Position du collectif « Mali te tila »

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Mali-Te-TilaMeurtris et indignés face à la situation injuste qui perdure dans notre Patrie, le collectif Mali Té tila a été crée depuis la mi-juillet 2014 par des jeunes, des femmes et des hommes appartenant ou non à des organisations diverses qui ont ressenti impérieusement,  tentant avec patience et détermination, le besoin de faire en sorte que tous les Maliens se mobilisent dans un sursaut national pour :

  • Rétablir l’Intégrité territoriale du Mali  et exercer sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire national ;
  • Lutter contre toutes formes de projet de partition, de démantèlement ou de scission du Mali.

De ce fait,  le Collectif  «MALI TE TILA» n’est aucunement une aubaine pour des escrocs. C’est sur des principes sain que le Collectif  Mali Té Tila fonctionne et parvient a financé toutes ses activités sans aucun fonds publics.

Il est important de vous rappeler que le Collectif  «MALI TE TILA» a été indigné face aux négociations humiliantes d’Alger entre le Mali et ses ennemis.

C’est pourquoi nous avons initié plusieurs rencontres PATRIOTIQUES à Bamako qui avaient pour but de fédérer les forces patriotiques pour un Mali totalement libéré, fort, démocratique, indépendant et souverain.

Plusieurs forces patriotiques du Mali y ont toujours pris part. Nous avons échangé nos points de vue sur les différents documents issus des pourparlers d’Alger. A chaque étape nous parvenons à la conclusion de rejeter en bloc ces documents qui bafouent l’honneur, la grandeur et la dignité du Mali et des Maliens.

Du 25 octobre au 11 novembre 2014, nous avons dénoncé également la volonté du Gouvernement du  Mali d’exclure les Maliens du débat crucial qui décide de leur sort en ne situant la campagne d’information de sensibilisation et les explications qu’après la signature de l’Accord. Mais grâce à la vigilance et à la mobilisation des organisations dont Le Collectif «MALI TÉ  TILA» en tête, le document primitivement qualifié de ‘’confidentiel’’ par le Gouvernement est brusquement devenu le 12 novembre, un document à soumettre à un débat bâclé en toute vitesse entre le 13 et le 18 novembre 2014 dans toutes les régions sauf Kidal.

Comme proposition de solution, le Collectif «MALI TÉ  TILA» a toujours proposé que le Mali doit se préparer à se battre sur tous les plans et sous toutes les formes afin de faire respecter rigoureusement son intégrité territoriale acquise depuis le 22 septembre 1960, ainsi que sa souveraineté, son honneur et sa dignité qui ne sont pas a négocier.

C’est pourquoi, le Collectif «MALI TÉ  TILA» a toujours mis en garde tous ceux qui travaillent de près ou de loin pour faire vivre le Mali dans la situation déshonorante qui est la sienne aujourd’hui et réaffirme sa volonté de continuer à lutter contre toute négociation avec les ennemis du Mali.

En conséquence, Le Collectif «MALI TÉ  TILA» a décidé d’organiser des manifestations pacifiques depuis 18 Novembre 2014.

L’Objet de ces activités est de :

– Témoigner notre engagement patriotique pour l’indivisibilité de notre Patrie, le Mali.

– Clamer haut et fort, notre engagement patriotique à lutter fermement pour faire respecter L’INTEGRITE TERRITORIALE du MALI, l’unité nationale du peuple  sur le sol malien, notre drapeau, notre hymne national et notre devise : un Peuple, un But, une Foi !

C’est à la suite de ces activités que plusieurs membres du Collectif  «MALI TE TILA», du collectif « BIPREM Fasoko » et d’autres organisations (soit 10 personnes) ont été arrêtées pour avoir dit non à cet Accord d’Alger 2015 qui est un document raciste, injurieux, ethnocentriste, humiliant de partition du Mali, de démantèlement de notre nation, que tout patriote Malien et tout  ami sincère du Mali a le devoir de combattre.

Le Collectif «MALI TÉ  TILA» réaffirme sa conviction dans la justesse de sa position qui consiste à défendre sans démagogie la DIGNITE du peuple du Mali !

