandats d’organisations sociopolitiques reconnues.
La volonté du peuple de l’Adema
En 2007, à l’Adema, la position despotique dominante était de dire pas de candidature interne. Ceux des militants qui pensaient le contraire, car convaincus que l’objectif d’un parti politique est de conquérir et d’exercer le pouvoir, furent ostracisés, diabolisés et même exclus contre la volonté de la grande masse silencieuse impuissante. Un vrai schisme fut provoqué par les zélateurs de l’ordre nouveau en quête des faveurs du Prince du jour. Ces adversaires d’hier désertent aujourd’hui leurs rangs et positions de 2007, pour grossir l’armée de démocrates sincères et de patriotes intègres. Le temps a eu raison des errements et mensonges de ces alchimistes. La création du PDES, parti présidentiel, en est une attestation éloquente, une douche froide de clarification.
Certains par orgueil et cécité politique refusent encore de regarder la vérité en face. Contrairement à 2002 et 2007, nous devons promouvoir une candidature interne de l’Adema, incarnée par un pur produit de l’Adema, issue de l’Adema pour l’Adema et le Mali. Aujourd’hui nos positions, notre ligne de front semblent être les plus attractives. Notre vision paraît la plus clairvoyante, la plus lucide, à l’exclusion de toutes les autres. En fin de compte, nos bourreaux, contradicteurs et censeurs d’hier nous donnent raison. Ils deviennent nos meilleurs avocats, nos porte-étendards, nos renforts : ils tendent à se substituer à nous. Quelle ironie du sort ! Quelle brillante victoire ! Quelle gloire ! Notre position va incarner la ligne de force et le point de convergence de tous les vrais militants de l’Adema en 2012. Ohé, ohé !
Adama B. Couloubaly
Militant Adema, Commune III