Opposition politique: attention au retour du Bâton

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La chronique politique de cette fin d’année 2016 est déjà marquée par deux faits significatifs et deux bides retentissants qui n’ont pourtant pas tiré les Maliens de leur sieste. Les faits sont parfois têtus et le peuple a de la mémoire.

Beaucoup de bruit pour rien car ATT a été abandonné par « ses amis »
La marche (une de plus) de l’opposition et la sortie plus maladroite que méchante du diplomate américain resteront des bides mémorables. On sait que les Etats-Unis sont des défenseurs infatigables de la démocratie et de la liberté partout dans le monde mais ils connaissent peu de choses aux arcanes de nos querelles intérieures. Après l’indignation compréhensible des Maliens, on va certainement passer l’éponge sur cet incident fâcheux. Ce qui est constant, c’est que le GATIA et surtout le Général Gamou sont considérés comme une bénédiction pour le pays. C’est la communauté internationale conduite par la France qui a créé l’enclave de Kidal et donc une zone hautement conflictuelle au nord. En ce qui concerne la dernière marche de l’opposition, elle sera sans doute rangée dans les tiroirs de fond parce qu’elle n’a offert que du réchauffé. C’est à se demander si le chef de file de l’opposition mérite le statut que la nation est en train de lui accorder, se montrant incapable de prendre de la hauteur, sortir de la vindicte stérile pour apparaître comme une alternative crédible. A voir les marcheurs qui étaient en première ligne avec lui pour demander la bonne gouvernance et le retour d’ATT, il y a de quoi se marrer car au Mali, chaque responsable politique a une histoire connue de sa gestion des deniers publics. Si les mêmes avaient seulement osé mettre le nez dehors le 22 mars 2012, ATT serait peut-être toujours au Mali, mais ils ont tous courageusement fait le mort à défaut de prendre le maquis, l’abandonnant à son sort. Les jeunes soldats auraient même eu du mal à rattraper certains de ces braves hommes qui ont les tendons particulièrement solides. Maintenant, que ceux qui ont jeté le manche après la cognée se cachent derrière un écran de fumée pour interpeller IBK sur la question du retour d’ATT relève de la mauvaise foi caractérisée. Décidément, le ridicule ne tue plus au Mali !

Le RPM est sur la sellette mais l’uppercut du « Vieux » risque d’être dévastateur
On retiendra comme faits significatifs l’annonce du Congrès du RPM et la démission de quatre de ses députés à l’Assemblée Nationale. En effet, ces députés ont choisi de démissionner pour rallier les rangs de l’opposition. Un véritable crime de lèse-majesté presque inédit au Mali. Cet acte pose une fois de plus le problème de la transhumance politique qui n’est rien d’autre qu’un viol des urnes, un abus de confiance résultant d’un détournement de suffrages et de mandat, et assurément le niveau le plus abject de la délinquance politique. L’annonce des démissions la veille du Congrès de ce parti en ajoute à la perplexité. Dire donc que le RPM est en ce moment à la croisée des chemins semble une évidence. Déjà, le président du parti lui-même devenu président de la république, a choisi trois Premiers Ministres sans solliciter le RPM pourtant majoritaire. Quelle raison a bien pu justifier cela chez un homme qui tient au respect de la légalité et du fait majoritaire ? Vivement que le Congrès permette le repositionnement du RPM d’abord au sein de la majorité présidentielle, ensuite face à une opposition qui évolue en roue libre. En réalité, le RPM se trouve confronté au défi de sa propre croissance dans la cohésion, afin de prendre plus d’envergure et rassurer ses alliés politiques et ceux de la société civile. IBK dispose de toutes les cartes et c’est certainement lui qui va distribuer les rôles.

Malgré les gesticulations, il continue d’afficher une grande sérénité devant l’opposition dont il connaît bien les principaux ténors. Les coups qu’il prend en ce moment seront sans doute rendus le moment venu. Alors, certains ont intérêt à ouvrir l’œil et le bon car l’uppercut du « Vieux » risque d’être fulgurant et dévastateur.

Mahamadou CAMARA
Email : camara.mc.camara@gmail.com

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6 COMMENTAIRES

  1. Quand par les temps qui courent il y a au Mali quelqu’un qui pense que l’opposition défend le peuple, je suis surpris. En effet, tous ces gens qui crient à la mauvaise gouvernance étaient là en train de gouverner il n’y a pas encore longtemps.Tour à tour chacun d’eux a été pris la main dans le sac.La classe politique malienne n’est composées que de spécialistes de détournement de deniers publics, des menteurs qui ne pensent qu’à leur propre poche uniquement. S’agissant de ATT et son retour, nous ne sommes pas contre s’il aura l’humilité de se présenter devant les tribunaux pour répondre aux graves fautes qu’il a commises.Quand les gens expliquent que le retour de ce Mr est nécessaire pour le dialogue national , c’est faux car il n’a jamais afficher un tant soit peu de bonne moralité.Il doit s’assumer et répondre devant les tribunaux.

  2. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, ah l’opposition malienne!!! A tè sabali wa!!!

    • ANTè sabali balantigui défend ton pouvoir et laissons nous défendre le Mali et l opposition qui se bat pour le bien être du peuple ok Camara va révoir ta copie de l histoire récent du mali seul l opposition est sortie pour défendre la démocratie rappel toi du F D R.Alimentaire que tu es.

  3. MAHAMADOU CAMARA
    LA GRIOTIE NE VOUS PAS.
    AU FAIT LE MALI REGORGE DE PLUSIEURS GRIOTS AVEC DES TALENTS INOUIS…POUR MOI C’EST UNE RICHESSE.

    MONSIEUR CAMARA..UN PRÉSIDENT DIGNE DE CE NOM ET UN CHEF D’ÉTAT DIGNE DE CETTE FONCTION DOIT VIVRE LES RÊVES DE SON PEUPLE ET SOULAGER SES CAUCHEMARS..
    IBK SE NOURRIT DE LA SOUFFRANCE DES MALIENS ET ÉTANCHE SA SOIF EN SUÇANT TOUTES LES RESSOURCES DONT DISPOSE LE MALI

    CECI ÉTANT MONSIEUR CAMARA..VOUS ESSAYEZ DE NOUS RÉINVENTER IBK..C’EST PEINE PERDUE.

    NOUS CONNAISSONS MAINTENANT IBK..C’EST IBK QUI CONNAIT TRÈS MALI LE MALI ET LES MALIENS.

    • FAUx M. Camara. Ôtant la tournure des choses, Tiebile Dramé a convié à la Bourse du Travail la classe politique et les démocrates qu’il connaissait, pour barrer la route au putsch en cours. C’était dans la nuit du 21 au 22 mars. Seule l’UNTM a répondu a l’Appel de Tiebilè. Parlons donc de l’Histoire!

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