Pr. Yoro DIAKITE, president du BARA: « Oui, une guerre de riposte juste et impitoyable contre des enfants égarés »

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Pr Yoro Diakité, ancien ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, président du Parti Bara, a fait une contribution à la conférence débats organisée par l’association des jeunes pour la promotion de la culture (AJPC YIRIWA). C’était le 18 février dernier, au Centre international des conférences de Bamako. Nous vous en proposons l’intégralité !

Mme le maire de Goundam marraine de la Conférence,

Mesdames et Messieurs, Honorables Invités,

Le thème que nous propose l’association des jeunes pour la promotion de la culture est « jeunesse et culture de la paix ». L’on peut légitimement se demander, quelle jeunesse, quelle culture et pour quelle paix ?

A mon avis, toute culture est le produit du peuple travailleur. Le peuple, l seul est le créateur de la culture universelle. Et, seule une jeunesse éduquée, instruite, une jeunesse qui s’imprègne de sa propre culture, de la culture et de l’expérience historique des autres peuples, unie et combative, seule une telle jeunesse peut s’acquitter valablement de la construction de la paix et du processus de sa consolidation.

La paix est le contraire de la guerre. Ce sont là deux notions contradictoires, mais unies intimement, passant constamment l’une dans l’autre. Une paix mal assurée conduit tôt ou tard à la guerre. Et le but de la guerre, c’est d’assurer une paix durable, non humiliante.

Aujourd’hui, l’un des termes de la contradiction « paix et guerre » est devenu dominant. C’est la guerre – Oui notre pays est en guerre.

Mais ce n’est pas une guerre ethnique, ni raciale, ni une guerre de couleur, et ce n’est pas non plus une guerre civile. C’est une guerre de toute la nation malienne, le Sud comme le Nord, une guerre des peuples Tamasheqs, Arabes, Songoy, Bella, Bambara, Peulhs Soninkés, etc.… ;

Oui, une guerre de riposte juste et impitoyable contre des enfants égarés de la République, des apatrides qui ont pris langue avec des terroristes islamiques de AQMI, soutenus par l’impérialisme, pour déstabiliser notre pays en vue de créer une zone de non droit, et de faire main basse sur nos ressources minières.

La jeunesse doit bien comprendre le caractère de la guerre actuelle. De part sa nature et son caractère spécifique, la guerre déclenchée le 17 janvier 2012, est totalement différente de la rébellion déclenchée en 1990, du moins dans une très grande mesure. C’est une des raisons pour laquelle le plan d’action des seuls partis de la majorité gouvernementale est en porte-à-faux avec la réalité sur le terrain et les sentiments des bandits armés.

C’est pour moi le lieu de dénoncer l’amalgame de ceux qui s’attaquent aux paisibles citoyens tamasheq ou arabes qui sont partie intégrante des peuples du Mali. Notamment à Kati, ceux dont on a détruit la pharmacie et la clinique, ont pour père un révolutionnaire anticolonialiste, un combattant intègre pour l’indépendance du Mali, un tamasheq pur sang, qui a résisté à la dictature militaire après le coup d’Etat de novembre 1968, avant de sombrer sous les coups de la torture du sinistre Tiékoro Bakayoko. La culture de la paix apparaît donc comme le produit du brassage infini et séculaire de toutes les ethnies de notre territoire, sans distinction de race, de religion, de couleur et de sexe. Un brassage pétri de tolérance et de respect mutuel, brassage résultant de la production pour la vie, la production de bien de toute sorte, leurs échanges réciproques, le commerce, la collaboration mutuelle, l’amour pour la vie et l’amour d’appartenir à une même collectivité humaine et solidaire. C’est cette culture ainsi créée que nous devrons préserver au prix de notre sang.

Jeunesse du Mali, jeunes du nord, soyez unis, battez-vous pour vous faire une place au soleil auprès du peuple, car l’avenir vous appartient. Refusez d’être une caisse de résonnance, n’allez pas danser au son d’un tam-tam dont vous ne comprenez ni le sens, ni le message.

Je vous remercie

Professeur Yoro Diakité, Président du BARA.

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  1. Notamment à Kati, ceux dont on a détruit la pharmacie et la clinique, ont pour père un révolutionnaire anticolonialiste, un combattant intègre pour l’indépendance du Mali, un tamasheq pur sang, qui a résisté à la dictature militaire après le coup d’Etat de novembre 1968, avant de sombrer sous les coups de la torture du sinistre Tiékoro Bakayoko.

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