Comme l’indique si bien le titre, il s’agit de la poursuite d’une transition dont le colonel Goïta était déjà membre de l’architecture en tant que vice-président reconnu par la Charte. Il ne s’agit donc point de nouveau départ pour faire des tentatives de forcing sur la durée préalablement établie à en croire quelques laudateurs, opportunistes et chercheurs de contrats à durée indéterminés rêvant d’une transition au-delà des 18 mois.
Non et mille fois non, la transition est et reste pour la durée de 18 mois et ce, pour l’honneur des tenants du pouvoir et le bonheur des maliens lassés que la période d’exception ne s’étale indéfiniment au détriment de la double vertu de l’égalité et de légitimité du régime démocratique.
C’est sur ce point crucial parmi tant d’autres évoqués par la CEDEAO lors de sa réunion du 30 mai 2021 suivie de l’Union Africaine, de l’Union Européenne récemment mais avant par la représentante des Etats Unies d’Amérique aux Nations Unies qui avait exigé le calendrier électoral précis dans le délai des 18 mois, que doivent s’inscrire toutes les actions du gouvernement civil attendu incessamment.
- « Ceux qui s’éternisent au pouvoir s’amusent avec le feu» dixit l’icône panafricaine Nelson Madiba MANDELA
Depuis 2008, nos alertes sur des tentatives de remise en cause du nombre de mandat présidentiel faisaient le terrible constat que le pouvoir est « l’endroit où le pire et le meilleur se côtoient facilement »et en tant que tel, il convient de s’y méfier et éviter surtout de s’y éterniser. Autrement dit, s’y attarder est fatal à coup sûr.
Ceci est une noble leçon séculaire à méditer par tout homme ou toute femme possédant un minimum de culture générale pour servir de conseil idéal aux tenants du pouvoir quel qu’il soit (sorti des urnes ou acquis par les armes).
L’on ne peut pouvoir ou vouloir donner au-delà de ses capacités ou encore la plus belle fille ne peut donner que ce qu’elle a, a–t-on coutume de dire. Bref, un pays ne se gère pas comme un patrimoine ou comme une famille. Il se gère avec la jurisprudence nationale de ce qui s’est passé pour mieux construire l’avenir collectif. Car comme je l’ai dit, dès lors que l’on occupe le fauteuil présidentiel, l’individu disparait au profit de la Clé de voute de toutes les institutions de la République ; la tâche est si immense qu’elle contient une dose de divinité certes mais l’Occupant dudit fauteuil doit pouvoir trancher objectivement et décider de l’intérêt général. Et en matière de l’intérêt général, il y a des valeurs universelles, en l’occurrence le respect de la Convention des 18 mois est de cette valeur –là qui contribue à la réalisation de l’intérêt général. A l’inverse, ce sont des préoccupations personnelles et subjectives qui dénaturent la gouvernance tant attendue.
- A titre de rappel, les deux précédentes transitions de 1991 et de 2012 étaient respectivement de 14 et de 16 mois
La transition est par essence budgétivore, opaque et pire est le festival des tagnininaw qui sont incapables de réaliser leurs dessins funestes en période normale à savoir recherche effrénée et acquisition de poste public de responsabilité au prix de la délation, des éloges fabriqués sur mesure et de la corruption.
Et comme, je l’ai écrit dans l’article paru le lundi 31 mai dernier intitulé « gouverner le Mali, une équation si difficile à résoudre depuis l’indépendance », l’histoire politique malienne ne donne guère de leçon.
Si l’histoire nous donnait de leçon, nous devrions méditer la durée de ces deux transitions, notamment la première exercée par un militaire, le démocrate et patriote ATT qui réalisa en quatorze (14) mois un travail fabuleux de mise sur pied des institutions démocratiques et qui disait « Une transition, ça ne donne rien du tout ». Quelle voie autorisée plus que la sienne pour qualifier ainsi !
C’est dire aux compatriotes que quand on aime son pays, l’on ne peut guère souhaiter l’avènement de la période transitoire à fortiori demander que cela s’éternise dans le temps. Une telle posture est bien évidemment suicidaire pour les responsables de la transition et nocive pour le pays car ne peut avoir ni l’onction des partenaires dans un monde devenu un village planétaire encore moins l’adhésion des populations, exception faite de quelques chercheurs de CDI (Contrat à Durée Indéterminée) au sommet de l’Etat ou des analphabètes ignorant tout d’une gouvernance démocratique. Car à ce sujet, encore une fois, « la gouvernance n’est pas un sujet de conversation pour dîner mondain. L’expertise en la matière s’impose » dixit Mamadou F. KEITA, juriste.
