Poème : Pour nous…

0

Du sort de cette nation, tricotée par tant de flots séculaires de sang et de sueur, je suis inquiet!

Sur l’avenir de ce pays aux milles légendes, je suis perplexe!

De Sankoré, Djingarey Ber, Djenné, Kaïrouané, Shouala,  Dilly, Oualata!

De tous ces temples du savoir aux cent milles gerbes phosphorescentes,  je suis en quête!

De ce pays  aux dirigeants bâtisseurs, stratèges à la témérité à nulle autre pareille, je suis orphelin!

Je  ne rêve pas. Mon pays est aujourd’hui occupé par  des hordes d’impies pillant, violant et tuant!

Je ne rêve pas. Mon pays est occupé par des contrebandiers barbares et fornicateurs sentant le bouc!

Malheur à  vous, défibrillateurs de cette  nation. Quels qu’ils aient été. Et tous!

L’œil chevillé à l’horizon intemporel de cette nation éternelle, je flétris,

Je flétris les vomissures de l’histoire,

Je flétris les affabulateurs,

Je flétris les impudents.

Honte à vous! Vous, imposteurs, qui avez osé désosser la patrie.

Honte à vous! Enfants indignes.

Honte à vous! Renégats.

Que ne voyons-nous déjà-là, le salaire de l’infamie?

Que ne voyons-nous déjà, la rançon de  l’usurpation?

Que ne voyons-nous déjà, les reliques de la félonie?

Le Mali, reste notre maison ; il ne brûlera pas.

Le Mali ne brûlera pas, parce que nous savons.

Parce que nous savons que le sable de Kidal est eldorado,

Le Mali ne brûlera pas.

Parce que nous savons que Taoudénit est un océan sous terre,

Le Mali ne brûlera pas.

Parce que nous savons que l’Adrar n’a pas été qu’Ifoghas,

Le Mali ne brûlera pas.

Parce que nous savons les origines de l’Azawak,

Parce que nous savons les origines de l’Azaouad,

Parce que nous savons les origines du Tilemsi,

Parce que nous savons les origines du Folona,

Parce que nous savons les origines du Guidimaka

Le Mali ne brûlera pas.

Parce que nous savons que tout le monde sait,

Le Mali ne brûlera pas.

A l’appel de la mère patrie, nous serons tous là.

Aujourd’hui et demain, contre les traitres, nous serons-là.

Aujourd’hui et demain, contre les séparatistes, nous serons-là.

Aujourd’hui et demain, contre l’irrédentisme, nous serons-là.

Aujourd’hui et demain, contre la sédition criminelle, nous serons-là.

Aujourd’hui et demain, contre la conspiration factieuse, nous serons-là.

Et alors, alors seulement poindra un jour nouveau. Pour nous.

Ibrahim MAIGA

Commentaires via Facebook :