Alors que la crise politique malienne se cherche une issue de secours via le rĂ©tablissement de la Constitution et lâAccord-cadre organisant une transition, le cafouillage institutionnel et la cacophonie juridique reprennent du poil de la bĂȘte.
Une couche opaque dâhypocrisie organisĂ©e parla CEDEAO, sĂ©pare de plus en plus la pratique institutionnelle en cours et la lettre ainsi que lâesprit dela Constitutionet de lâAccord-cadre. Les masques tombent-il enfin? Tout se passe comme si les rigueurs de la constitutionnalitĂ© et les obligations de lâAccord-cadre nâĂ©taient agitĂ©es que comme des leurres pour mieux soumettre la souverainetĂ© nationale du peuple malien aux desideratas dâun syndicat illĂ©gitime de Chefs dâEtat pour la plupart dĂ©mocratiquement mal Ă©lus et pour ce fait mal fondĂ©s Ă prodiguer des leçons de dĂ©mocratisation Ă notre pays quâils sont en passe de conduire droit au mur.La CEDEAOqui prĂŽne le respect dela Constitutionet de lâAccord-cadre peut- elle continuer Ă sâasseoir sur ses propres obligations juridiques dans sa stratĂ©gie de rĂšglement de la crise politique malienne?
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Un Ă©chafaudage institutionnel bancal
Depuis lâinvestiture du PrĂ©sident intĂ©rimaire intervenue le 12 avril 2012, le Mali Ă©tait censĂ© vivre sous lâĂ©gide de la Constitutionde 1992 au moins jusquâaux termes du dĂ©lai des 40 jours impartis pour lâĂ©lection du nouveau PrĂ©sident. Or il ressort manifestement quâil nâen est rien et quâil nâen sera probablement rien. Le schĂ©ma thĂ©orique de mise en Ćuvre de lâarticle 36 de la Constitutiona Ă©tĂ© proprement piĂ©tinĂ© dans ses modalitĂ©s qui interdisent notamment la nomination par le PrĂ©sident intĂ©rimaire dâun Premier ministre et dâun gouvernement. Trois derniĂšres mesures Ă©dictĂ©es en violation de la Constitutionpar le PrĂ©sident intĂ©rimaire matĂ©rialisent ce piĂ©tinement: le dĂ©cret n°2012-192/P-RM du 17 avril 2012 mettant fin aux fonctions du Premier ministre KaĂŻdama et des autres membres de son gouvernement, le dĂ©cret n°2012-193/P-RM du 17 avril 2012 portant nomination du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et enfin le dĂ©cret n°2012-194/P-RM du 24 avril 2012 portant nomination des membres du gouvernement qui apparaĂźt comme le dernier acte de sacrilĂšge du rituel des entorses dĂ©libĂ©rĂ©es Ă la Constitution. Aceux qui prĂ©tendent quâil nây a pas violation de la ConstitutiondĂšs lors que le PrĂ©sident intĂ©rimaire nâa pris que «lâacte formel »de ces nominations,nous de sortir de lâimposture juridique.Il ne saurait y avoir de Premier ministre ou de gouvernement en dehors de «lâacte formel »de leurs nomination que la Constitution interdit formellement au PrĂ©sident intĂ©rimaire. Ceux qui sâĂ©vertuent par des Ă©lucubrations juridiques, Ă maquiller les violations constitutionnelles imputables au PrĂ©sident intĂ©rimaire, oublient que mĂȘme en temps normal, le prĂ©sident dela RĂ©publique peut ĂȘtre contraint, dans le cadre du rapport de force politique dĂ©favorable dâune cohabitation par exemple, de nommer une personnalitĂ© que la nouvelle majoritĂ© propose comme Premier ministre. Celui-ci nâen reste pas moins le Premier ministre dĂ©signĂ© par le PrĂ©sident dela RĂ©publique au sens des dispositions constitutionnelles pertinentes. Le Premier ministre a beau avoir Ă©tĂ© proposĂ© par le CNRDRE et le mĂ©diateur, il nâen reste pas moins le Premier ministre nommĂ© par lâacte formel du PrĂ©sident intĂ©rimaire et ce, en mĂ©connaissance dela Constitution. Aucune argutie ne peut avoir raison sur cette Ă©vidence juridique! Du fait de ces violations constitutionnelles , les organes de lâexĂ©cutif se trouvent dĂ©chirĂ©s dans une cohabitation entre une pseudo-constitutionnalitĂ© assurĂ©e par le PrĂ©sident intĂ©rimaire et une transition maladroitement assurĂ©e par le Premier ministre et son gouvernement. La transition apparaĂźt vĂ©ritablement comme un Ă©chafaudage institutionnel bancal Ă plusieurs points de vue.