Le Collectif «MALI TÉ  TILA» fait appel à tous les patriotes sincères pour réaliser un front commun de lutte pour un Mali totalement libéré, fort, démocratique, indépendant et souverain.

 

Vive le Mali, Un et indivisible !

Vive le Mali Indépendant et Souverain

Fait à Bamako, le 13/04/ 2015

Pour le Collectif P/O

Le porte parole, Ibrahima KEBE

 

Accord d’Alger 2015:

Une tragi-comédie

                         I – Contexte

La communauté internationale nous oblige à négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l’Etat. Je rappelle que nous sommes un pays indépendant. L’Etat Malien est contraint de négocier avec un groupe armé qui s’en vante, dans quelle comedia dell’arte sommes-nous dixit Ibrahim Boubacar Keita (IBK) Président de la République du Mali dans le journal le monde du 04/12/2013[1].

Contraint à négocier, le Gouvernement du Mali, la Coordination des mouvements des Forces patriotiques de Résistance (CMFPR) et les Mouvements armés du nord en l’occurrence le Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ont entamé des pourparlers pour le retour de la paix dans le septentrion Malien.  Le Processus de négociation  a été conduit par une  médiation internationale avec l’Algérie comme chef de file.

La première phase des pourparlers, organisée du 16 au 24 juillet 2014, a abouti à la signature, le 24 juillet 2014, à Alger, par toutes les Parties prenantes au processus de négociations, d’une Feuille de route consensuelle et d’une Déclaration de cessation des hostilités.

Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième phases ont été engagées respectivement les  1er septembre 2014, octobre 2014, 20 Novembre 2014, 17 février 2015. C’est au terme de la cinquième et dernière phase des Pourparlers inter-Maliens, que la Médiation a soumis aux Parties le document portant « Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger » pour qu’elles apposent leurs paraphes, en attendant la cérémonie de signature prévue en terre Africaine du Mali, au cours du mois de mars 2015.

Il ressort également des mêmes propos tenus par le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) dans le journal le monde du 04/12/2013 que nous sommes dans une comedia dell’arte.
La commedia dell’arte est un genre de théâtre populaire italien où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité.

 

En effet, depuis que le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) et ses alliés de tout acabit ont pris les armes pour des revendications outrancières, le Mali est devenu une scène théâtrale ou se joue une comédie tragique dont l’issu est le démantèlement de la République.

Les acteurs de cette comédie tragique sont: la communauté internationale, les groupes armés et aussi le gouvernement du Mali. Ces acteurs par leurs comportements et agissements  éprouvent un mépris total envers le peuple Malien qu’ils manipulent et  trompent.

Considéré par le gouvernement et la communauté internationale comme un bon accord de paix, un accord équilibré; la majorité des Maliens qui ont pris connaissance du contenu du document le trouve nauséabond, répugnant, méprisant, tout simplement inacceptable.

Il est de notre devoir de mener une analyse approfondie de l’accord d’Alger 2015 qui comprend un préambule, 7 titres, 20 chapitres et 3 annexes. Par cette contribution, nous mettrons en évidence les germes de la dislocation du Mali et tirerons quelques leçons qui s’imposent.

 

         II – L’accord d’Alger 2015 est au dessus de la constitution Malienne.

Selon le Larousse, on appelle constitution: “le texte qui pour une société politique donnée forme un ensemble de règles de droit considéré comme suprême, placé au sommet de la hiérarchie des normes et à ce titre, première source de droit interne. Toute loi, pour être valable, doit être jugée conforme à la Constitution.

L’accord d’Alger est-il conforme aux dispositions de la constitution Malienne en ses articles 115 et  118 ?

Art 115: « Les traités de paix, de commerce, les traités ou accords relatifs aux organisations internationales ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être approuvés ou ratifiés qu’en vertu de la loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été approuvés ou ratifiés. Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans le consentement du peuple. »

Art  118: « Aucune procédure de révision de la constitution ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. »

Nul n’ignore que la souveraineté du Mali ne s’applique pas sur toute l’étendue de son territoire; une grande partie de la région de Kidal est sous le contrôle des mouvements sécessionnistes. Par conséquent, il est porté atteinte à l’intégrité du territoire du mali. En vertu de l’article 118 aucune révision constitutionnelle ne peut être engagée.

