Selon l’Agence Presse Service (APS) un groupe de manifestants a attaqué le lundi 12 Mars les locaux de l’Ambassade de l’Algérie au Mali. Face à cet acte, quels sont les contours en termes d’efficacité et de cohérence des activités en cours ou prévues du gouvernement algérien, en faveur de la région Sahélienne ? La diplomatie algérienne a-t-elle encore des ressources et des ressorts pour parvenir à un ’’ consensus trans-Sahel ‘’ ? L’Algérie a-t-elle une politique de voisinage ?
Le métier de diplomate algérien est-il un métier d’avenir ? Pourquoi une telle pauvreté lexicale dans les allocutions prononcées par les ministres algériens ? Le régime politique algérien a-t-il succombé à l’envie de contrôler la vie syndicale au sein du ministère des affaires étrangères ? Faut-il dissoudre l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) ? La création de l’association des diplomates algériens retraités permettra- t-elle de conforter les buts de la diplomatie ?
Un gouvernement qui bariole par une terminologie techniciste, qui se berce d’illusions et qui prétend utiliser un magistère moral et culturel, le permettant de se placer séance tenante, dans le camp de la raison. Une diplomatie bernée par des analyses et des omissions trompeuses et qui tente de berner une partie de la population. Certains opposants politiques aimeraient avoir le sens de l’humour sur les ‘’rénovations’’ accomplies par la diplomatie algérienne, mais ils n’en trouvent pas. De plus le régime algérien se plait fréquemment à se comparer au Maroc. Une rivalité au détriment du droit international et des intérêts de la région du Sahel.
A cela s’ajoute, une approche diplomatique déséquilibrée ne prenant pas en considération les causes profondes du coup d’Etat survenu au Mali en 2012. Cette approche algérienne n’a pas manqué d’être tendancieusement exploitée par des groupes armés présents au Sahel. Les activités du ministère algérien des affaires étrangères donnent lieu à des articles et à des commentaires disqualifiant les principes cardinaux de la diplomatie algérienne, car le régime politique algérien n’a pas partagé les préoccupations de l’Etat malien confronté à des crises. Il n’est pas surprenant que l’ambassade d’Algérie au Mali ait été attaquée. Le régime politique algérien a abandonné le peuple malien.
Les Etats jouent un rôle dans les relations internationales. Cependant, la politique est basée sur un jeu décisif. Le plus fréquent aux grandes puissances est le jeu d’échec. Ce jeu est avant tout un territoire le damier, qui nécessite son contrôle dans le but d’influencer ses voisins. Alors que les grandes puissances gagnent parce qu’ils jouent aux échecs, le régime politique algérien préfère jouer au macramé. Ce régime est en train de tarir les sources idéologiques du pays et sa politique de voisinage.
Selon le rapport intitulé ‘’ Rapport d’activités et Données statistiques 2017’’ publié par la Cellule de Traitement du Renseignement Financier du ministère algérien des finances ‘’Les évaluations intervenues depuis 2009 ont permis de tirer les premiers enseignements dans la perspective de celle prévue en 2022 ’’.Parmi ces perspectives figurent la lutte contre la cybercriminalité. Si le gouvernement algérien a affirmé à l’occasion de la tenue de la 35e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, le 7 Février 2018 à Alger que l’Algérie a été l’un des premiers Etats à ratifier la Convention arabe pour la lutte contre la cybercriminalité , le Maroc a emboité le pas au régime politique algérien, en approuvant cette convention arabe en Mars 2013, alors que l’Algérie l’a ratifiée en septembre 2014.
Contrairement au régime algérien, le Maroc n’a émis aucune réserve à la convention des Nations Unies sur la répression du financement du terrorisme. Dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, les banques publiques et privées établies en Algérie sont-elles suffisamment compétentes pour permettre la promotion des (Compliances Officers=Contrôles sur sites) ?
Le régime politique algérien préfère privilégier une diplomatie de décibels à la diplomatie des idées, incapable de saisir la grandeur du pays qu’il ne l’observe même pas dans son histoire et qui occupe les deux cotés des débats politiques qu’anime l’Entreprise Nationale de Télévision (ENTV). A cause de ce régime et de sa pensée manichéenne qui oppose le brosseur (chiyate) et le démocrate, le pays court à sa perte et sa diplomatie à sa ruine. Ce régime a tout fait pour interdire à l’Algérie d’être l’Algérie. A l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’ignorance des ministres algériens est un choix, alors que les défis à l’échelle la région sont immenses. Les enjeux auxquels l’Algérie et la Tunisie font face sont nombreux.