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Un attelage gouvernemental contraire Ă lâaccord-cadre
Dâune part et au vu du dĂ©cret n°2012-194/P-RM du 24 avril 2012 portant nomination des membres du gouvernement et des rĂ©actions nĂ©gatives quâil a suscitĂ©es, il ressort que les conditions de nomination de ses membres sont en porte-Ă -faux avec le point (b) de lâarticle 6 de lâAccord-cadre trĂšs explicite sur la question qui prĂ©voyait «un gouvernement dâunion nationale de transition composĂ© de personnalitĂ©s consensuellesâŠÂ». Un engagement non tenu ! En lâabsence dâun processus consensuel digne de ce nom quâaurait dĂ» observer sa formation pour lui garantissant une relative reprĂ©sentativitĂ© nationale sur la base dâun dĂ©nominateur politique et social minimum, ce gouvernement nâa rien dâ«union nationale» au sens de lâAccord-cadre du 6 avril 2012. En revanche son extranĂ©itĂ© crĂšve les yeux avec son seul ministre dâEtat venu du Burkina qui fait office de vice-Premier avec par exemple la possibilitĂ© dâorganiser des rĂ©unions interministĂ©rielles comme un Premier ministre. Le dĂ©cret n°2012-194/P-RM du 24 avril 2012 dĂ©jĂ entachĂ© dâinconstitutionnalitĂ©, ne respecte pas non plus les dispositions de lâAccord-cadre comme Ă©voquĂ© plus haut. Il commet un double pĂȘchĂ© au plan juridique.
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Un prĂ©sident de transition au mĂ©pris de lâaccord-cadre
Par ailleurs, la transition va devoir supporter un PrĂ©sident intĂ©rimaire prĂ©alablement non prĂ©vu dans les organes de Transition de lâAccord-cadre du 6 avril 2012. Mais qui vient dâĂȘtre, de maniĂšre unilatĂ©rale, imposĂ© de lâĂ©tranger par le syndicat des Chefs dâEtat dela CEDEAOĂ lâissue de leur sommet extraordinaire du 26 avril 2012 Ă Abidjan. Cette dĂ©cision unilatĂ©rale dâAbidjan constitue une violation de lâAccord-cadre dans la mesure oĂč celui-ci reconnait de maniĂšre expresse Ă son article 6, la responsabilitĂ© des parties signataires-mĂ©diateur et Cnrdre dans la mise en place des organes de transition. La logique juridique de cette responsabilitĂ© voudrait que le Cnrdre soit partie prenante de ce qui apparait aujourdâhui comme un amendement inavouĂ© aux engagements du 6 avril 2012. Un amendement auquel ni lâune des parties, signataires-le Cnrdre, ni les autres parties prenantes maliennes ne semblent avoir Ă©tĂ© associĂ©es. De la mĂȘme maniĂšre que le Cnrdre, au nom de lâAccord-cadre, avait Ă©tĂ© Ă©troitement associĂ© Ă la dĂ©signation du Premier ministre et du gouvernement de Transition, il aurait dĂ» Ă©galement avoir son mot Ă dire non seulement sur lâamendement dĂ©guisĂ© Ă lâorigine du poste de PrĂ©sident dela Transition, mais Ă©galement sur le choix de la personnalitĂ© devant lâoccuper. Sur le strict plan juridique, la dĂ©cision unilatĂ©rale de dĂ©signation parla CEDEAOdu PrĂ©sident dela Transitionconstitue une entorse dĂ©libĂ©rĂ©e Ă lâAccord-cadre du 6 avril 2012. Sur le plan politique, la dĂ©cision Ă©quivaut Ă une belle gifle Ă la souverainetĂ© du peuple malien.