Aussi, pour la deuxième transition entamée suite aux évènements de mars 2012 menée par un civil (professeur Djoncounda TRAORE, précédemment Président de l’Assemblée Nationale), elle dura 16 mois pendant lesquels les élections présidentielle et législatives furent bel et bien organisées pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est dire simplement que quand on veut, on peut. La réussite n’est point liée au temps mais à la détermination et à la qualité des hommes en charge !
A l’appui de ces expériences, alors pourquoi veut-on enfreindre à la Convention des 18 mois arrêtée de commun accord alors que 12 mois même auraient suffi ?
Toute tentative de violer cette Convention sur la durée de la transition signifie que le Mali, hélas, n’est pas encore sorti de l’auberge et précipitera indubitablement le pays dans des crises aux allures à la fois nouvelles et aggravantes avec comme finalité la mise à mal de la notion de gouvernance civile issue d’élections régulières.
Je termine par ce cri de cœur : Chers compatriotes, ressaisissons-nous et mettons-nous au travail. Le Mali continue après la transition.
Bamako, le 04 juin 2021
Madou Fadiala KEITA, Juriste
Coordonnateur de l’ONG AJCAD
Président de COMED
Président de COPER
Organisateur en chef Cri-2002
Photo (Madou Fadiala)
Les dix huit mois sont largement suffisants pour une transition au constat des expériences de transition réalisée.
Seulement ON A PERDU NEUF MOIS À TERGIVERSER s’il faut associer les hommes politiques ou pas.
Il faut maintenant réaliser la transition en neuf mois,non à dix huit mois.
AUCUNE TRANSITION,PAS SEULEMENT AU MALI,N’A ÉTÉ RÉALISÉE EN NEUF MOIS.
Mais des experts disent qu’on peut organiser des élections propres en neuf mois,si on s’y met vite.
Une certaine classe politique n’y croît pas.
Elle veut qu’on travaille avec les structures en vigueur depuis 2002 avec ses insuffisances décriées régulièrement.
Elle veut seulement mettre fin à la transition sans se soucier des conséquences.
Un remake de la transition de 2012 dont on perçoit les conséquences aboutissant à des mouvements sociaux conclus par un COUP D’ÉTAT.
SANS LES RÉFORMES NÉCESSAIRES,ON EST EN TRAIN DE FAIRE LE LIT D’UNE AUTRE TRANSITION COMME CELLE DE 2012 A FAIT CELUI DE 2020.
On cite Nelson Mandela en oubliant qu’il a fait un mandat de cinq ans,pas 14 mois,16 mois.
Un temps qui lui a été nécessaire pour faire des réformes nécessaires afin de réaliser la nation arc en ciel.
ON AURAIT AIMÉ QU’ATT SUIVE SES PAS EN 2002 EN S’ENGAGENT À MODERNISER LA DÉMOCRATIE MALIENNE EN UN MANDAT DE CINQ ANS.
Il a passé deux quinquennats à réfléchir sur la révision de la constitution.
Le signe palpable que la volonté politique n’était pas de rigueur contrairement à son prédécesseur qui a fait la révision de la constitution vers la fin de son deuxième quinquennat,mais qui n’a pas voulu forcer l’adoption malgré une majorité écrasante à L’ASSEMBLÉE NATIONALE.
ATT A RATÉ L’OCCASION DE MARCHER DANS LES PAS DE NELSON MANDELA ET FINIR EN BEAUTÉ SON PASSAGE À LA TÊTE DE L’ÉTAT DU MALI.
La TRANSITION n’est pas un MANDAT pour oser citer “ceux qui s’éternisent au pouvoir s’amusent avec le feu”.
Il s’agit de déterminer la mission assignée à la transition afin d’éviter d’y retomber encore.
Pour cela la durée s’adapte à la mission,non le contraire.
La classe politique doit s’entendre sur la mission de la transition,non sur sa durée.
C’est elle qui permet une modernisation des institutions afin d’éviter à jamais les COUP D’ÉTAT à répétition.
OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
La lutte continue.
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