Nonobstant ces dispositions constitutionnelles l’accord d’Alger version 2015 stipule, article 3:

« Les Institutions de l’Etat Malien prendront les dispositions requises pour l’adoption des mesures réglementaires, législatives, voire constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre des dispositions du présent Accord, en consultation étroite avec les Parties et le soutien du Comité de suivi prévu par le présent Accord. »

Il est aussi dit dans l’annexe 1:

« En attendant la mise en place des mesures prévues dans le présent Accord, les mesures intérimaires, ci-après, sont convenues. Elles doivent être mises en œuvre durant une période intérimaire qui prend effet immédiatement après la signature de l’Accord global et définitif de paix, et devant s’étaler sur une durée allant de dix-huit à vingt et quatre mois. »

 

« Une période intérimaire sera ouverte immédiatement après la signature du présent Accord. Durant cette période, et en attendant l’adoption et l’entrée en vigueur des dispositions légales et de gouvernance énoncés dans le présent Accord, des mesures exceptionnelles en ce qui concerne l’administration des régions du nord du Mali sont prises et mises en œuvre.

Afin d’assurer la continuité de l’Etat, les institutions actuelles poursuivront leur mission jusqu’à la mise en place des organes prévus dans le présent Accord.

  • L’adoption diligente des textes constitutionnels, législatifs et réglementaires pour permettre la mise en œuvre des dispositions de l’Accord ;
  • Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour faire adopter par l’Assemble nationales, dans les 12 mois, une nouvelle loi électorale. »

 

En attendant l’adoption des différents textes, le gouvernement est appelé à violer la constitution pendant deux ans maximum (période intérimaire) par le biais de mesures exceptionnelles dès la signature de l’accord pour les régions du Nord. Ainsi, on met le peuple Malien devant le fait accompli. Par cette technique, les autorités Maliennes couperont court à tout débat  constitutionnel et useront de l’argument « paix » pour modifier la constitution à leur guise. La vigilance est de rigueur.

Sinon, par quelle autre magie ces dispositions réglementaires, législatives, voire constitutionnelles requises seront prises sachant qu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire? L’accord étant au dessus de la constitution, il est donc anticonstitutionnel; ce seul fait suffit à rendre nul et non avenu cet accord d’Alger 2015.

 

               III – Accord économique ou accord de paix?

Des faits troublants nous ont emmené à nous poser quelques questions sur l’origine de cet accord qui est présenté comme un accord de synthèse entre deux parties. Nous avons accès au document présentant les revendications du MNLA sur internet[2], par contre celui du gouvernement n’est pas officiellement disponible. La démarche du gouvernement aurait été de produire un document basé sur les concertations qu’il a mené. Avant de se rendre aux négociations, il aurait dû mettre à la disposition du peuple Malien ce document; hélas il en a décidé autrement. Aujourd’hui le gouvernement nous sert un discours creux sur sa radio et télévision publiques cherchant à convaincre l’opinion qu’il a mené des concertations et pris en compte nos observations. La démarche était biaisée dès le départ.   Peu importe, analysons les quelques faits ayant attirés notre attention.

Premier  fait troublant: dans l’annexe 3, au titre des programmes de relance économique locale, il est écrit:

« Au titre du développement des infrastructures structurantes, il sera procédé à ce qui suit: Relier les trois régions du Nord au projet structurant régional de Gazoduc transsaharien »

Il se trouve que le Mali ne faisait pas parti de ce projet dont l’accord concrétisant la mise en œuvre a été signé le 3 juillet 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l’Algérie..

Le gazoduc est prévu partir de Warri au Nigeria et aboutir à Hassi R’Mel en Algérie en passant par le Niger et il devrait permettre à l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel.

Par quelle magie abracadabrante, les trois régions du Nord du mali se retrouvent dans ce projet structurant initié par l’Europe?