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Un président à la fois intérimaire et de transition en violation de la constitution
Plus grave encore Ă cet Ă©gard, câest lâeffet de dĂ©doublement fonctionnel attachĂ© Ă cette dĂ©signation qui fait de Dioncounda TraorĂ©, Ă la fois un PrĂ©sident intĂ©rimaire et un PrĂ©sident de Transition en mĂȘme temps.Une autoritĂ© Ă double casquette, tantĂŽt dela Constitution, tantĂŽt dela Transition!Or lâArrĂȘt n°2012-001/CC/Vacance du 10 avril 2012, conformĂ©ment Ă la Constitutionmalienne, a dĂ©signĂ© Dioncounda comme PrĂ©sident intĂ©rimaire Ă lâexclusion de la qualitĂ© de «tout autre fonction politique» ou autre.La dĂ©signation anticipĂ©e, voire prĂ©cipitĂ©e du PrĂ©sident intĂ©rimaire comme PrĂ©sident de Transition en plein dans la pĂ©riode du dĂ©lai constitutionnel de lâintĂ©rim, est une vĂ©ritable agression contrela Constitutiondu Mali.La CEDEAOaurait dĂ» avoir beaucoup plus dâĂ©gard et de considĂ©ration pour notre Constitution en ayant la patience dâattendre au moins lâexpiration du dĂ©lai des 40 jours de lâintĂ©rim pour vĂȘtir lâex-PrĂ©sident intĂ©rimaire de la toge du PrĂ©sident dela Transition.
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Un chronogramme de transition en violation de lâaccord-cadre  Â
Enfin, la dĂ©signation controversĂ©e du PrĂ©sident de la Transitionau sommet dâAbidjan est accompagnĂ©e dâune autre mesure tout aussi mĂ©prisante pour lâAccord-cadre et le peuple malien qui est celle de la fixation unilatĂ©rale de la durĂ©e de la pĂ©riode de la TransitionĂ douze mois. Cette dĂ©cision peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une provocation de plus dans la mesure oĂč le point(d) de lâarticle 6 de lâAccord-cadre du 6 avril prĂ©cise bien que «les parties signataires, en concertation avec toutes les parties prenantes, arrĂȘtent une feuille de route pour la transition comprenant le dĂ©lai et le chronogramme de la transition; les tĂąches opĂ©rationnelles Ă accomplir par les diffĂ©rents organes de transition en vue dâune transition pacifiqueâŠÂ»Â A travers ces petits arrangements dâAbidjan,la CEDEAO voudrait-elle faire comprendre au peuple malien que câest dĂ©sormais elle seule qui dĂ©ciderait de son sort sans le consulter? JusquâĂ quelle limite le peuple malien se laisserait-il humiliĂ© de la sorte? La question ne peut plus ĂȘtre Ă©ludĂ©e, car au-delĂ de la mĂ©fiance probablement comprĂ©hensible envers les militaires, câest le peuple malien souverain qui se voit en dĂ©finitive privĂ© de son droit lĂ©gitime Ă disposer de lui-mĂȘme.
Le Premier ministre et son gouvernement de transition forment ainsi avec le PrĂ©sident Ă la fois intĂ©rimaire et de Transition, une sorte de«TroĂŻka » de la cohabitation entre lâintĂ©rim et la transition, vĂ©ritable facteur de paralysie de lâexĂ©cutif ainsi Ă©cartelĂ© entre trois pĂŽles de pouvoir formant autant de lĂ©gitimitĂ©s en conflit latent. Câest la preuve que la crise politique malienne nâest pas encore Ă son point dâĂ©quilibre institutionnel. Qualifier un tel montage juridico-politicien dâ «AutoritĂ©s constitutionnelles de la Transition»comme le disait un responsable politique rĂ©cemment, est tout simplement ridicule et grotesque, juridiquement parlant. Le schĂ©ma institutionnel dâensemble qui sâen dĂ©gage pour lâinstant, projette lâimage Ă©cornĂ©e dâun pouvoir de « facto »plutĂŽt que de « jure ».
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Une guerre de cohabitation en perspective entre un premier ministre doté de pleins pouvoirs et une assemblée nationale sous perfusion
Parmi les trois pĂŽles de pouvoirs de la « TroĂŻka », celui du Premier ministre nâest pas sans soulever quelques interrogations, au vu du point (a) de lâarticle 6 de lâAccord-cadre du 6 avril relatif aux organes de transition ainsi libellĂ©: «Un Premier ministre de transition, chef du gouvernement, disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de conduire la transition, de gĂ©rer la crise dans le nord du Mali et dâorganiser des Ă©lections libres, transparentes et dĂ©mocratiques, conformĂ©ment Ă une feuille de route, sera dĂ©signĂ© ».Ce qui retient davantage lâattention parmi ces prĂ©rogatives du Premier ministre, câest bien la notion de « pleins pouvoirs» qui semble avoir surgi comme par inadvertance dans lâAccord-cadre. Câest pourquoi, on est parfois tentĂ© de se demander si les rĂ©dacteurs de lâAccord-cadre ont vĂ©ritablement entendu confĂ©rer Ă cette notion, son acception courante dans la terminologie consacrĂ©e. Que recouvre la notion de pleins pouvoirs du Premier ministre au niveau de lâAccord-cadre et quelles consĂ©quences juridiques sây attachent? Les constitutionalistes ne dĂ©mentirons pas que la notion de pleins pouvoirs dont lâexĂ©cutif est le bĂ©nĂ©ficiaire, renvoie Ă lâidĂ©e de dĂ©lĂ©gation du pouvoir lĂ©gislatif, en gĂ©nĂ©rale justifiĂ©e par certaines circonstances exceptionnelles face auxquelles le parlement paraĂźt mal outillĂ© et peu efficace Ă cause de ses procĂ©dures. Les organes constitutionnels de reprĂ©sentation de la nation nâont jamais Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme les plus aptes Ă gĂ©rer les situations de crise politique grave au sein des Etats. La plupart des constitutions connaissent sous des formes plus ou moins poussĂ©es, des systĂšmes dâintervention de lâexĂ©cutif dans les matiĂšres relevant du domaine de la loi.
