Le devenir de la nation se cultive dans le comportement national. Dynamique, ce comportement est facteur de progrès. Statique, il n’y a pas de création intellectuelle, de production de richesse. Si le sentiment nationaliste est mis en hibernation, sans le moindre dirigisme, la nation développe spontanément d’autres modes de vie. L’informel s’installe au cœur de l’Etat, envers et contre le civisme, l’ordre et la discipline.
Il paraît nécessaire de forger un comportement national positif et enseigner à la jeunesse, aux citoyens, les principes élémentaires de l’organisation, du fonctionnement de l’Etat. Le Mali d’aujourd’hui, a besoin d’une dose modulée de nationalisme conscient.
Depuis la première révolte fellagha au nord, Nous avons connu dans cette zone des conflits séculaires, perçus diversement comme expression de crise identitaire, d’aspiration politique et/ou économique.
Sans abstraction de l’option militaire imposée à l’Etat, une politique de brassage des populations du sud et du nord avait, un moment donné, été mise en œuvre. Les jeunes fonctionnaires du sud étaient déployés au nord et inversement. Cette politique maintenue et intensifiée pourrait renforcer l’édification de l’Etat-nation, facteur de cohésion, de stabilité, en lieu et place des mannes et armes indéfiniment déversées dans l’indéfini désert.
Les parties, Etat et contestataires, comme dans un mélimélo, ouvrent les hostilités, font courir des négociateurs, signent des accords, se congratulent autour des flammes de la paix, et des buchers de méchoui, entonnent l’hymne national, rouvrent les hostilités, signent encore des accords, reprennent de nouveau les hostilités.
Parlant d’accord, tout le peuple malien est dans un suspense angoissant à cause du piège des mots. Nulle part, dans les textes finaux d’Alger, ne doivent figurer nul concept ou sémantique, stigmatisant, caractérisant ou compromettant, comme azawad, autonomie, indépendance, touareg, arabe, songhoï. En réalité, au-delà de l’avenir du nord, c’est l’avenir de l’unité nationale qui est en jeu dans ces négociations. Un dérapage sur des mots, peut susciter, inciter au sud. Un problème réglé d’apparence à court terme, est un problème récurrent à long terme.
Or, il semble que nos solutions ne sont pas de longue portée, tout comme nos armes. A bien voir, il y’a une absence de vision dans la politique de défense et de sécurité. En effet, on se demanderait, si le Mali a conscience depuis son indépendance, de sa superficie, de sa position géographique, stratégique et géostratégique dans la sous région et bien au-delà.
Le nord devrait, depuis longtemps, être doté d’une grande base militaire de référence dans la région. Il serait peut être exagéré de le dire, vu les moyens de l’Etat, que le Mali doit avoir non pas une armée, mais au moins deux armées, la première armée au nord, la deuxième armée au sud.
Les troupes combattantes engagées au nord doivent être majoritairement composées des enfants ressortissant du nord. Ceux-ci partagent avec les belligérants, des éléments historiques, culturels, géographiques communs. Un enfant militaire du nord qui combat au nord, est dans un combat d’honneur. Il défend d’abord sa terre natale, ses parents, en un mot sa survie. Dans ce combat, il n’a pas de recul, il a une sorte de plus value psychologique, plus que le militaire, enfant du sud. Bien évidemment on peut y entrevoir certains risques, mais toute chose a un risque, qu’il faut minimiser.
La gouvernance à tous égards, est très centralisée et concentrée. A Bamako, les bases militaires devraient être délocalisées. La capitale n’est pas et ne doit pas être une zone d’affrontements militaires. C’est une zone de gestion de mouvements de masses. La capitale doit plutôt être sous très haute surveillance discrète, avec un dispositif d’intervention quasi instantanée efficace.
En général, disons que tout est à repenser avec un autre esprit, une autre mentalité, une autre vision. Il faut tout remettre en cause, du tout au tout. Il faut façonner l’homme malien à tout prix. En cela résident la dignité, l’honneur et le bonheur des maliens.
Nous cultivons bien souvent une calomnie nationale, transformée en légende populaire, pour vilipender, neutraliser, affaiblir, une personne, un régime, aux fins d’occupation d’un poste, de conquête du pouvoir.
Mécréance, Véhémence, intolérance, sont aussi peut être un peu trop maliennes.
Plaise à Dieu, que le Chef Suprême de toute fonction civile et militaire, le seul dont le pouvoir est au dessus de tout et de tous, investi par la nation malienne entière, pour répondre de son destin, ait la force, la santé, le courage de forger, de casser, de redresser, d’ordonner, d’orienter, en tout domaine.
Mais encore, faudrait-il que le malien aime son pays au lieu de le maudire, aide son Président, au lieu d’anéantir ses potentialités, ait un minimum de tolérance et de patience. Seules les critiques justes contribuent au redressement. Certaines critiques appellent malheureusement au chaos.
Gageons que l’étoile de la nation, peut être éclipsée, brillera de plus belle, au bonheur de sa postérité.
Me Sylvain M KEITA
Ancien Président de l’Ordre des Huissiers de Justice
Le salut de COCO a son ami SYLVAIN ……….. 😉 😉 😉
Content de t’avoir lu …..
Tu sais , tu as raison , mais personne ne t’écoute SYLVAIN . 😉 😉 😉 😉
Donc d’accord , il ne faut pas désespérer …..mais c’est mal barré .
Comments are closed.