Deuxième fait troublant: Il est aussi prévu dans cette même partie de l’annexe:

« La réalisation des centrales solaires et diesel dans les localités de Tombouctou, Goundam, Dire, Niafunke, Gao, Menaka, Kidal, Tessalit, Gourma Rharous, Ansongo, TinEssako, Abeibara, Bourem, Douentza,Tenikou, Youwarou, Léré. »

 

Cette disposition nous rappelle étrangement  le projet Desertec et Medgrid. Ce projet a été initié en 2009 par un groupe de financiers et d’industriels mené par le premier réassureur mondial, l’allemand Munich Re rejoint en 2010 par les intérêts français au sein du consortium Medgrid. L’objectif est de produire de l’énergie solaire au Sahara et de l’acheminer via des réseaux de transport d’électricité à haute énergie vers l’Europe.

 

« Si le Mali emmerde les fermes solaires, l’Europe peut démolir le Mali » a ton appris grâce à un extrait d’un message de Stratfor, société de renseignement privée américaine via Wikileaks.

A notre connaissance, aucune de ses propositions ne faisaient parties du programme du candidat IBK. Or au vu de l’article 38 de l’accord :

« Le Gouvernement soumettra dès les premières sessions au Comité de Suivi de l’Accord, un document précisant ses engagements en la matière, les moyens propres qu’il envisage de mobiliser ainsi que le calendrier de mise en œuvre des engagements tels que convenus et concernant notamment les domaines suivants : … mines et énergie… »

 

Là ou apparait la contradiction, c’est que d’une part, il y’a des projets dans l’accord qui ne viennent pas de l’Etat Malien comme les deux que nous venons d’identifier et d’autre part, le gouvernement devrait présenter un document dans le quel il faudrait préciser les moyens à mettre en œuvre dans les domaines des mines et énergie.

Il y va de soi que la médiation ne s’est pas contenté de réaliser une quelconque synthèse de documents mais elle y a participé en introduisant ses désirs, ses vœux, ses projets.

Au vu de toutes ses données nous affirmons que le Mali a été contraint de parapher ce document sous la pression international, l’accord est nul et non avenu

 

               IV – L’accord est anticonstitutionnel: il divise le Mali en Nord et sud

L’article 2 de la constitution du Mali prohibe toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique.

En outre, l’un des symboles important, fondement de la République du Mali est sa devise « Un peuple – Un but –Une foi ». Or dans l’accord, les termes « Nord du Mali », « régions du Nord », « populations du Nord » apparaissent 41 fois tandis que les “autres régions” sont mentionnées seulement 3 fois. Jugez en vous-même !

Article 4 : « Les dispositions de portée nationale arrêtées dans le présent Accord seront mises en œuvre prioritairement dans les régions du Nord du Mali, sans préjudice des mesures spécifiques convenues pour cette partie du pays. Ces dispositions sont applicables aux autres régions du pays »

Article 5 : « Des mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance

une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions Nationales

– la mise en place d’un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’inclusivité et de représentativité »

Article 6 : « – Les Parties conviennent de mettre en place une architecture institutionnelle permettant aux populations du nord, dans un esprit de pleine citoyenneté participative, de gérer leurs propres affaires, sur la base du principe de libre administration et assurant une plus grande représentation de ces populations au sein des institutions nationales.

Au niveau local, assurer une meilleure représentation des populations du Nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République »

Article 16 : « rendre    plus    attrayante    la    fonction    publique    des   collectivités  territoriales, prioritairement dans les régions du nord du Mali;
favoriser le recrutement dans la fonction publique des collectivités territoriales, dont les effectifs seront majoritairement réservés aux ressortissants des régions du Nord

Annexe3 : « Au titre des programmes de relance de l’économie locale, il sera procédé à ce qui suit : la promotion des industries extractives (recherche, exploration et exploitation) dans les régions du nord. »

« Au titre de l’amélioration de l’accès aux Services Sociaux de Base, il sera procédé à ce qui suit : renforcement de l’accès des étudiants issus du Nord aux programmes de bourses d’études  de coopération »