Câest notamment le cas de la dĂ©lĂ©gation temporaire classique des ordonnances qui permet dans un dĂ©lai trĂšs limitĂ© au gouvernement, sur habilitation parlementaire, de prendre par ordonnance, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Câest encore le cas des circonstances exceptionnelles graves qui habilitent le PrĂ©sident de la RĂ©publiqueĂ prendre toutes mesures y compris dâordre lĂ©gislatif exigĂ©es pour y faire face. La notion de pleins pouvoirs au sens de lâAccord-cadre va largement au-delĂ de ces hypothĂšses et devrait se traduire concrĂštement par une dĂ©lĂ©gation de durĂ©e relativement longue avec des objectifs assez larges et ambitieux comme «la conduire de la transition, la gestion de la crise dans le nord du Mali et lâorganisation dâĂ©lections libres, transparentes et dĂ©mocratiques ».Accorder les pleins pouvoirs au Premier ministre, revient Ă lui donner carte blanche de prendre toutes mesures y compris dâordre lĂ©gislatif quâil jugera nĂ©cessaire pour la rĂ©alisation de lâensemble de ces objectifs. JusquâĂ la rĂ©alisation de ces objectifs, les pleins pouvoirs du Premier ministre lâautorisent, au-delĂ du pouvoir rĂšglementaire classique quâil dĂ©tient naturellement en tant que chef du Gouvernement, Ă exercer des compĂ©tences lĂ©gislatives sans contrĂŽle de lâAssemblĂ©e nationale. Pour paraphraser, on pourrait comparer cette prĂ©rogative Ă une sorte dâhabilitation lĂ©gislative de longue durĂ©e sans condition de ratification parlementaire. Si lâon admet que les pleins pouvoirs impliquent lâimmixtion quasi illimitĂ©e du Premier ministre dans toute matiĂšre relevant du domaine de la loi, en thĂ©orie rien ne devrait lâempĂȘcher de lĂ©gifĂ©rer par voie dâordonnance, par exemple sur les mesures lĂ©gislatives dâaccompagnement prĂ©vues dans lâAccord-cadre du 6 avril2012. A cet Ă©gard, on perçoit bien quâil y a une contradiction au niveau de lâAccord-cadre qui, tout en dotant le Premier ministre des pleins pouvoirs, rĂ©habilite en mĂȘme temps lâAssemblĂ©e nationale aux dĂ©pens de laquelle doivent sâexercer ces pleins pouvoirs. On comprend dâautant moins cette contradiction quâil est question dans lâAccord-cadre de maintenir artificiellement en vie, mĂȘme au-delĂ de son mandat constitutionnel Ă lâAssemblĂ©e nationale. Un Premier ministre dotĂ© des pleins pouvoirs, flanquĂ© dâune AssemblĂ©e nationale en mal de lĂ©gitimitĂ© dans ce contexte de crise politique grave, cela ne peut quâen rajouter au cafouillage institutionnel en cours.
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Dioncounda en situation dâincompatibilitĂ© a-t-il formellement optĂ©Â ?
