Tout le monde admet que le jeu politique reste avant tout un jeu d’intérêts. C’est pourquoi, ailleurs comme au Mali, les présidents des partis, qui en sont plus souvent les principaux bailleurs, ne conçoivent pas que des cadres ou militants aient des ambitions « présidentielles ».
Au Mali, l’actualité politique a révélé des crises nées de telles situations et qui ont conduit certains partis politiques au bord de la déchirure. L’une des formations politiques qui fut buté à une telle situation est, sans nul doute, le Mouvement patriotique pour le Renouveau (MPR). Le parti dirigé par le Dr. Choguel Kokalla Maïga, avait été sérieusement secoué par la double candidature du fils et du gendre de l’ancien chef de l’Etat Moussa Traoré, parrain du parti. Cheick Bougadary Traoré et l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra avaient été au centre d’une polémique alimentée par les plaintes de certains militants fermement opposés à la candidature de l’un et l’autre considérés comme des militants de la dernière heure. « La question sera tranchée à l’interne du parti où la tendance majoritaire penche pour la désignation du candidat parmi les militants qui ont été toujours là pendant les bons et les mauvais temps que le parti a connus», nous a confié un jour un responsable de l’instance dirigeante du Mpr.
A la suite de cette guerre de tranchée, le fils et le beau fils, ont fini par choisir une autre alternative, en créant chacun son propre parti.
Dans les rangs de l’Union pour la Républiqueet la démocratie, Urd, le cas du 2ème vice président, et non moins ancien ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré, a fait grand échos. Il est même assez évocateur de la mainmise que certains responsables peuvent exercer sur leur formation. A l’approche des échéances de 2012, le 2ème vice président a tapé dans l’œil et fut soupçonné de s’adonner à un travail fractionnel dans le seul objectif de se propulser à la tête du parti. Mis depuis à l’écart et isolé de toutes les activités du parti, son exclusion serait à l’étude. Son seul tord, c’est certainement d’avoir nourri, en 2009, des ambitions qui contrarient la ligne politique définie par le principal bailleur du parti.
Le Parti pour le développement économique et la Solidarité(Pdes) ne constitue pas non plus un exemple de stabilité. Sa première convention s’est tenue dans un contexte de forte agitation, née d’un conflit de leadership qui a toujours cours entre le Président du parti, Hamed Diane Séméga, et le 1er vice président, Jeamille Bittar. Homme d’affaires, cumulant les fonctions de président de la Ccim et du Conseil économique, social et culturel, Jeamille Bittar, poussé par un puissant mouvement politique, l’Umam, (Union des mouvements et association du Mali), croit que le devoir de génération l’appelle à être candidat (avec ou sans l’accompagnement de son parti). Cette (intime) conviction ressort dans le slogan «l’histoire se joue maintenant ! »,choisi par les clubs qui réclament sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. A l’issue de cette convention, qui aurait abouti à un rapprochement des positions, l’opinion apprend la convocation du 1er vice président par le juge anti corruption, qui l’a écouté deux heures d’horloges durant sur des faits de détournement reprochés à l’opérateur économique dans le dernier rapport du Vérificateur général. Certains voient derrière cette interpellation, la main invisible de certains cadres du Pdes, qui vivent mal l’entêtement de Jeamille Bittar à défier son président.
Ailleurs, le problème de la candidature à la présidentielle ne se pose guère. Le président-fondateur est tout indiqué et désigné pour être candidat du parti
Oumar Diamoye