  • Quelle est la définition juridique de ressortissant du Nord? A partir de combien de génération est-on ressortissant du nord? Le touarègue qui est à Kayes est-il ressortissant du Nord? Le Sikassois qui vit à Kidal depuis 50 ans est-il ressortissant du Nord?
  • Le doyen Amadou Seydou TRAORE nous a rappelé dans son document intitulé « l’accord d’Alger 2015 est inacceptable » que les pères fondateurs de la République du Mali ayant tiré la leçon des conflits raciaux et surtout ethniques, ont interdit de faire figurer les mentions ethnie et religion sur les pièces d’identité (cartes d’identité, passeports) comme cela se faisait sous le régime colonial.  Et depuis le 22 septembre 1960, le Malien est Malien. Il n’est ni Malien Bamanan, ni Malien Bobo, ni Malien Tamasheq, ni Malien musulman, ni Malien protestant, ni Malien du Nord etc…, il est Malien. »

55 ans plus tard, les autorités maliennes nous ramènent à la pratique du régime colonial, en acceptant d’apposer leur signature sur un tel document.

               V – La régionalisation, qu’est ce que c’est?

En lieu et place de l’autonomie, du fédéralisme, de l’indépendance, le gouvernement a proposé la régionalisation ou la décentralisation poussée sans au préalable faire un audit de la décentralisation en cours. Mais quel contenu le gouvernement a donné à la régionalisation?

Aucune, à notre connaissance. En nous basant sur les travaux scientifiques de l’université l’Ille II et Paris I contenu dans le rapport  du parlement européen dont l’étude porte sur « la régionalisation en Europe » on distingue 5 types de régionalisation à savoir:

  1. La régionalisation administrative ;
  2. La régionalisation par les collectivités locales existantes ;
  3. La décentralisation régionale ;
  4. La régionalisation politique, ou autonomie régionale ;
  5. La régionalisation par les autorités fédérées.

En comparant le type de « régionalisation » proposé dans l’accord à la typologie des régionalisations en Europe, on se rend compte que celle du Mali est plus proche de la régionalisation politique. En effet, le concept de régionalisation n’ayant nulle part été au préalable défini, conceptualisé et contextualisé, il présente un caractère politique. Il est la résultante de pressions exercées par les bandits armés sur le Mali. Découvrons ce que le rapport dit à propos de la régionalisation politique:

« Ce type de régionalisation est souvent présenté comme un modèle, en raison de l’autonomie régionale qu’il comporte, et il est souvent idéalisé….. Du point de vue terminologique, l’expression « autonomie régionale » est sans doute celle qui, en français, rendrait le mieux compte de ce régime ; la finalité en est bien l’autonomie. »

En français facile, régionalisation politique = autonomie = fédéralisme.

 

               VI – IBK a-t-il lu l’accord?

Après avoir écouté son discours plaidoyer pour un accord de paix face aux délégations de l’Union européenne et l’Union africaine, nous sommes en droit de nous demander si le Président de la République a lu l’accord d’Alger. Jugez en vous-même ces propos d’IBK :

« De tout temps dans ce pays, il n’y a jamais eu d’exclusion au motif religieux, ethnique, il y a jamais eu d’exclusion au motif de couleur de peau. Nous sommes blanc et noir au Mali sans complexe;  nous nous marions entre gens du Nord, de l’Est de l’Ouest du Sud; le Mali est un pays de métissage.  Qu’on ne nous amène pas ici des concepts qui valent ailleurs. Qu’on fasse appel à l’histoire, aux choses sues, connues, établies. Ce n’est pas une fable que je raconte. Tous les gouvernements du Mali ont été des gouvernements ou il y a eu  toutes les composantes nationales  du Mali.  On voudrait nous faire écrire noir sur blanc que désormais il y aura tant de ceci, tant de cela….Dans toutes les ethnies du Mali il y a des compétences, ces compétences nous y avons recours en cas de besoin…Pas d’émiettements, qu’on ne vienne pas nous dépecer…»

Il y a donc dans ces propos des risques de dépècement, d’émiettement du Mali. S’il se trouve que le président a lu l’accord, alors c’est un aveu de trahison de sa part qui nous interpelle à la mobilisation générale pour rejeter cet accord dans lequel tout ce que IBK dénonce y figure.