Rien nâest moins sĂ»r semble peut Ă©branler la certitude absolue de lâincompatibilitĂ© entre la fonction de PrĂ©sident intĂ©rimaire et le mandat de dĂ©putĂ© Ă lâAssemblĂ©e nationale. La question se prĂȘte dâautant moins Ă des exĂ©gĂšses inutiles que la Constitution malienne ne laisse planer lâombre dâaucun doute sur cette incompatibilitĂ©. Le PrĂ©sident intĂ©rimaire Dioncounda TraorĂ© ne peut en aucun cas, conserver son mandat de dĂ©putĂ©! Telle est la volontĂ© souveraine du constituant malien exprimĂ©e Ă lâarticle 34 de la Constitution qui dispose que «les fonctions de PrĂ©sident de la RĂ©publique sont incompatibles avec lâexercice de toute autre fonction politique, de tout mandat Ă©lectif, de tout emploi public, de toute autre activitĂ© professionnelle et lucrative».Telle est la volontĂ© souveraine du constituant malien rĂ©affirmĂ©e par la Cour constitutionnelle en lâendroit du PrĂ©sident intĂ©rimaire dans lâArrĂȘtn°2012-001/CC/vacance du 10 avril 2012. ArrĂȘt qui, Ă dessein-sans doute pour Ă©viter toute hĂ©sitation-cite Ă son alinĂ©a 5 :«ConformĂ©ment Ă lâarticle 34 de la constitution, les fonctions de PrĂ©sident de la RĂ©publique sont incompatibles avec lâexercice de toute autre fonction politique, de tout mandat Ă©lectif, de tout emploi public, de toute autre activitĂ© professionnelle et lucrative». Cette mention nâest pas fortuite dans lâArrĂȘt de vacance du 10 avril 2012. Elle sonne comme un rappel, voire une mise en garde Ă Dioncounda TraorĂ© quant Ă lâincompatibilitĂ© entre sa fonction de PrĂ©sident intĂ©rimaire et son mandat de dĂ©putĂ©.Câest une invitation Ă dĂ©missionner du mandat de dĂ©putĂ©, adressĂ© par la Cour constitutionnel Ă Dioncounda TraorĂ©.Les conditions de cette dĂ©mission sont fixĂ©es par la loi organique sur les dĂ©putĂ©s qui prĂ©cise ainsi quâil suit Ă son article 7:«Tout dĂ©putĂ© qui, pour une cause survenue postĂ©rieurement Ă son Ă©lection, se trouverait dans un cas dâincompatibilitĂ©, doit opter dans un dĂ©lai de 30 jours, entre sa fonction et son mandat. PassĂ© ce dĂ©lai, il est dĂ©clarĂ© dĂ©missionnaire de son mandat par le PrĂ©sidentde lâAssemblĂ©e nationale soit dâoffice, soit sur la rĂ©clamation de tout Ă©lecteur».
ThĂ©oriquement, cette dĂ©mission qui crĂ©Ă© une vacance de siĂšge aurait dĂ» conduire Ă une Ă©lection partielle. Celle-ci nâaura toutefois pas lieu en application de lâarticle 10 de la loi organique citĂ©e plus haut selon lequel« il nâest pas procĂ©dĂ© Ă des Ă©lections partielles dans les douze dernier mois prĂ©cĂ©dant le renouvellement gĂ©nĂ©ral de lâAssemblĂ©e nationale».
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Le juge constitutionnel dans lâinconfort des bricolages juridiques de la CEDEAO
Il est Ă©tonnant que certains de nos constitutionnalistes se risquent Ă cautionner la rĂ©fĂ©rence faite parla Courconstitutionnelle Ă lâAccord-cadre du 6 avril 2012, quâils vont jusquâĂ assimiler Ă accord international en bonne et due forme. Nous inscrivant Ă rebrousse-poil de cette interprĂ©tation, nous considĂ©rons quâun accord international lie avant tout deux sujets de droit international et dĂ©nions pour ce fait, le caractĂšre de vĂ©ritable engagement international Ă lâAccord-cadre dont lâune des parties reprĂ©sentĂ©e par le Cnrdre nâĂ©tait pas constitutionnellement qualifiĂ©e pour agir, en tant que sujet de droit international, au nom de lâEtat malien. Si lâon part de lâidĂ©e que seulela ConstitutiondĂ©termine les organes compĂ©tents pour engager lâEtat sur le plan international, Ă travers des traitĂ©s et autres accords internationaux, lâAccord-cadre ne rĂ©pond guĂšre Ă cette exigence et ressemble plutĂŽt Ă un genre sui generis difficile Ă classer dans les catĂ©gories dâengagements internationaux.
