Dr Mahamadou Konaté, directeur du bureau d’étude et de conseils « Donko », a mis en place une théorie : « Théorie de l’œil inversé du dialogue social ». Dans cette théorie, le concepteur explique comment et pourquoi, dans notre pays, le dialogue social ne produit pas de résultats positifs et durables. D’ailleurs, dit-il, les effets modérateurs qu’il revêt parfois, ne sont perceptibles qu’au stade de pourrissement de la crise. Pour Dr Konaté, cette « théorie part d’une hypothèse, d’un constat, pour dégager des déductions logiques reliées entre elles, permettant de comprendre et de prédire le comportement social des acteurs d’une crise sociale ». Le jeune chercheur nous parle du dialogue social, les conséquences d’une absence de dialogue social et les solutions envisagées par l’Etat pour arriver au dialogue social. Suivez son regard.
Démonstration
Quand parle-t-on au Mali de dialogue social ?
On invoque le dialogue social après l’éclatement d’une crise sociale. De ce fait, le dialogue social est conçu comme un remède curatif qu’il faut administrer à un corps malade. Des décennies de pratiques infructueuses n’ont pas eu raison de l’entêtement des acteurs sociaux à utiliser cette méthode, qui s’est avérée plus illusoire qu’efficace. De la crise du secteur de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé et de celui de l’industrie qui se profile à l’horizon, les dialogues sociaux engagés entre les acteurs ont plutôt rallongé les crises et parfois, les ont différées.
Est-ce à dire que le dialogue social est en soi inefficace ? Evidemment, non. Mais le temps et la manière de l’appliquer, certainement, créent toute la différence.
Démonstration
Quand la crise éclate, c’est presque trop tard
Une crise éclate en l’absence d’un dialogue social préventif, parce qu’au moins une partie en présence compte gagner par ce moyen. Elle en prend donc l’initiative. Toute proposition immédiate de dialogue venant de la partie opposée est alors perçue comme une faiblesse, une lueur d’or, une raison de se radicaliser et donner le coup de grâce. A partir de ce postulat, le dialogue social proposé, au lieu d’apaiser et de solutionner, devient un dialogue de sourds et contribue à rallonger la crise. Il jette les parties en présence dans une période de tiraillements, de marchandage effréné sans douleur, qui me fait penser aux mouvements d’une balançoire. Le grand perdant de cette lutte est la société dans son ensemble, qui souffre autant que la crise dure. Plus elle est longue, plus la souffrance est grande.
Après l’éclatement de la crise, la meilleure méthode de trouver une solution rapide et stable est la confrontation maximaliste : elle consiste pour la partie entrainée dans la crise, d’user de tous ses moyens de nuisance d’une manière cumulative contre la partie initiatrice de la crise, en vue de l’obliger à également initier le dialogue. Au cas où cette stratégie réussit, cette partie est prédisposée à une solution rapide et modérée à sa double souffrance. Au cas où la stratégie échoue, elle aura contribué tout de même à affaiblir les deux camps. Deux camps opposés et mutuellement affaiblis dès la première étape d’une crise n’ont aucune envie à son rallongement. Une solution est vite trouvée.
Autrement, le dialogue social engagé juste au lendemain de la crise se transforme toujours en dialogue de sourds et n’aboutit à une solution acceptée de tous qu’à la dernière étape de pourrissement de la crise sociale, où l’on finit par engager un vrai dialogue social à la sauvette. Et loin d’être une victoire pour un camp, c’est généralement une défaite pour tous les camps. Car, le bénéfice obtenu par une partie ne compensera jamais la perte subie durant la crise par la société entière.
Le dialogue social, pour être efficace, doit être préventif
L’Etat doit :
Engager un dialogue social périodique et régulier avec les différentes centrales syndicales. Par exemple, ce dialogue peut être organisé sur une base bimensuelle ;
Prendre des initiatives pour améliorer les conditions de travail ou de vie des travailleurs ;
Prendre des initiatives pour rassurer les partenaires sur sa bonne foi, à travers la transparence et l’exemplarité dans la gestion des moyens de l’Etat.
Dr Mahamadou Konaté
(Directeur du bureau d’étude et de conseils « Donko »)
Je rejoins Dr Konaté pour dire que Bah N’Daw a commis les mêmes erreurs que IBK au début de leur gestion des affaires, il s’agit de ne pas faire le dialogue préventif social. Ils devraient rencontrer la classe sociale d’abord, nouer des liens, faire des cadres de concertations au lieu de recevoir le peloton des ambassadeurs, des représentants de munisma de cedeao, de l’uemoa, des arabes, des turques etc. Quand tu viens aux affaires d’un pays, c’est bien pour resoudre les problemes de la population alors la première des choses c’est de se donner le temps d’écouter face à face les groupes socio économiques que composent cette population. Cette écoute se définit dans le dialogue préventif qu’évoque Dr Konaté, s’il n’a pas inventé, il a quand même raison.
> Désolé : ce soi-disant inventeur n’a encore rien compris de sa matière, pire de sa discipline.
> Les phénomènes de grève, au Mali, ont pour principale origine la manipulation :
– soit politique ;
– soit malveillante.
Aucune sagesse ne peut contrer ou prévenir ces gangrènes chez le citoyen malien déjà infesté.
> Les actuelles grèves sont destinées à bloquer la transition dans la lutte qu’elle veut efficace contre la corruption (les leaders syndicaux ont même déjà clairement exprimé leur crainte au CNSP).
> La plupart des grévistes, en déhors des leaders, sont manipulés par l’avidité.
> Pour donc atténuer les grèves au Mali, il faut :
– cultiver le patriotisme et le civisme ;
– dépolitiser le syndicalisme ;
– criminaliser l’avidité dans la fonction publique ; etc. .
> Attention : pour parler des phénomènes sociaux, il faut éviter de spéculer, il faut étudier les faits !
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