Aujourd’hui, sous la pression des organisations de la société civile, de certains partis politiques de l’opposition, le président IBK nous apprend que : «Personne n’a dit que cet accord est un bon accord…».  Le peuple Malien n’est pas amnésique. Il y’a à peine quelques mois le Ministre des Affaires Etrangères nous disait le contraire. Que se passe t-il au sommet de l’ETAT? Comedia dell’arte !

 

      VII – Le MNLA: un mouvement terroriste et raciste

La région de Kidal, est la huitième région administrative du Mali avec une population d’environ 68.000 habitants (statistique d’avril 2009) et une superficie de 151 430 km2.  La région est peuplée de Tamacheqs, d’Arabes, de Sonrais, Peuls et  Bambaras.
Ceux qui revendiquent les trois régions du nord sont minoritaires dans cette région et ultra minoritaires sur l’ensemble du territoire Malien.
Qui sont-ils?

           – Un mouvement raciste:

Le MNLA prétend se battre pour libérer un territoire imaginaire appelé azawad regroupant les trois régions du Nord. De quelle occupation veulent-ils libérer le Nord? Si ce n’est des Noirs. Voici pourquoi, ils mènent un lobbying en Europe pour faire renaitre la fable de l’homme bleu, espérant ainsi attirer la sympathie des blancs. Bénéficiant effectivement d’une complicité planétaire portée sur la conscience de race, ces bandits armés n’hésitent à aucun instant à violer les accords de cessez le feu ou à signer un accord avec MINUSMA venu aider le Mali à rétablir l’intégrité sur l’ensemble du territoire.

           – Un mouvement terroriste

L’écrivain visionnaire Doumbi-Fakoli dans son livre « Le Mali sous Amadou Toumani Touré ‘Acte I) » paru aux éditions Menaibuc en 2006 clamait haut et fort que le mouvement armé de 2006 animé par certains touareg ne doit porter qu’un nom  et un seul: groupe terroriste.

Bien que minoritaire même au sein de leur communauté, le MNLA ambitionne de conduire les destinées des trois régions au détriment des peuples majoritaires avec qui ils cohabitent et dont les ancêtres sont les premiers fixés à cet endroit.

A maintes reprises le MNLA a été chassé du Nord lors de l’occupation pour leurs actes terroristes. Ainsi, en juin 2012, suite à la manifestation des jeunes de Gao pour condamner le meurtre du député Idrissa Oumarou, un affrontement a fait au moins deux morts et plusieurs blessés graves avec le MNLA. Le Mujao (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) est intervenu en faveur de la jeunesse pour déloger les bandits du MNLA de Gao et assurer la police de la ville.

« Même si les salafistes sont mauvais, les populations les préfèrent aux voleurs et violeurs du Mnla »  a affirmé un jeune de Gao. Ci-dessous la liste non exhaustive des crimes commis par le MNLA.

  • Le MNLA a lancé sa première attaque contre le Mali le 17 janvier 2012,
  • Plus de 100 militaires Malien ont été bien arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus par les éléments du MNLA et Ansar Dine lâchement à Aguelhok du 18 au 24 janvier 2012. Des preuves irréfutables existent.
  • Présence d’enfants dans les rangs des groupes armés à diverses étapes des évènements de Kidal
  • La Division des droits de l’homme de la MINUSMA a documenté au moins 50 cas d’attaques indiscriminées, asymétriques et actes de terrorisme, commis par des combattants du MNLA, du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ainsi que des combattants de groupes armés extrémistes.
  • Le 17 Avril 2015, les femmes de Ménaka se sont révoltées contre les dérives du MNLA.
  • Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI ont été assassinés au cours d’une mission à Kidal dont la sécurité relevait du MNLA.

Partout ou le MNLA est passé, Il a sèmé la désolation, le malheur, la mort, le viol, le rapt.  Comment un tel mouvement terroriste peut-il prétendre gérer un Etat?