Câest pourquoi dans une prĂ©cĂ©dente contribution, nous avions dĂ©noncĂ© la rĂ©fĂ©rence faite Ă lâAccord -cadre par la Courconstitutionnelle au niveau des textes visĂ©s par son ArrĂȘt n°2012-001/CC/Vacance du 10 avril 2012. Le juge constitutionnel nâavait pas Ă viser un accord dont lâun des protagonistes, le Cnrdre, procĂšde dâun coup dâEtat militaire contre les institutions constitutionnelles que la Courconstitutionnelle a lâobligation de protĂ©ger. Au surplus, mĂȘme en concĂ©dant Ă lâAccord-cadre son caractĂšre de norme juridique internationale, ses contrariĂ©tĂ©s avec la Constitutioninterdiraient au juge constitutionnel de sâen prĂ©valoir, au risque de tomber sous le coup de lâarticle 90 de la Constitutionqui prohibe la ratification de tout engagement international comportant une clause contraire Ă la Constitution. MĂȘmesi lâaccord Ă©tait juridiquement fondĂ©, ses contradictions avec la Constitutionssont telles que la Courconstitutionnelle ne pouvait pas le cautionner sans porter atteinte Ă lâarticle 90 de la Constitution. Unesituation juridique dĂ©cidĂ©ment inconfortable pour la Courconstitutionnelle qui joue aussi dans cette crise politique grave, sa crĂ©dibilitĂ© quâelle devrait se garder Ă tout prix de faire entacher, en restant sourde aux sirĂšnes des politiciens de tout acabit en mal de caution juridique Ă leurs grossiers montages politico-institutionnels. Les juges constitutionnels savent quâen cette pĂ©riode de discontinuitĂ© constitutionnelle, ils sont naturellement exposĂ©s Ă des vellĂ©itĂ©s dâinstrumentalisation de la part des acteurs politiques. Ils doivent pas aussi oublier quâils ne peuvent pas grand-chose dĂšs lors que les institutions politiques ne fonctionnent plus selon les normes constitutionnelles comme actuellement dans notre pays soumis Ă un processus de vide constitutionnel qui frappe progressivement les grandes institutions de la RĂ©publique. Ceuxqui pensent en particulier que la Courconstitutionnelle pourrait servir leur dessein politique Ă travers son statut «dâorgane rĂ©gulateur du fonctionnement des institutions et de lâactivitĂ© des pouvoirs publics »reconnu à lâarticle 85 de la Constitution ou par le truchement des compĂ©tences quâelle dĂ©tient en vertu de son article 86 de « statuer sur les conflits dâattribution entre les institutions de lâEtat» ne sont que de pauvres marchands dâillusion. Il est en effet illusoire de croire quâun pouvoir constituĂ© ou dĂ©rivĂ© commela Cour constitutionnelle peut offrir la rĂ©ponse juridique Ă une crise politique dont la gravitĂ© renvoie plutĂŽt Ă des solutions relevant du pouvoir constituant. Face au vide constitutionnel qui se profile Ă lâhorizon,la Cour constitutionnelle commettrait une erreur fatale en se prĂȘtant au jeu des compromissions politiques pseudo-juridiques de ce nouveau constitutionnalisme africain au rabais qui dĂ©fie toutes les lois de la normativitĂ© juridique. Un jeu dĂ©cidĂ©ment favori du syndicat des Chefs dâEtat dela CEDEAO.
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Dr Brahima FOMBA
Constitutionnaliste et Politologue
QUE DIEU BENISSE ABONDAMMENT LE MALI , SES ENFANTS , L ARMEE MALIENNE COMBATTANTE ET DIGNE , LE HAUT CONSEIL DE NOS EXPERTS MILITAIRES DU CNRDRE JEUNES ET ANCIENS , ET TOUS LES JEUNES MILITAIRES MALIENS DIGNES DYNAMIQUES TEIGNEUX , INTREPIDES AUX COMBATS , BIEN AGUERRIS PAR PLUS D’ UNE DECENNIE DE VIOLANTS ET MEURTRIERS COMBATS DANS LES TRES CORIACES ET CHAUDES DUNES DE TAOUDENIT , AGUELOK , ASONGO , GOUDAM , BOUREM , BADIANGARA , SEVARE , TINZAWATIN , KIDAL , ANDER RAMBOUKANE , ANE FIS , LERE , TESSALIT , MENEKA , GAO , TOMBOUCTOU .
TRES TRES LOIN DE BAMAKO SIKASSO SEGOU KADIOLO BADIANGARA KAYES KOULIKORO BOUGOUNI MOPTI .
MERCI A TOUS NOS SOLDATS MALIENS ET EN PARTICULIER A CEUX QUI ACCEPTENT VISIBLEMENT LE SUPREME SACRIFICE .
MERCI A TOUTES NOS JEUNES FORCES COMBATTANTES DES FORCES SPECIALES MALIENNES DE COMBATS BERRETS VERTS .
