On ne peut construire un bon modèle politique sans vertu

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L’ère démocratique au Mali (1992-2012) a été marquée par des arrangements politiques dont le caractère dominant aura été qu’ils sont aux antipodes de la vertu. Tout comme l’être humain a besoin de ses deux pieds pour marcher, de ses deux mains pour travailler, la démocratie pour s’exercer sur une base minimale a besoin de mettre en compétition deux projets de société. Le peuple souverain, à travers les élections, accorde sa préférence au projet qui aura été le mieux présenté, le mieux défendu et à l’homme politique qui incarne ce projet. Pour autant, il ne condamne pas à mort le projet concurrent qui reste une force de veille, de critique et de contre proposition, permettant d’établir une comparaison et un jugement. C’est à ce prix que la démocratie devient un facteur d’émancipation de la conscience nationale, en favorisant l’alternance dans la paix. En vingt ans de pratique démocratique, qu’est-ce que les Maliens ont bien pu apprendre de leurs hommes politiques, de leur science, de leur pratique ? En est-il qui fait école auprès de la jeunesse pour son action politique ? On a plutôt  vu les hommes politiques se battre pour arriver pouvoir et, une fois qu’ils y sont, passer le temps à se battre pour ne pas le perdre. Et au diable les préoccupations des populations ! De compromis en compromis, on arrive aux compromissions qui sont l’antichambre du reniement et de la trahison. Il faut rapidement corriger le tir pour la santé de notre démocratie.

 

Toute élection crédible repose sur un fichier électoral irréprochable. A-t-on pu mettre sur pied un fichier électoral fiable ? Toutes les élections n’ont-elles pas été contestées ? Que dire de la corruption qui a connu une ampleur jamais égalée ? La compromission au sommet de l’Etat prépare irrémédiablement le lit de l’impunité. Ceux qui pensaient et qui continuent de penser de bonne foi que le Mali est un bon modèle de démocratie sont loin des réalités. La vie politique est rythmée depuis longtemps par des arrangements malsains dont les conséquences sociales sont visibles et accablantes pour leurs auteurs : l’école est malade, les soins de santé sont une illusion, la justice est toujours rendue au nom du peuple qui ne se reconnait pas dans les décisions de justice, la sécurité est devenue un leurre, le citoyen accablé de toutes parts et désemparé est devenu une proie facile pour des charlatans de tout acabit. Doit-on alors s’étonner du manque d’intérêt des populations pour la politique et les hommes politiques, au point de trouver refuge auprès de candidats dits « indépendants »? Vivement qu’on rende à la politique ses lettres de noblesse. La politique est un métier et non un passe temps, encore moins un moyen de s’enrichir. Les autorités de la transition seraient bien inspirés de mettre en priorité, dès après la reconquête du nord,  les chantiers suivants :

  • Un recensement de la population permettant l’extraction automatique du fichier électoral dans les conditions de sécurité ne permettant aucune manipulation malveillante ;
  • Un système électoral assurant le vote régulier de tous les électeurs et la communication des résultats en temps réel (comme au Sénégal) pour éviter les suspicions que ne manquerait pas de soulever la détention prolongée des résultats par une quelconque autorité ;
  • Une charte de bonne conduite à faire signer aux partis politiques et aux candidats  tant pour la conduite des campagnes électorales que pour la réception et la reconnaissance des résultats du scrutin.

 

Le futur président de la république devra gouverner avec sa majorité en s’attaquant aux questions brûlantes de l’heure : éducation, santé, corruption, sécurité, lutte contre la pauvreté et la précarité. L’opposition de son côté devra jouer pleinement son rôle dans un système où son leader sera reconnu et traité comme tel. La recherche de l’unanimisme à travers un consensus dévoyé est la pire des choses dans une république. Les responsables politiques doivent désormais s’assumer pleinement en défendant courageusement leurs idées et leur projet ou se démettre, car on ne peut pas construire un bon modèle politique sans vertu.

 

Mahamadou Camara

BPE 3312 Bamako

Camara_m2006@yahoo.fr

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4 COMMENTAIRES

  1. LE MALI MERITE SA SITUATION ACTUELLE TOUT COMME L’ESCLAVE MERITE SES CHAINES. CEST LE PEUPLE QUI DECIDE, C’EST LE PEUPLE QUI GARANTIT SES DROITS ET SANCTIONNE CES DIRIGEANTS AU TRAVERS DES INSTITUTIONS FORTES. DE L’INDEPENANCE A NOS JOURS LE MALIEN A TROQUE SON GENIE CREATEUR ET LA RIGUEUR CONTRE LA FACILITE, LA PARESSE PHYSIQUE ET INTELLECTUELLE. IL N’EST PAS EXCESSIF DE DIRE QUE LE MALIEN A CREUSE SA PROPRE TOMBE POUR SE FAIRE ENTERRER PAR SES MILITAIRES, SES POLITICIENS ET ENTREPRENEURS CORROMPUS. LE MALIEN EST DE CE FAIT SON PROPRE ENNEMI. LES INSTITUTIONS EN VIGUEUR ETAIENT VIDES, CORROMPUES, INJUSTES A TEL POINT QU’ELLES ONT DONNE NAISSANCE A MOUSSA TRAORE, ALPHA KONARE, ATT, DIONCOUNDA TRAORE, ETC…ET SANOGO. LE MALIEN N’EXCELLE QUE DANS LE SOMMEIL DU DENI DE LA REALITE. IL NE SE REVEILLE QUE POUR CONSTATER QUE LE NORD N’EST PLUS MALIEN ALORS QUE LA ZONE A ETE DEMILITARISEE AU NEZ ET A SA BARBE SANS QUE LES AUTEURS DE CETTE DECISION CATACLISMIQUE SOIENT SANCTIONNES. LE PROCHAIN REVEIL SE FERA QUAND AQMI, MNLA ET ASSIMILES SERONT A BAMAKO ! A BON ENTENDEUR SALUT !

  2. Tout a fait d accord, nos politiciens ont perdu leurs âmes au profit du gain facile. En 20 ans de démocratie nous avons vu naitre 50 mille partis politique, tous a la recherche de leurs par de gâteau et oublier leurs rôles première travailler pour le peuple. La classe politique malienne doit être totalement renouveler. Car, ils leurs manque toute sans de moralité.Pour que le denier public doit être préserver des vautours il faut dissoudre tous ces partis a la recherche de l apat du gain et chasser leurs maires qui ne fait que vendre tous les terrains existant et inexistant.

  3. Voilà tout le Mali et toute la vérité, on ne peut pas parler de démocratie sans opinion et conviction politiques, sans projets de société fiables, sans partis d’oppositions de critique et de proposition de solution. Les Maliens disent adieu aux “partis alimentaires”

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