 

               VIII – Propositions

Le collectif Mali te Tila propose:

  1. Le cantonnement et le désarmement des groupes armés conformément à l’accord de Ouagadougou;
  2. Le redéploiement de l’armée Malienne sur toute l’étendue du territoire national;
  3. La présentation d’excuse de la part de la CMA au peuple Malien;
  4. Un audit de tous les fonds déployés pour le développement des régions du Nord;
  5. L’application effective de la décentralisation en cours;
  6. L’application d’une justice transitionnelle pour les crimes de guerres;
  7. L’organisation d’assisse nationale souveraine pour corriger les défiances de la décentralisation, les dérives démocratiques et de gouvernance;
  8. La mise en condition de l’armée Malienne;
  9. L’abrogation de la loi sur la régionalisation;
  10. L’abrogation de la loi sur le statut particulier du district de Bamako;
  11. L’organisation de débats publics à l’ORTM sur l’avenir du Mali.
  12. La clarification des missions  de la force onusienne, leur reconstitution et de rendre  plus contraignante la résolution 2164 du 25 Juin 2014.
  13. Le retour immédiat des réfugiés.
  14. Le rétablissement sans délai des services sociaux de base.
  15. La prise en charge totale des militaires blessés; une assistance aux familles de militaires tombés sur le champ de l’honneur.

 

En marge de ces propositions, le Mali doit impérativement préparer un Plan global de Défense dont la responsabilité incombe au Chef de Gouvernement selon l’Article 20 de la Loi 04-051 du 23 Novembre 2004 portant Organisation Générale de la Défense Nationale.

Nous, à Mali Tè Tila, avons du mal à comprendre la capitulation déconcertante  de tout un peuple devant une poignée de bandits armés. Pour justifier la capitulation, certains n’hésitent pas à faire référence à ce proverbe africain qui stipule que « si tu vois un intestin se tenir droit, il contient un support “. Qu’est ce qui empêche aussi le Mali de se chercher des soutiens dans ce monde multipolaires?

C’est pourquoi, ici et maintenant le gouvernement devrait sonner la mobilisation générale des Maliens de l’extérieur comme de l’intérieur, des frères africains progressistes autour de la crise. Il devrait aussi nouer des alliances stratégiques dans le cadre de la coopération bilatérale afin de faire respecter son intégrité territoriale telle qu’elle est depuis le 22 septembre 1960, sa souveraineté, son honneur et sa dignité.

 

               IX – Conclusion

Le Mali était un pays débout sur les remparts à l’indépendance en 1960. Progressivement, le Mali a fini par se retrouver à terre par la médiocrité, l’égoïsme des élites dirigeantes successives. Aujourd’hui on nous demande de rentrer sous terre. Le gouvernement, la majorité présidentielle déploient toutes leurs énergies pour convaincre le peuple de rentrer sous terre au nom de la paix. Oui, ils auront peut être la paix éternel sous terre.

Le collectif Mali tè Tila, en collaboration avec le collectif BIPREM Fasoko et de nombreux

veulent par tous les moyens obtenir  leur souveraineté et ils sont résolus a y payer le prix.

Le collectif Mali te Tila invite vivement les Autorités maliennes à écouter la voie du peuple souverain et à ne jamais perdre de vue que rien n’est au dessus de ce peuple souverain.

L’Afrique se lève enfin, Saluons ce jour nouveau, Saluons la liberté, Marchons vers l’unité, Dignité retrouvée, Soutient notre combat, Fidèle à notre serment, De faire l’Afrique unie, Ensemble debout mes frères, Tous au rendez-vous de l’honneur.

La voie est dure très dure, Qui mène au bonheur commun, Courage et dévouement, Vigilance à tout moment, Vérité des temps anciens, Vérité de tous les jours, Le bonheur par le labeur, Fera le Mali de demain

Un peuple uni et déterminé est invincible.

Vive le Mali, Un et indivisible !  Vive le Mali Indépendant et Souverain !

Par Le Collectif Mali té Tila pour le journal Option

 

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