ET PAS FIERE DE FONCTIONNAIRES MILITAIRES CORROMPUS ET VENDUS DE PALAIS PRESIDENTIEL COMME CES BERRETS ROUGES ;;;NUL MALGRE TOUS CES ARMES QUE ATT LEUR A DONNE POUR SA SECURITE . ET NON AU NORD AUX FORCES SPECIALES DES DIFFERENTS REGIMENTS DES BERRETS VERTS .
ET ENFIN MERCI A TOUS LES MILITAIRES MALIENS EN GENERAL , JEUNES ET ANCIENS , DIGNE ET AMOUREUX DU MALI , INCORRUPTIBLES ET PASSIONNES PAR LE MALI .
ENCORE MERCI AUX ELEMENTS DE NOS REGIMENTS DE COMBATS TOMBES SUR LE CHAMP DE L’HONNEUR POUR LE M A L I . CAPITAINE DE CHAMP DE TRAORE SEYDOU 37 ANS, TOMBE AUX VIOLENTS AFFRONTEMENTS DE AGUELOK PAR MANQUE DE SOUTIEN LOGISTIQUE ADAPTE APRES PRES D’UNE SEMAINE DE FAROUCHE RESISTANCE FACE A L’ENEMI, CAPITAINE DES FORCES SPECIALES
DE COMBATS REGIMENTS DU GENIE MILITAIRE BERRET VERT, COMBATTANT INTREPIDE ET ECLAIREUR MILITAIRE MALIEN HORS PAIRE , EXPERT MILITAIRE DES COMBATS DE LOCALITES , PATRIOTE , GRAND SPORTIF , HONORABLE CITOYEN, FIER MALIEN .
VIVE UN MALI NOUVEAU , FORT , ET SURTOUT TRANSPARENT DANS SA GESTION DE L’ETAT MALIEN TANT AU PLAN CIVIL QUE MILITAIRE . VIVE LA FRAICHEUR EN AGE DE NOS FORCES MILITAIRES !
VIVE LES REGIMENTS DE KAYES SEGOU KOULIKORO ET SIKASSO POUR LEUR PROMPTITUDE A
SACRIFIER POUR LE MALI ! MERCI A LA POPULATION DU MALI POUR SON SOUTIEN ET SON AIDE PRECIEUSE ! VIVE LE CNRDRE , VIVE DIONCOUNDA , VIVE LE PREMIER MINISTRE DIARRA !
VIVE NOTRE ARMEE ! QUE NOUS L’AIMIONS OU PAS , C’EST ELLE QUI FERA LA LIBERATION TOTALE DES DERNIERES DUNES A CONQUERIR ! AIMONS LA ! SOUTENONS LA ! APPROVISIONNONS LA ! ENCOURAGEONS LA ! MOBILISONS LA !PREPARONS LA ! EQUIPONS LA MODERNEMENT POUR REPONDRE EN CONSEQUENCE FACE A CETTE DIFFICILE MISSION HISTORIQUE ! ECOUTONS LA ! ET ENFIN ELLE FERA LE VOEU ARDENT DU PEUPLE MALIEN ! VIVE LE MALI ! VIVE NOS TROUPES EN VERITE SONT VRAIMENT TRES TRES TRES CRAINTES DANS LA SOUSREGION POUR LES HOSTILITES DESERTIQUES BIEN CONNU , MAIS AUSSI BIEN MAL EQUIPEES POUR COUVRIR UN VASTE PAYS . TOUMANI A VENDU LE MALI ET A RIDICULISE NOTRE ARMEE NATIONALE .
PAUVRE MALIEN VOTRE PAYS EST EN PERDITION VOUS VOUS BATTEZ POUR DES FUTIILITES .AVEZ VOUS DEJA VU LE NIGERIA DEPUIS LA GUERRE D DU BIAFRA. VOUS AVEZ VU LE NIGERIA PARLER DE SEPARATION . VOUS VOUS BATTEZ POUR LE PALAIS DE KOULOUBA ALORS VOTRE PAYS SE DECHIRE
Le Premier Ministre CMD, en vertu des pleins pouvoirs qui lui sont donnĂ©s, doit sâadresser Ă la nation. Pour dire ce quâil fait actuellement. Nous avons un prĂ©sident. Nous avons un PM et son gouvernement. Mais nous faisons face au silence.
