Osons le dire : Barrer la route aux loups déguisés en patriotes

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Après les événements de ces derniers jours, notamment du 9 janvier 2013, et les incidents graves qui les ont émaillés, nous pensons qu’il n’y a plus de doute sur l’intention de ceux qui sont cramponnés à l’idée des concertations nationales pour doter le pays de nouveaux organes de transition. C’est sans doute la bouée de sauvetage de leurs inavouables desseins !

Dans nos familles, au travail et dans une démocratie, nous pouvons avoir des points de vue différents, des opinions opposées. Mais, nous n’avons qu’une seule Patrie, aujourd’hui menacée dans son existence. Quelle ambition, noble fut-elle, peut aujourd’hui justifier ce que nous avons vécu à Bamako et à Kati le mercredi dernier ? Comment peut-on susciter une telle violence au moment même où notre armée est mobilisée sur le front pour anéantir l’ennemi ? À quoi serviront des concertations nationales si la République s’effondre totalement sous les assauts des islamistes ?

C’est en effet ce spectre qui plane aujourd’hui avec la volonté des djihadistes d’étendre leur zone d’influence au Sud. Comme le disait le jeune leader Moussa Mara du parti Yéléma (changement), dans sa réaction à la situation actuelle, «aucune revendication politique ou catégorielle ne saurait se justifier quand l’essentiel est en jeu». N’avons-nous pas aujourd’hui d’autres priorités que de se servir des élèves et étudiants ainsi que de fainéants pour imposer nos intérêts à toute une Nation ? Et ils osent encore se faire passer pour des «patriotes». À moins qu’il n’existe une autre définition du patriotisme.

Sinon, leur attitude depuis l’interruption du processus démocratique, est celle de vrais apatrides. Ils ne se soucient pas du Mali, mais de leurs ambitions démoniaques. Et là où cela devient inquiétant, c’est que ces gens se réclament du président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali (Cmsrfds) du capitaine Amadou Haya Sanogo. Ils disent agir pour parachever le coup d’Etat du 22 mars 2012. Oui, ils veulent perpétuer une erreur historique. Et pour conquérir le pouvoir. Ils sont en train de nous imposer la pire des humiliations.

Et pourtant, les vrais acteurs de ce putsch doivent être pressés aujourd’hui de renfermer cette parenthèse. Il serait naïf de la part du jeune officier et de ses compagnons de croire que ces aventuriers illusionnistes sont de leur côté. En réalité, ils ne sont que des pions sur leur échiquier. Ils sont courtisés parce que ces poisons de la démocratie croient qu’ils peuvent profiter d’eux pour parvenir à leurs fins. Que le capitaine sache que ses «alliés» sont pires que ceux qu’il déteste et tient pour responsables de la décadence du Mali. Il peut faire son enquête, il sera surpris de voir, autour de lui, combien d’agitateurs d’aujourd’hui sont compromis jusqu’au cou.

De faux et encombrant amis

Ces loups affamés veulent dévorer la République toute crue en sacrifiant l’avenir d’innocents scolaires et étudiants. Pourquoi devons-nous leur faire confiance alors que les récentes expériences ont démontré qu’il n’est pas prudent d’ouvrir aux «aigris politiques» le boulevard d’accès au pouvoir. En tout cas, les opposants historiques ont toujours échoué et conduit leurs pays au bord du précipice, chaque fois qu’ils ont pu accéder à la Magistrature suprême. Les cas Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire) et Abdoulaye Wade (Sénégal) l’illustrent éloquemment. Et pour le moment, Alpha Condé est loin de combler les attentes en Guinée-Conakry.

Il est donc temps que l’ex-junte prenne réellement ses distances avec ces mégalomanes, si ses dirigeants veulent réellement «reconstruire le mur» dont ils ont provoqué l’effondrement. Comme le suggère une amie sur Facebook, il est temps que Haya dise officiellement dans quel camp il est en dévoilant «ses quatre vérités» à ses «faux alliés». Cela est d’autant nécessaire que, quand les «amis» deviennent encombrants, il faut se débarrasser d’eux, si on ne veut pas être comptable de leurs agissements.