Cependant, quelle est l’importance de la coopération sécuritaire entre les deux pays ? Quel est le degré d’intégration auquelle l’Union du Maghreb Arabe (UMA) est parvenue ? A l’heure de l’austérité diplomatique, comment le régime politique algérien protège-t-il les frontières ? Quels ont été les récents développements du thème sécuritaire ?
Concernant la question des frontières entre l’Algérie et la Tunisie, les deux Etats ont mis en avant l’impératif d’intensifier l’intérêt porté à cet aspect. Or, Il est utile de noter que les deux pays avaient entrepris des programmes communs dans les régions frontalières, afin que ces dernières soient un trait d’union et un facteur de stabilité. Selon les analystes politiques, le trait d’union a pour fonction de conciliation ou de liaison entre des personnes notamment. Néanmoins, il est important de rappeler qu’un Arrêté républicain a été pris par la présidence de la République tunisienne sur la création d’une zone frontalière tampon. La proclamation d’une zone frontalière tampon, a été prorogée d’une année supplémentaire, et ce, à compter du 29 août 2017.
De mon point de vue, il y a une contradiction entre les projets communs dans les régions frontalières comme exemple de trait d’union et la création d’une zone frontalière tampon, En effet, comment aborder les questions d’intérêt commun liées à l’évolution de la situation sous-régionale et ayant notamment trait au développement transfrontalier ? Qu’en est il de l’article 2 du traité instituant l’UMA qui vise à ‘’Œuvrer progressivement à réaliser la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux’’.
Que dire de la grivoiserie du gouvernement algérien ? Ce dernier ose mettre sur un même pied d’égalité le printemps arabe et le fléau du terrorisme, une comparaison sous forme de sottises. De plus, il est utile de rappeler scolairement aux soi disant académiciens algériens de la moralité républicaine, que le processus de transition démocratique pacifique en Tunisie a valeur d’exemple dans le monde maghrébin.
Conclusion :
Une réunion africaine de haut niveau sur les sources de financement du terrorisme, sera organisée à Alger les 9 et 10 avril par le ministère algérien des Affaires étrangères. S’agira-t-il d’une manœuvre supplémentaire en matière de communication ?
Alors que le rapport intitulé ‘’Terrorisme dans la région du Sahel, une menace qui évolue aux portes de l’Europe ‘’publié le 19 Février 2018 ,par le centre de recherche en relations internationales Eumesco soutenu par l’Union Européenne (UE) mentionne une pléthore d’acteurs qui ‘’ opèrent dans ce paysage complexe et fragmenté, parmi lesquels les groupes djihadistes-salafistes continuent de détenir la part du lion, la plupart d’entre eux étant situés dans le sud de l’Algérie, au nord du Mali et sud-ouest du Niger.’’ , le régime politique algérien voit-il d’un mauvais œil la coopération accrue entre la Commission de l’Union Africaine et le G5 Sahel ?
Concernant la force conjointe multinationale du G5 Sahel, la mission d’expertise onusienne sur la situation des droits de l’homme au Mali a déclaré le 16 Mars 2018, qu’un cadre de respect des droits de l’homme élaboré avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies a été accepté par le commandement de cette force. En plus, un arrangement technique a été signé entre l’ONU, l’UE et le G5 Sahel en février dernier. N’en déplaise à une partie du peuple algérien qui est aigri et face à la géopolitique qui implique les populations de la région, chaque pays a sa diplomatie qu’il mérite.
Benteboula Mohamed-Salah. Géographe
beyusek@hotmail.fr
Il n’est pas sur qu’attaquer l’ambassade d’Algérie incite les autorités algériennes a changer de méthode..
Par curiosité, tu vis au Mali?
Tu parles de valeurs qui n’existent quasiment plus au Mali.
La réalité actuelle c’est certains Touaregs qui terrorisent tout un pays, des Peuhls et des Dogons qui s’entretuent, des jeunes qui violent et publient leurs crimes sur des sites, des griots qui préfèrent l’argent au lieu d’apaiser les relations entre les gens.
Pour ce qui est de l’hospitalité, c’est dans la bouche de beaucoup mais pas grand choses dans les actes. On aime notre pays mais cela ne doit pas nous empêcher d’être objectif.
Faux jugement, l’hospitalite est une valuer ancestrale au Mali, ne n’oublions jamais, c’est une erreur de s’attaquer a l’Ambassade d’Algerie, une erreur de jugement grave car nous ne sommes pas un people hostile et rejttant nos amis.
C’est une erreur de s’attaquer à l’ambassade d’algérie (qui n’est juste qu’un bâtiment)…
Mais qu’est-ce qu’on fait pour les gens dont la vie est détruite par le régime algerien: des gens enlevés sur leur lieu de travail pour les envoyer dans le désert?
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