Pourquoi Dioncounda ne fait pas une dĂ©claration sur la dĂ©cision prise par les Chefs dâEtat de la CDEAO ? Il doit expliquer car tous les maliens ne savent pas lire le communiquĂ© final. đ đ đ Il doit expliquer pourquoi il a acceptĂ©. On dirait que Dioncounda attend simplement son 40Ăšme jour. Si câest ça, pourquoi il ne dĂ©missionne pas maintenant pour rendre service Ă tout le monde. Car je ne vois vraiment pas Ă quoi il sert Ă part vivre dans son hĂŽtel 5 Ă©toiles, comme Alassane Wattara dans lâhĂŽtel du Golf Ă Abidjan⊠đ đ đ
Pourquoi le PM Diarra ne fait pas de dĂ©claration pour expliquer Ă la nation ce sur quoi il travaille maintenant ? On ne sait mĂȘme pas ce quâil fait. Nous nâentendons que les militaires du CNRDMachin, et les hommes politiques qui nâarrĂȘtent pas de sâinviter dans le dĂ©bat, alors que personne ne leur demande rien. đ đ đ
On dirait aussi que tout le monde attend le rĂ©sultat des Ă©lections en France⊠Mais ce nâest pas notre affaire ça⊠đ đ đ đ đ đ
Le problĂšme n’est pas Sanogo seul ! C’est aussi le non respect des accords je relate les faits! les Sbires de la France Dioncounda et la CEDEAO veut plonge le Mali encore plus dans la merde .je suis malien lucide je m’en fou de Sanogo ou de quiconque la n’est pas le problĂšme:je rĂ©sume, le poisson pourrit toujours par la tĂȘte. La CEDEAO est une organisation pourrie ; et sa putrĂ©faction, il faut le reconnaĂźtre, dĂ©coule du pourrissement moral de ceux-lĂ mĂȘme qui la dirigent.
Ils sont aux soldes de la France Ă travers L’ONU a poussĂ© les chefs d’Ă©tats de la Cedeao qui essayent d’en finir avec le Mali. Pouvait-on sâattendre dâune cohorte de faiseurs de coups dâĂ©tat, quâelle rĂ©solve les questions de la dĂ©ficience dĂ©mocratique en Afrique sans passer par les voies tortueuses du mensonge, des virevoltes, et des magouilles ? Lorsque, LA CEDEAO appose sa signature sur un accord cadre avec la junte malienne, et le lendemain mĂȘme, renie sa propre signature, comme il sait si bien le faire et lâa souventes fois fait. Nous disions qu’on a plus confiance aux instances internationales qui veulent voir ces forces Ă©trangĂšres s’installer et faire leur merde au Mali!
je suis sidĂ©rĂ© et dĂ©goĂ»tĂ©e du dĂ©ficit dâhonnĂȘtetĂ© des dirigeants de la CEDEAO, qui samedi dernier ont tentĂ© de dĂ©savouer un texte quâils avaient signĂ© le 06 Avril et qui limitait lâintĂ©rim de Diancounda Ă 40 jours selon la constitution malienne, moi je dĂ©nonce une situation du faux , du Flou et du faire semblant! . Nous voulons de l’aide mais dans le respect totale ! MĂȘme si dioncounda doit continuer c’est aux forces vives de la nation malienne d’en dĂ©cidĂ©!Dioncounda et la CEDEAO ont trahie le Mali , ce sont les sbires de la France , qui voit que la situation malienne lâĂ©chappe!
La dĂ©mocratie, nous ne cessons de le dire, est comme la charitĂ© bien ordonnĂ©e ; elle commence par soi-mĂȘme. Il est tout Ă fait absurde dâattendre dâune organisation gĂ©rĂ©e par des personnes qui nâont de vertus que celles de la pĂšgre mafieuse quâelle infuse une morale considĂ©rĂ©e Ă lâAfrique. Pour restaurer la dĂ©mocratie au Mali, il aurait dâabord fallu que les arbitres de la crise malienne fussent habitĂ©s dâun Ă©lan dĂ©mocratique. Or, ce qui manque le plus Ă la CEDEAO, câest la dĂ©mocratie et le respect de la parole donnĂ©e. Alassane Dramane Ouattara et sa clique les sous hommes de Sarkozy viennent de le dĂ©montrer au Mali ⊠Si on accepte on est foutu, en quelque semaine on Ă©tait arrivĂ© a une normalisation! C’est inadmissible qu’une organisation sous rĂ©gionale gĂšre le Mali sans l’aval des maliens! C’est pas une question de pro junte ou anti junte mais c’est le bon sens qui voudra pas qu’on suit des gens qui change de cap au bon vouloir de leur maĂźtre sans voir l’intĂ©rĂȘt du Mali!!!!!!
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