Aujourd’hui, Amadou Haya Sanogo doit comprendre que ceux qui s’agitent dans la rue et manipulent une foule d’analphabètes, voire une horde de chômeurs et de fainéants, depuis son coup d’Etat du 22 mars dernier, se servent de lui, de son action jugée maintenant comme un «mal nécessaire». Aider le capitaine à faire la purge qu’il souhaite de toutes ses forces, est le cadet de leurs soucis. Ils ont seulement besoin du leader de l’ex-junte pour accomplir leur basse besogne de déstabilisation de ce pays. Personne n’est dupe dans ce pays pour ne pas comprendre que ces organisations ne misent que sur le désordre et le chaos pour prendre le pouvoir.

Sincèrement, quel est le parti politique au sein de la Copam, par exemple, qui peut gagner une élection présidentielle au Mali ? Le «Docteur pyromane» sait comment il a été élu député à Kolondiéba.  Comment accéder au pouvoir ? Voilà la hantise de ces mégalomanes qui ont cru leurs vœux exaucés après le putsch de Sanogo et compagnons d’armes. La preuve, la Copam a volé en éclats à cause d’un portefeuille ministériel dans le gouvernement d’union nationale. Younouss en a profité pour éjecter Amion qui s’est consolé en créant une association jumelle. Pensez-vous que des démons qui s’entredéchirent pour un poste ministériel puissent travailler dans le sens du bonheur du peuple malien? Entre nous, quelle doit-être la priorité des Maliens aujourd’hui ? Les concertations nationales ou la libération du septentrion ? La réponse est connue de ceux qui aiment réellement cette Patrie. Les concertations ne sont une priorité que pour aider le gouvernement à établir sa «Feuille de route» réclamée par nos partenaires et indispensable à la définition d’un calendrier électoral.

N’abandonnons pas la Patrie à la meute affamée

Aujourd’hui, le Mali a beaucoup plus de besoin d’unité et de stabilité, gage de crédibilité aux yeux de la Communauté internationale, et non d’un incessant retour à la case-départ imposé par la volonté d’une minorité de radicaux qui veulent nous imposer de nouveaux organes de transition. Lesdites concertations peuvent-elles aboutir par exemple à un organe législatif plus crédible que l’actuelle Assemblée nationale ?

Les agitateurs veulent exclure l’Assemblée nationale de la transition, parce qu’ils n’y ont pas la majorité. Mais, ils auraient eu une autre attitude si le rapport des forces était en leur faveur à l’Hémicycle.  Il ne faut pas se voiler la face, ce ne sont pas de simples condamnations qui vont amener ces assoiffés de sang et de pouvoir à renoncer à leurs incitations à la violence et à la haine.

Il est temps de leur montrer les limites du tolérable. Ces agitateurs doivent êtres neutralisés rapidement car, tant qu’ils pourront continuer leur propagande incendiaire à l’aide des «médias de la haine», le pays ne connaîtra jamais la paix requise pour faire face aux défis essentiels. Et pour ce faire, tous les regards doivent aujourd’hui être tournés du côté de Kati. Légitimement, puisque le capitaine Amadou Haya s’est autoproclamé arbitre de la transition en éjectant Cheick Modibo Diarra de la Primature, le 11 décembre dernier. Ce qui a été reproché à l’ancien Premier ministre, c’est d’être un obstacle à la transition.

Et comme un arbitre se doit d’être impartial, il est souhaitable que le capitaine siffle la fin de la récréation et remettent ses «alliés» à leur place. Cela est nécessaire pour la quiétude du pays. En effet, si le chef de l’ex-junte n’agit pas rapidement, le pays va basculer dans la violence, car les Maliens ne vont pas continuer à fermer les yeux et laisser les mégalomanes menacer leurs biens et compromettre l’avenir de leurs enfants aujourd’hui privés de cours par crainte d’émeutes !

Donnons-nous la main pour sauver notre patrie des apatrides déguisés en djihadistes et surtout de la meute affamée de politiciens qui veut nous empêcher d’agir pour relever nos défis essentiels à la survie de notre Nation : la libération du septentrion et l’organisation d’élections crédibles dans un climat sociopolitique apaisé ! La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Hamady TAMBA

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